lundi 1 décembre 2025

Léon XIV en Turquie puis au Liban


Les photos sont parlantes. Dans celle qu’il montre, accueilli jeudi dernier au Palais présidentiel à Ankara par le président turc Recep Tayyip Erdogan, Léon XIV présente un visage pensif, comme celui, à l’évidence, pas tellement enthousiaste de son hôte ottoman, l’intransigeant dictateur Frère musulman semblant plutôt accablé par son devoir diplomatique de recevoir, avec une garde d’honneur de surcroît, le chef des chrétiens.

Voilà encore une fois un triste pensum à accomplir pour l’hôte ottoman du pape.

En tant que pape, le saint Père foulait là pour la première fois peut-être le sol de cette Turquie où les chrétiens étaient encore presque majoritaires au début du XX° siècle mais où, après les massacres atroces perpétrés en Cilicie au début du siècle sur l’ordre du sultan Abdülhamid II, et après le génocide des Arméniens, des Assyro-chaldéens, des Grecs du Pont et autres minorités chrétiennes, il ne reste même plus 1 % de chrétiens à avoir échappé au pire sur la péninsule anatolienne.

Que se sont dit le pape et le « néo-calife » ? Peut-être pas grand-chose, hormis quelques civilités.

Trois jours plus tard, autre photo : c’est celle d’un Saint Père détendu, tout sourire que l’on voit descendre de son avion de la « Middle East Airlines » qui l’a transporté de la Turquie à Beyrouth.

Là, Léon XIV est en quelque sorte chez lui dans ce Liban où le président de la République est encore, selon le statut dit de 43, un catholique maronite, en l’occurrence du nom de Joseph Aoun. Dès sa descente d’avion, Léon XIV entamait avec ce dernier une conversation visiblement chaleureuse. Il trouvait par la suite les mots allant droit au cœur des Libanais ; notamment ceci : « Une qualité resplendissante distingue les libanais : vous êtes un peuple qui ne succombe pas mais qui sait toujours renaître avec courage face aux épreuves. Votre résilience est un caractère indispensable des véritables artisans de la paix » . Et un peu plus tard, dans un autre discours les mots suivants : « Le Liban peut se vanter d’avoir une société civile vivante, bien formée, riche en jeunes capables d’exprimer les rêves et les espérances de tout un pays ».

Notons aussi que Léon XIV parlera en français lors des cérémonies religieuses dont il célèbrera la messe finale ce mardi en bord de mer à Beyrouth.

Même si les chrétiens ne représentent plus qu’environ un tiers de la population libanaise, le pape le voit bien, rien n’est encore perdu en Phénicie pour la France et pour le Liban.

Nonobstant l’affirmation dans le titre d’un reportage d’un quotidien selon laquelle « le pays ne compterait plus qu’une très faible minorité de chrétiens », plus de trente pour cent, c’est plus qu’une très faible minorité ! Léon XIV a encouragé la jeunesse chrétienne libanaise à demeurer sur sa terre pour en finir avec « l’hémorragie de l’exil ».

Ce sont là des propos allant droit au cœur des militants de Chrétienté-Solidarité, toujours unanimement attachés au pays des cèdres.

Quid du sort des Ukrainiens ?

Le tchékiste néo-stalinien Poutine poursuit diaboliquement sa méthodique entreprise de ravage de l’Ukraine, avec hélas toute la compréhension d’un Donald Trump qui soutient les discours et les agissements de son chargé de négociations, l’affairiste Steve Witkoff dont l’ami Sanders écrit aujourd’hui ci-dessus, avec raison, que son degré de connivence avec Moscou est tel que cela en devient de la complicité.

La question qui se pose de plus en plus maintenant est donc celle des relations avec Poutine. Cela, semble-t-il, inquiète un nombre de plus en plus grand d’Américains, qu’ils soient démocrates, républicains ou indépendants.

Et si la vraie question fondamentale qui pourrait bientôt se poser au peuple américain était la suivante : combien de temps encore va-t-on devoir supporter l’étrange politique de Donald Trump ?