Alors
qu’il n’était pas encore en campagne j’avais été stupéfait d’entendre un jour
Eric Zemmour proférer que le parti communiste en France était mort et mort le
communisme en général. Lui ayant manifesté par SMS combien je pensais qu’il
avait tort, il m’avait rappelé pour me concéder qu’il nuançait quelque peu son
affirmation.
Cependant,
il me parut pour l’essentiel, demeurer sur sa position.
Quelques
mois plus tard le Camarade Mélenchon obtenait un score trois fois supérieur au
sien ! Or Jean-Luc Mélenchon a toujours été marxiste-léniniste, un communiste
de la variante lénino-trostkyste.
Et son
parti de la France insoumise s’est sans aucune difficulté dialectique
totalement ouvert à la pénétration de l’islamo-gauchisme dont la figure de
proue a longtemps été la fondatrice du Parti des Indigènes de la République
(PIR), Houria Bouteldja dont nous avons été en 2007 les seuls à combattre
devant la justice ( au tribunal de Toulouse et puis devant la Cour d’appel) les
propos de racisme antiblanc.
« L’union
de la gauche », prétendument réalisée derrière la locomotive gauchiste de
la France insoumise est donc un mensonge ! Car il s’agit en fait d’une
union d’extrême gauche mélenchoniennement ficelée avec le vieux parti
communiste (PCF) centenaire (bientôt 102 ans), avec un parti socialiste plus
vieux encore mais en fait avec sa direction acquise à la collaboration avec les
communistes et gauchistes de tous poils, avec donc les gauchistes de Philippe
Poutou et autour, les écolos gauchistes d’EELV et surtout les islamo-gauchistes
infiltrés dans toutes ces composantes.
La
vérité, n’en déplaise à Eric Zemmour, c’est que, au 1er tour de l’élection
présidentielle, l’ensemble des candidats de l’extrême-gauche marxiste-léniniste
obtenait plus du quart des suffrages exprimés !
Mais la
vérité encore c’est que, contrairement à une illusion répandue dans la droite,
les idées de droite, du moins de la droite de conviction ne sont hélas pas
majoritaires en France. Là aussi, une illusion zemmourienne !
En
effet comment ne pas voir que toute la Macronie est culturellement de gauche,
imprégnée jusqu’à la moelle de l’idéologie d’un meilleur des mondes déconstructiviste
en tous domaines, avorteur et euthanasique, acquis à l’affirmation macronienne
selon laquelle « il n’y a pas de culture française ».
Aussi,
quand on additionne les voix de la mélenchonnerie et de la macronerie, et quand
on constate de surcroît que nombre de politiciens classés à droite sont acquis
aux antivaleurs sociétales de la gauche, comment peut-on encore affirmer que
les idées de droite sont celles de la majorité des Français ? Hélas, ce n’est
pas vrai.
Le communisme dans le monde
Moins
encore qu’en France, le communisme dans le monde, n’est mort !
Le
parti communiste chinois dirige d’une main de fer l’effroyable système
totalitaire d’un Etat dont le pouvoir absolu s’exerce sur près du quart de la
population de l’humanité.
Le même
système, avec sa variante de pouvoir dynastique, règne effroyablement sur la
Corée du Nord.
Le Vietnam,
le Laos, Cuba, le Venezuela, le Nicaragua sont également sous la férule de
partis communistes.
Notons
encore que la Chine rouge, dirigée à vie par Xi-Jinping, entend, dès le moment
jugé propice, s’emparer de Taiwan comme tente abominablement de le faire de l’Ukraine, la Russie.
Xi-Jinping
vient d’ailleurs encore de réaffirmer l’alliance inébranlable et l’amitié indéfectible
de son empire avec celui de Poutine.
Le
communisme n’est évidemment pas mort en Russie.
Certes,
le parti étiqueté n’est qu’une pièce dans le dispositif poutinien.
Mais il
n’est pas sans signification que les plus grands historiens de l’abomination
soviétique et du communisme- Nicolas Werth, Thierry Wolton, Stéphane Courtois…-
analysent le régime poutinocratique certes dans une certaine continuité de l’impérialisme
russe mais plus encore dans la continuité tchékiste et stalinienne.
Un des
faits très révélateurs de cela se déroula le 20 décembre 1999 à la « Loubianka »
à Moscou (l’immeuble de la Tchéka, devenu GPU puis NKVD, puis KGB et aujourd’hui
FSB). Poutine y présida une extraordinaire cérémonie de réhabilitation de l’un
de ses grands modèles, Félix Dzerjinski le créateur de la Tchéka et du
goulag; diabolique personnage qui longtemps recruta lui-même les tortionnaires
et bourreaux dont il avait besoin par centaines pour terroriser, martyriser,
exterminer et qui concluait ses directives à ce « personnel » par la recommandation
de « faire souffrir le plus possible le plus longtemps possible ».
Mais, aujourd’hui,
en Russie, tout ce qui était mémoire des œuvres de mort de la Tchéka et des
camps du goulag et des exterminations staliniennes ( Holodomor en Ukraine) a
été au fil des ans interdit par le régime poutinien ( dissolution de Mémorial)
et de même, l’évocation du pacte Hitlero-Stalinien de 1939 et de ses
applications germano-soviétiques dans les invasions et annexions que l’on sait.
Avec
Poutine, Staline, nonobstant ses dizaines de millions de victimes, est devenu
le plus grand homme de la Russie contemporaine. On l’exalte comme le génial
vainqueur en 1945 de la « grande guerre patriotique ». Sans
mentionner qu’il avait antérieurement fait liquider 80% des généraux et
officiers de son armée, et qu’il ne dut sa victoire que grâce à la fourniture
par les Américains de dizaines de milliers de chars, de camions et autres
équipements stratégiques.
Hélas,
comme le rappellent fréquemment la spécialiste de l’URSS, Laure Mandeville et
les historiens précités, c’est un grand malheur que le procès du Communisme n’ait
pas été mené après l’effondrement du système.
Nous
rappellerons, autant que de besoin, que nous avions non seulement milité inlassablement
pour cela mais que nous avons été les seuls en France à organiser sur le cas du
traître tortionnaire du camp 113, Georges Boudarel, une journée modèle de ce qu’aurait
dû être, sur des mois et des années, ce nécessaire procès.
Le
système poutinesque a aujourd’hui repris bien des aspects du régime soviétique
que l’essayiste Jacques Julliard évoque ainsi : " Si Poutine n’est
pas Hitler ni Staline, il y mène tout droit: un Etat policier, une vision impérialiste du
monde, le recours à la violence pour régler les problèmes internationaux, l’assassinat
des opposants, l’abolition de l’idée même de vérité au profit d’une gamme
continue de mensonges, l’éradication du principe de non contradiction…"
Ceci étant
brièvement évoqué on peut penser aussi que si Trump avait été réélu, Poutine ne
se serait peut-être pas lancé dans l’invasion de l’Ukraine, ne pouvant imaginer
que le calamiteux Biden pourrait finalement réagir autrement que comme devant l’invasion
de Kaboul par les talibans, c'est-à-dire par une débâcle.
Poutine,
sans doute très mal conseillé, mais peut-être surtout, s’étant « auto-intoxiqué »
selon l’expression de Stéphane Courtois, ne s’attendait en effet sans doute pas
à une pareille résistance ukrainienne y compris chez les russophones ni ce qu’il
allait susciter de réaction occidentale. Il croyait en terminer en quelques
jours avec son « opération militaire spéciale ». Il ne pesa sans
doute pas non plus l’effet de l’angoisse suscitée par l’invasion de l’Ukraine
dans les nations d’Europe de l’Est naguère sous domination soviétique (Pologne,
Pays Baltes) et aussi en Suède et Finlande.
Le voilà
donc aujourd’hui en posture de jouer au chantage nucléaire, alors que la télévision russe brandit les menaces d’anéantissement
en moins de 200 secondes des capitales européennes !
Énervement sans doute, mais relançant pour beaucoup la lancinante question « qu’y a-t-il
dans la tête de Poutine ? » Un Poutine semble t-il dangeusement très
solitaire dans les prises de décision.
"Le régiment Azov milice controversée
devenue unité d’élite"
C’est
là le titre dans le Figaro du 2 mai d’un article fort intéressant d’Adrien
Jaulmes.
En
effet, que n’avait-on pas lu et entendu sur le célèbre « Bataillon Azov »
affublé de toutes les tares d’une milice réputée nazie ? Représentant
donc selon Jaulmes, « l’ennemi idéal pour Poutine ».
A lire
Jaulmes, grand reporter méticuleux et honnête, la réalité est pourtant moins
caricaturale.
Azov a
été fondé par une majorité de russophones, parmi lesquels des hooligans, des
supporters du club de football Dynamo de Kiev ayant recruté aussi « un
certain nombre de militants ultranationalistes et admirateurs du IIIe Reich ».
Mais
outre le fait que cette « extrême droite » n’a guère représenté qu’un
très petit pourcentage des voix (de l’ordre de 1 à 2%) Azov, écrit Jaulmes, a
accompli « une mutation en unité combattante » et « l’idéologie
de certains combattants n’a jamais défini celle de l’unité ».
Aujourd’hui,
rapporte-il « l’officier, à la tête de son régiment encerclé dans l’usine
Azovstal est devenu un héros national » (le lieutenant-colonel Denys
Prokopenko).
Précisons
ici que les civils de Marioupol qui se sont réfugiés par centaines dans les
souterrains de l’usine pour se mettre à l’abri
des bombardements n’ont jamais été interdits d’en sortir par les soldats d’Azov
comme on a pu le lire hélas sur un blog de pure propagande russe !
Ceux
qui ont pu être évacués n’ont jamais rapporté pareille chose mais le bloguiste
poutinolâtre n’en a cure.
La
vérité connue, mentionnée par des envoyés spéciaux d’une chaîne française, c’est
que les soldats d’Azov ont sauvé des vies de civils en ne les laissant pas
sortir au risque, sans accords de cessez-le feu d’être atteints par d’inéluctables
tirs des russes.
Je ne
suis pas un patriote ukrainien mais l’article de Jaulmes me confirme finalement
dans l’idée que les gars d’Azov, dont déjà des centaines ont versé leur sang
sont d’héroïques combattants. Comme le furent en 1936, les admirables
défenseurs de l’Alcazar de Tolède.