vendredi 22 septembre 2023

À propos de la visite de François à Marseille en France

  

Bernard Antony, président de l’AGRIF, fondateur de Chrétienté-Solidarité, directeur de la revue Reconquête, communique :

Les plus indulgents des fidèles catholiques de Provence et de France peuvent certes penser qu’en usant de la formule selon laquelle il ne venait « pas en France mais à Marseille », le pape François a tout simplement voulu exprimer sa reconnaissance de la spécificité historique de notre grande ville française du midi.

Mais, devant son insistance un peu appuyée à distinguer la ville de la nation, d’autres ont pu y voir un trait de cette rouerie dont il s’attribua lui-même la marque (« un poco furbo ») au début de son pontificat.

En l’occurrence, une rouerie à but idéologique un peu regrettable pour considérer Marseille en dehors de son appartenance et de son apport à l’identité française ?

François n’aimerait-il pas la France ainsi que certains l’écrivent ? On veut espérer que ce n’est pas le cas.

Mais fallait-il attendre de ce pontife, marqué par une pensée politique tiers-mondiste non sans empreinte marxiste, qu’il saluerait en la capitale de la Provence la fille de la civilisation dont les phares furent Athènes, Rome et Jérusalem et plus tard, Paris ?

François, on le sait, est venu à Marseille pour exprimer la doctrine de la charité chrétienne sur l’immigration.

Mais la Providence fait que sa venue coïncide avec les affrontements sanglants qui, une fois de plus, secouent le Liban dans le plus grand de ses camps palestiniens que nous connaissons bien, celui d’Aïn el-Héloué, au sud de Beyrouth.

Or, comment ne pas rappeler que le Liban, depuis plus d’un demi-siècle, n’a cessé de payer au prix de dizaines de milliers de victimes son accueil, trop peu contrôlé, de centaines de milliers de réfugiés palestiniens, dont beaucoup se comportèrent ensuite comme d’impitoyables conquérants ?

La charité en politique, très Saint-Père, ne consiste-t-elle pas aussi et d’abord à veiller à ne pas imposer à nos peuples des conditions semblables à celles qui en ont ensanglanté d’autres ?

Comment en particulier ne pas considérer les menaces de l’islamisme terroriste progressant sous le couvert de l’islam ? Cet islam tour à tour « patte blanche » et « mains rouges ».

Ne serait-ce pas le fait d’une gravissime inversion de l’esprit de charité que de ne pas s’inquiéter de ce que peut causer de massacres et de désastres l’acceptation d’immigrations non choisies ?

François, pour sa part, ne s’est-il pas contenté de ramener à Rome (au Vatican ?) quelques immigrés dûment choisis ?

 



 

Après la reddition de l’Artsakh, l’engloutissement final de l’Arménie ?

 

Communisme, islamisme : les deux axes sanglants de l’idéologie eurasiste de Poutine

Bernard Antony, fondateur de Chrétienté-Solidarité, directeur de la revue Reconquête, communique :

La petite république arménienne du Haut-Karabagh (ou République d’Artsakh), enclavée dans l’Azerbaïdjan, et jusqu’à ces derniers jours reliée à l’Arménie par le corridor de Latchine, n‘est plus.

L’armée de l’Azerbaïdjan musulman, cent fois plus nombreuse que celle de l’Artsakh et cent fois mieux équipée, a obtenu la reddition des derniers combattants chrétiens de ce confetti de territoire arménien.

Il faut rappeler que la plupart des Arméniens du Haut-Karabagh sont des réfugiés rescapés des pogroms azéris anti-arméniens perpétrés d’abord, le 27 février 1988, dans la ville de Soumgaït, en république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, et en bien d’autres lieux ensuite de cette république devenue indépendante en 1991.

Soviétique ou indépendant, l’Azerbaïdjan est soumis depuis des décennies à la dictature islamo-totalitaire de la famille Aliyev, de père en fils. L’actuel potentat est Ilam Aliyev.

Au lendemain de la reddition, il n’y aura pas beaucoup d’Arméniens du Haut-Karabagh, voire aucun, pour accepter l’ukase azéri de prendre la nationalité azerbaïdjanaise. Cela, on le sait, signifierait inéluctablement la soumission à la dhimmitude et, très vite, la conversion à l’islam.

Déjà, à l’aéroport de Stepanakert, se bousculent tous ceux qui prendront ou espèrent pouvoir prendre un vol d’exfiltration vers Erevan, la si proche capitale de l’Arménie.

La Russie, fût-elle soviétique, fut longtemps la protectrice de l’Arménie. Elle permit, après le génocide d’un million et demi d’Arméniens et autres chrétiens de différentes confessions, de préserver une part – bien réduite – de l’Arménie historique.

Pour Poutine, l’Arménie chrétienne est le moindre de ses soucis. Même s’il n’a aucun besoin du pétrole et des hydrocarbures de l’Azerbaïdjan, ce pays musulman est beaucoup plus important pour sa politique impérialiste.

Du coup, l’Arménie se tourne militairement vers les États-Unis, annonçant des manœuvres… prochaines…

La politique de Poutine est celle de l’idéologie tsaro-stalinienne de « l’eurasisme » dont Alexandre Douguine est un des grands inspirateurs.

L’eurasisme douguino-poutinien repose sur deux stratégies complémentaires, à vrai dire néo-soviétiques.

-         La première est celle de l’entente et, si possible, de l’alliance avec les grands pays communistes de sa continuité territoriale, et d’abord la Chine rouge de Xi Jinping et la Corée du Nord de Kim Jong-Un ; et ensuite, avec Cuba, le Venezuela et autres pays de la continuité castriste.

-         La deuxième est celle de la recherche de l’alliance avec les pays d’islam, tant sunnites que chiites, sur la base de l’anti-occidentalisme. Il en est ainsi avec l’Iran islamiste, grand fournisseur de drones « shahed » à la Russie, qui l’aide dans ses activités nucléaires et spatiales. Poutine a multiplié les déclarations exhortant le régime du chef suprême Ali Khameneï et de ses pasdarans (gardiens de la révolution) à renforcer encore la répression (avec déjà ses milliers de victimes assassinées ou détenues dans d’effroyables conditions) contre les femmes héroïques qui ne veulent plus des obligations de la charia et en particulier des ukases vestimentaires.

C’est le cas avec l’Algérie, militairement et politiquement encadrée par les « conseillers » russes et où l’on vient de recevoir en grande pompe, et notamment dans la grande mosquée d’Oran, le général Sergueï Sourovikine.

Ce dernier, célèbre pour sa cruauté, était appelé, ainsi que le rappelle Alain Sanders, « Général Armageddon » ou encore « le boucher d’Alep » pour ses exploits de tortionnaire en Syrie.

Quelque temps en disgrâce pour, dit-on, ses liens « amicaux » avec le défunt Prigojine, il semble qu’il devrait remplacer ce dernier à la tête de Wagner en Afrique.

Poutine a besoin de lui.

Le maître du Kremlin entretient ainsi ses deux fers au feu :

-         le premier, celui communiste tchékiste dans le renouveau de la sacralisation de Dzerjinski et de Staline, et dans « l’amitié éternelle » avec la Chine et la Corée du Nord,

-         le deuxième, celui de la formidable affection mutuelle de la Russie (« grande nation islamique » selon Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie), avec l’islamisme pro-russe.

Quand on considère cela, on comprend aisément que pour Poutine, l’Arménie ne compte guère. Le chiffre de sa population n’est-il pas dérisoire en regard de celles de l’ensemble turco-azerbaïdjanais et des nations musulmanes du Caucase et d’Asie centrale ?

Pour un admirateur du « grand Staline », quelle importance peuvent bien avoir moins de trois millions d’Arméniens ?

C’est à peine le chiffre annuel des déportés au goulag dans les années 1930 !

 

Les libres propos d'Alain Sanders

 

Le triduum de la haine, Charlie Hebdo, Libération, Le Monde, épinglé par le Maroc

Au Maroc, le Centre national de la presse (CNP), qui a encore quelques illusions, a porté plainte, en France, auprès du Conseil de déontologie journalistique de médiation, contre Charlie Hebdo et Libération. Pour leurs « dérapages » (et le mot est faible) lors de la couverture du séisme du 8 septembre dernier.

On vous épargnera la description des unes de Charlie Hebdo, elles sont ignobles comme à l'habitude. Le CNP dénonce plus particulièrement celle qui appelait à ne pas être solidaire avec les victimes du séisme et à n'apporter aucune contribution matérielle dans ce sens : « Un acte inacceptable qui porte atteinte aux principes de soutien aux victimes de catastrophes naturelles (…) au-delà de tout différend diplomatique et de tout problème politique ».

En ce qui concerne Libération, le CNP dénonce la photo parue en une du 11 septembre (nous en avons parlé ici même). A savoir une femme âgée, dévastée, à qui l'on prêtait ces mots : « Aidez-nous, nous mourrons en silence ».

Après enquête et vérification documentée, le CNP est formel : il s'agit « d'une déclaration fictive inventée par la publication, visant à relayer une position mettant en cause les efforts consentis par les autorités marocaines, les équipes de secours de pays amis et les volontaires ».

Pris la main dans le bocal de confiture, Libération s'est livré dans sa rubrique « Check News » (de l'art d'être juge et partie, c'est-y pas mieux comme ça...) à un misérable rétropédalage. En reconnaissant que dans cette vidéo « si la première phrase (de la femme) est difficile à traduire, car peu audible, on entend qu'elle mentionne ensuite le roi dans une tournure affectueuse par l'usage du mot Sidna. Dans la rue, des voix d'hommes crient Vive le roi, vive le roi ».

Acrobatique, non ? La phrase est difficile à traduire, car peu audible, mais Libération l'a traduite et fait dire à la malheureuse : « Aidez-nous, nous mourrons en silence ». Pas vraiment en silence puisqu'on l'entend – et très nettement pour le coup – dire « Vive le roi ». Et même Sidna (qui signifie « notre seigneur »).

Ajoutons que cette femme sinistrée, retrouvée par des journalistes, conteste catégoriquement avoir prononcé les paroles accusatrices que Libération lui prête.

Le CNP a donc porté plainte. Peut-on lui conseiller, amicalement, affectueusement même, de ne pas se faire trop d'illusions sur ce qu'il adviendra de sa plainte en France où cette engeance médiatique se tient par la même barbichette idéologique.

Également épinglé par la presse marocaine, Le Monde qui, dans son tout premier article consacré au séisme, avait titré (Libération, Le Monde, même nuisance) : « Amizmiz : personne n'est venu nous aider ». Amizmiz est un village du Haut-Atlas, difficile d'accès même en temps normal.

Commentaire du journaliste marocain Fouad Laraoui : « A moins d'être Superman, Batman ou Wonderwoman, personne ne peut arriver dans l'heure sur le lieu d'une catastrophe, surtout quand les routes sont bloquées par des éboulements et que tout cela se passe en haute montagne. On n'est pas dans la Beauce, on n'est pas en Brie, on est dans le Haut-Atlas. Il y avait donc de la stupidité dans le meilleur des cas ou de la malveillance – c'est plus probable – dans le choix d'un tel titre ».

Le 19 septembre, Le Monde avait récidivé en caractère gras pour dire : « ça manque de coordination, des hameaux de haute altitude n'ont encore rien reçu ».

Commentaire de la presse marocaine : « On comprend alors que des pisse-copie de ce type ne sont pas venus pour donner une vision globale et objective de ce qui se passe dans notre pays depuis le séisme, mais pour chercher la petite bête, le petit détail qui leur permettrait d'entonner de nouveau leur refrain (Ils sont nuls, les Marocains) : Z'êtes qui vous, déjà ? Des Marocains ? Ah ouais, vous êtes nuls, hein ? C'est mon rédac' chef qui me l'a dit. Attention, hein, il a l'bac, lui ! »

Par le passé, nous nous sommes plaints que certains journalistes marocains prennent pour argent comptant les forgeries de la presse mainstream. Ils ouvrent les yeux en ces tristes circonstances ? Tant mieux !

Alain Sanders