· Du pape au Canada
Comme
on peut aisément le vérifier dans mes textes sur ce blog, je ne suis pas un
inconditionnel des actes et des écrits du pape François.
Je n’en
suis que plus à l’aise pour écrire que je ne lui reproche pas du tout d’exprimer
dans son voyage, ces jours-ci, au Canada, en tant que chef de l’Eglise
catholique, les demandes de pardon dues aux peuples autochtones. De trop
nombreux enfants de ces peuples ont en effet été injustement, voire
abominablement traités et non sans de multiples crimes, par les églises
chrétiennes, anglicane, protestante (méthodiste et presbytérienne, et enfin,
hélas, par le clergé de l’Eglise catholique perpétrant selon François
« une erreur dévastatrice, incompatible avec l’Evangile de
Jésus-Christ. »
· De la convergence des dictatures
totalitaires dans l’alliance avec la Russie poutinienne.
Dès le début
de la guerre d’invasion de l’Ukraine, le noyau dur du soutien international à
la Russie poutinienne a été constitué par le régime totalitaire chinois de Xi
Jinping manifestant sans cesse son indéfectible amitié et par le régime
islamiste iranien présidé par Ebrahim Raïssi. Le mardi 19 juillet ce dernier
accueillait Poutine à Téhéran ainsi que le turc Erdogan qui joue subtilement du
conflit selon les meilleures traditions de la diplomatie ottomane. Le camp des
autocraties totalitaires se resserrait ainsi en Iran.
Mais
depuis, c’est encore le dictateur de la Corée du Nord, Kim-Jong-un qui a
manifesté son soutien à Poutine en reconnaissant officiellement les
« républiques » séparatistes de Donetsk et de Lougansk en cours
d’absorption par la Russie. Voilà enfin que le régime birman vient de proclamer
également son soutien à ce dernier. Si l’on considère en outre que Poutine
tient d’une main de fer la Syrie de Bachar-al-Assad, soutenue au Liban par le
Hezbollah dirigé par l’Iran, on mesure combien il y a une belle continuité
dictatoriale entre l’impérialisme néo-stalinien russo-eurasiste, la Chine rouge,
la Corée du Nord et la Birmanie; et il faut ajouter aussi les deux Etats
communistes d’Indochine (Vietnam, Laos) et également Cuba et le Venezuela.
Resterait
encore à mentionner l’Afrique dans laquelle la Russie via son armée parallèle « Wagner »
exerce désormais son influence de l’Algérie au Centre-Afrique en passant par le
Mali et autres pays.
Mais
nonobstant ces réalités, il y a encore des poutinolâtres pour asséner qu’il n’y
a rien de commun entre l’impérialisme soviétique du temps jadis et
l’impérialisme poutino-eurasiste actuel.
Certes,
les ukrainiens, sans marine et sans aviation et sans armes thermobariques et
qui sont dans une grande disproportion d’effectifs face à l’envahisseur
poutinien, sont les premières victimes du dictateur paranoïaque mais aujourd’hui
comme hier, les Russes sont aussi en grand nombre les victimes de la dictature.
Pour notre
part, très seul pendant quelques jours, avant le 24 février, nous avions
affirmé que malgré ses dénégations, Poutine envahirait l’Ukraine et ne s’en
tiendrait pas au Donbass.
Nous
sommes plus nombreux aujourd’hui à penser qu’il a encore d’autres objectifs que
la conquête de l’Ukraine.
Hier,
ce fut la conquête en Géorgie de l’Ossétie et de l’Abkhazie, et aussi, pour
menacer la Moldavie, celle de la Transnistrie, et n’oublions pas bien sûr les
deux guerres de Tchétchénie. Cela ne rappelle-t-il pas les conquêtes des
Sudètes puis de la Tchécoslovaquie puis de l’Autriche par un chancelier de
triste mémoire ? Et puis son invasion de la Pologne en partage avec son
compère Staline, le grand homme de Poutine ? Mais le seul fait d’évoquer
le pacte germano-soviétique de 1939 à 1941 est aujourd’hui lourdement puni en
Russie.
Ma
conviction est que Poutine ne se satisfera pas de la seule Ukraine, s’il arrive
à l’écraser totalement.
Déjà,
il lorgne vers la Pologne et les Pays Baltes…Nous en reparlerons.
Mais
aujourd’hui, comme au temps de l’URSS, ce que nous admirons sans doute le plus,
c’est la résistance d’héroïques Russes à la dictature.
Citons
au moins ici l’élu moscovite emprisonné Alexeï Gorinov, la journaliste Julia
Galyanina, également ancienne élue de Moscou, citons Kara-Murza rescapé de deux
empoisonnements et à nouveau, aujourd’hui, emprisonné ; citons bien sûr
l’immense héros cornélien Alexeï Navalny emprisonné depuis janvier 2021 et
condamné à neuf années de plus de prison à « régime disciplinaire ».
Mais ce
sont des pages entières que l’on pourrait remplir avec les noms des héros de la
liberté en Russie.
Voilà
pourquoi, nous ne sommes nullement hostiles à la Russie mais au dictateur
tchékiste, assassin sans scrupule qui, digne émule de ses grands modèles,
Dzerjinsky et Staline, chaque jour un peu plus, resserre sur elle son emprise.
· L’Union Européenne, c’est « le
meilleur des mondes » (tel qu’annoncé par Huxley), l’alliance eurasiste
poutinienne, c’est le « 1984 » de Orwell.
La barbarie
de l’invasion de l’Ukraine voulue par le néo-Staline de notre temps n’excuse ni
les perversions ni la débilité de l’Union Européenne.
Si je
voulais faire une comparaison entre les deux plus grandes réalités
géopolitiques contemporaines, je dirais que l’Union Européenne alliée de l’Amérique
c’est « le meilleur des mondes » tel que remarquablement anticipé
dans le roman ainsi titré par le génial Aldous Huxley.
Quant à
l’alliance des autocraties totalitaires, gigantesque de par sa superficie et
avec son énorme poids démographique, la comparaison vient immédiatement à l’esprit
avec le « 1984 » de Georges Orwell, si prophétique qu’on parle
désormais de « monde orwellien ». Bien sûr, faut-il le rappeler il ne
s’agit nullement du monde tel qu’Orwell le souhaitait mais précisément de l’enfer
qu’il dénonçait après avoir observé l’atroce abomination stalinienne. On le
voit réapparaitre en ce premier quart du XXIème siècle avec le non moins
diabolique régime poutinien.
L’autocrate
du Kremlin marque à l’évidence des points dans sa guerre hybride grâce à la
stupidité de la politique des sanctions contre la Russie telle que concoctée
par les crétins de Bruxelles. Or la
seule chose que comprenne Poutine, c’est la force. Et la seule solution pour l’arrêter
dans sa politique de conquête c’est de fournir à l’Ukraine et aux autres nations
libérées du communisme, quoi qu’il en coûte, les moyens militaires dont elles
ont besoin sans céder au chantage nucléaire des dogues de Poutine, les forcenés
Medvedev et Lavrov.
On pèse
d’ailleurs aujourd’hui la tragique imbécilité de l’acceptation par l’Ukraine du
Mémorandum de Budapest (5décembre 1994) imposé par les Etats-Unis afin
que l’Ukraine accepte de livrer à la Russie, pour démantèlement, tout son
arsenal nucléaire !
Nous
traitons plus longuement de cela dans notre livre à sortir à la rentrée : « L’Ukraine
face à Poutine-répliques à la désinformation néo-stalinienne ».
Notons
encore ici, mais nous y reviendrons également, l’extraordinaire phénomène de
fascination hypnotique qu’exerce le führer du Kremlin sur toute une extrême
droite en mal de puissance et de soumission, tant en France que dans d’autres
pays.
Nous n’avons,-
faut-il le rappeler ?,- pour notre part, jamais accepté d’être qualifié « d’extrême
droite » par la désinformation politico-médiatique, revendiquant en
revanche d’être la fraction la plus lucide de la droite de conviction.