Certes, il s’est bien agi d’abord d’une victoire pour Marine Le Pen et son Rassemblement National, puisque pour la première fois de son histoire, ce parti a réussi grâce à une voix de majorité à faire voter un de ses textes à l’Assemblée Nationale.
Ceci grâce, enfin, au vote d’unité nationale des 17 députés d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, et des 26 élus de LR, menés par Laurent Wauquiez, et bien sûr ceux des 16 alliés du RN du groupe « À droite » d’Eric Ciotti.
Alors que Gabriel Attal et le groupe dit Renaissance qu’il préside confirmaient une nouvelle fois leur allégeance à la gauche en votant contre le projet de résolution du RN avec les pro-algériens mélenchoniens de LFI. Outre ce succès parlementaire pour le RN, sa résolution votée ne saurait être interprétée comme ouvrant la possibilité d’un retour aux dispositions des infâmes Accords d’Evian de 1962.
Ainsi le très compétent et talentueux ancien ambassadeur de France en Algérie Xavier Driencourt vient-il de déclarer : « L’accord de 1968 ne complète pas les accords d’Evian mais il se substitue à eux car il est plus restrictif. Le principe de liberté totale de circulation et d’installation inscrit dans ceux de 1962 est incompatible avec les dispositions de 1968 et ses avenants », avance-il.
Xavier Driencourt se fonde, pour justifier ses propos, sur l’article 59 de la Convention de Vienne en vertu duquel un traité postérieur abroge un traité antérieur dès lors qu’il traite du même sujet.
Auteur d’une première proposition de résolution sur le sujet en juin 2023, Eric Ciotti déclarait : « Aucune argutie ne permet raisonnablement d’imaginer que les autorités françaises, une fois l’accord dénoncé, accepteraient de laisser entrer en France les Algériens munis d’une simple carte d’identité ». Ce que corrobore Yann Jurovics, maître de conférences en droit international : « Si la France décidait de se retirer unilatéralement des accords de 1968, ce ne serait pas pour reprendre ensuite les dispositions de 1962… ».
Bien évidemment, au cœur du dossier des relations franco-algériennes, demeurent les questions des expulsions des OQTF, et bien sûr celle du sort de notre compatriote Boualem Sansal et du journaliste Christophe Gleize. Nous verrons si monsieur Macron sera enfin capable de faire quelque chose pour eux.
· Le « djihad par le marché »
C’est le titre du dernier livre (Éd. Odile Jacob) de l’excellente Florence Bergeaud-Blackler, éminente spécialiste de la pénétration de l’islam par les Frères musulmans, notamment chez nous en France.
Rappelons que son précédent ouvrage, qui lui a valu une grande notoriété, s’intitule « Le Frérisme et ses réseaux – l’enquête ». Dans « le Djihad par le marché », madame Bergeaud-Blackler remonte d’abord à l’importance de la révolution en Iran aboutissant en 1979 à la République islamique des mollahs. Notre grand ami Houchang Nahavandi, qui nous a hélas quittés il y a peu, a traité de cela dans bien de ses ouvrages.
Madame Bergeaud-Blackler retrace ensuite l’importance dans l’alimentation mondiale du codex alimentarius, organisation internationale établie conjointement par la FAO et l’OMS en 1963. Puis est venue en 1997 l’adoption par ce codex des directives halal.
Notre auteur la qualifie de « tournant décisif dans l’institutionnalisation et l’expansion globale du marché halal ». À partir de là, elle montre combien le monde de l’alimentation n’a cessé de connaître une expansion planétaire dans le domaine du halal. Elle développe avec force exemples nécessaires comment le consommateur musulman est devenu le soldat d’un jihad économique. Elle cite l’exemple de Palestine Cola, lancé à Malmö par deux frères palestiniens et dont une partie des bénéfices est reversée à des ONG palestiniennes. Faut-il s’étonner que Palestine Cola soit devenu un produit militant et trouve de l’écho dans les rangs de la gauche radicale française ?
C’est ainsi que le sénateur communiste Yann Brossat, porte-parole national du PCF, s’est fait filmer faisant la publicité de Palestine Cola. N’est-ce pas là un exemple du développement de l’islamo-gauchisme que nous avions été les premiers à dénoncer dans nos combats devant les tribunaux contre Houria Bouteldja ?