Sous la férule de Régis Le Sommier, Le Journal du Dimanche est devenu le relais de la propagande poutinienne…
Pendant que le monde a les yeux fixés – à juste raison : il faut en finir avec les islamo-terroristes de Téhéran – sur le Moyen Orient, les bombardements contre l’Ukraine libre ne connaissent aucun répit. Et tout au contraire : il ne se passe désormais pas un seul jour, pas une seule nuit, sans que Kiev et les autres villes du pays ne soient matraquées par Moscou. Comme leurs complices iraniens, les tueurs du Kremlin visent essentiellement les populations civiles.
Qui dans les médias (à part ce blog, Reconquête et Bernard Antony sur Radio Courtoisie) dénonce le martyre quotidien d’un peuple héroïque qui ne lâche rien ? Personne. Pire : il y a même un journal, Le Journal du Dimanche qui, sous la férule de Régis Le Sommier, déroule tranquillement la propagande de guerre et le narratif poutiniens. Et un hebdo, Valeurs actuelles, qui partage les mêmes tropismes à l’égard de la guerre d’agression et d’invasion russe (avec à la manœuvre le très nocif Mériadec Raffray).
Il y a quinze jours, Régis Le Sommier, qui est par ailleurs le rédacteur en chef d’une revue ouvertement moscoutaire, Omerta, recevait – mieux : accueillait – dans le JDD, sur une page entière, un certain Jacques Baud, « ancien officier du renseignement suisse (sic) », auteur d’un pensum intitulé Guerres secrètes en Ukraine (Max Milo). Un Baud qui séduit Le Sommier parce qu’il est sur l’Ukraine, nous dit-il, « à contre-courant du narratif politique et médiatique occidental ». C’est vrai : il est très exactement dans le courant du narratif politique et médiatique poutiniste…
Exemple : la superbe opération « Toile d’araignée » menée par les services ukrainiens en profondeur en Russie – et saluée par les stratèges du monde entier ? De la zoubia pour Jacques Baud, « ancien officier du renseignement suisse (sic) » : « Relayant le message de Zelensky, l’Occident s’est focalisé sur les attaques contre les bases aériennes, dont l’impact militaro-stratégique est marginal (sic) et n’améliore pas la situation de l’Ukraine sur le terrain ».
Tout le reste est à l’avenant : « L’Occident a tout fait pour provoquer la Russie » ; « Dès 1945, les Occidentaux ont vu l’URSS comme un ennemi et ont entrepris de la déstabiliser en exploitant (sic) le nationalisme des pays baltes et de l’Ukraine » ; « Sur le terrain comme en diplomatie, c’est la Russie qui tient le couteau par le manche » ; « Israël et l’Ukraine (…) sont deux pays qui refusent de comprendre leurs adversaires » ; etc.
Après l’ « ancien officier du renseignement suisse (sic) », une page entière, dimanche dernier, pour une interview aux petits oignons de la voix de son maître : Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Une page entière où elle peut déverser, sans être reprise sur ses mensonges répétés, la propagande poutinienne à gros bouillon.
Elle en use donc et en abuse sans vergogne pour préciser les exigences de Moscou pour un éventuel (et autant le dire, très improbable) accord de paix : « Il est essentiel d’obtenir des garanties solides concernant une rupture de Kiev avec l’OTAN, ainsi que le respect des droits et libertés fondamentaux en Ukraine, indépendamment de la langue, de la nationalité ou de la religion. La reconnaissance internationale de l’appartenance à la Fédération de Russie de la Crimée, de Sébastopol, des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ainsi que des régions de Kherson et de Zaporijié constitue une exigence incontournable. La démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine, la levée des sanctions antirusses, l’abandon des procédures judiciaires et des mandats d’arrêt ainsi que la restitution des avoirs russes « gelés » en Occident demeurent également à l’ordre du jour ».
Et, là encore, tout à l’avenant. Avec, notamment, un déni à vomir sur les enfants ukrainiens déportés en Russie et « rééduqués » à la soviétique.
Redisons-le : tout cela, de pleines pages balancées sans recul aucun, avec photos en couleurs (Maria Zakharova maquillée comme un camion soviétique, façon Berlin-Est années cinquante…), s’étale dans un média français qui prétend par ailleurs porter « à droite » se différencier des médias mainstream…
Alain Sanders