« Malheur à toi, pays, dont le prince est un enfant » (Ecclésiaste 10 : 16-18)
L’image – qui a fait le tour du monde – est devenue virale (comme on dit). La première dame de France, la cougar Brigitte Macron, qui file une torgnole à son Emmanuel de mari… Pas une pichenette, mais un vrai petit uppercut porté au menton d’un Macron ébahi (sinon estourbi).
Ce n’est déjà pas banal. Ce qui l’est encore moins, c’est que cette scène (de ménage ?) a été saisie (et immortalisée), à l’arrivée du couple à Hanoï en avion, par les caméras de l’Associated Press.
Piteusement surpris d’avoir été surpris dans une telle situation, on voit Macron tenter de se ressaisir et esquisser un signe de la main qu’il veut rassurant. Tout va bien, m’ssieurs-dames, et rien de ce que vous avez vu ou cru voir n’a vraiment eu lieu…
Le problème, c’est que cette invraisemblable embrouille conjugale – quand on est en visite officielle et censé représenter la France, ça la fout mal – s’est poursuivie sur la passerelle de descente de l’avion : on voit Macron proposer son bras à Brigitte (c’est d’usage pour les couples présidentiels) et cette dernière délibérément ignorer le bras proposé et descendre toute seule comme une grande, au risque de ses talons aiguilles.
On nous dira – certains l’ont fait (les journaux, à la différence des chaînes d’info continue, ont préféré observer sur le sujet une discrétion de violettes) – qu’il n’y a pas de quoi en faire un fromage. Eh bien, ils ont tort.
D’abord parce que, dans un premier temps, l’Élysée et Macron se sont livrés à des démentis pathétiques. Parlant d’une fake news, d’un montage via l’IA (cette Intelligence Artificielle à laquelle s’est récemment prêté Macron, acceptant d’être représenté de façon équivoque), d’un « coup des Russes » (on a assez de trucs à leur reprocher, inutile de charger faussement la mule…).
Face à la réalité des faits – capturés redisons-le par la très professionnelle Associated Press – il a fallu se rendre à l’évidence : Macron s’est fait morniflé, urbi et orbi, par son épouse (pourquoi ? l’avenir nous le dira peut-être). Ce qui nous a valu une autre séquence incroyable – et inédite à ce jour – d’un président de la République française, venu au Vietnam pour la première fois et pour dégoter de juteux marchés et des échanges économiques ejusdem farinae, se livrant, devant des journalistes un brin interloqués, à des explications amphigourées. Une scène de ménage ? Non : des chamailleries, un gentil chahut de potaches, des taquineries presque amoureuses…
Nous on veut bien. Mais une scène de cette sorte où l’on voit une femme filer un pain à son conjoint ne relève pas d’une relation ordinaire. Surtout quand il ne s’agit pas de M.et Mme Michu, mais du chef de l’Etat et de son épouse.
Déjà, du temps que Brigitte était professeur de lettres et commençait à se pencher sur les tropismes de son élève, Emmanuel, alors âgé de 15 ans, une taloche publique aurait été sanctionnée par l’Education nationale.
Un homme battu, Macron ? Sans doute pas. Mais un petit garçon, à peine sorti des mains de sa mère pour passer à celles d’une femme aussi âgée que sa mère, peut-être. D’où un manque flagrant de maturité, un narcissisme exacerbé, une forme d’exhibitionnisme qui le pousse à se déguiser dès qu’il le peut, un goût prononcé pour les êtres interlopes et les spectacles border line. Il n’est jamais à la hauteur de sa fonction. Il est en perpétuelle représentation.
Ils sont quelques-uns, bourrés de testostérone, gonflés au machisme jusqu’à la caricature, de Trump à Poutine en passant par Erdogan et les nouveaux soudards au pouvoir en Afrique subsaharienne, à avoir pris la mesure de ces failles psychologiques. Ils en usent et en abusent.
« Malheur à toi, pays, dont le prince est un enfant », nous dit la Bible. Malheur à notre pays qui est encore, pour deux ans, entre les mains d’un homme-enfant. Un moutard imbu de soi qui se fait torgnoler par sa femme, non pas dans l’intimité de leur intimité (ce qui les concernerait seuls et personne d’autre), mais au vu et au su de la planète entière.
Le sujet, un couple à la Dubout et des mœurs à la Thénardier, peut faire sourire. Il est hélas révélateur de l’état des lieux. A un point tel que l’hommage ignoble que Macron a rendu (même Hollande ne l’avait pas fait) à Ho Chi Minh, bourreau de nos soldats et des libres peuples d’Indochine, est dans la logique même d’un homme qui n’aime pas la France. Reste qu’il y a encore des baffes qui se perdent (mais pas toutes : la preuve)…
Alain Sanders