Bernard Antony, fondateur de Chrétienté-Solidarité, directeur de la revue Reconquête, communique :
Le 23 février 2022, j’avais exprimé ma conviction que le dictateur russe Poutine allait déclencher l’invasion de l’Ukraine. Il avait en effet massé près de 200 000 hommes le long des frontières de ce pays. Je n’avais alors rencontré auprès de mes amis que de l’incrédulité. Mais le lendemain, 24 février, l’armée poutinienne franchissait en plusieurs points les frontières de l’Ukraine et fonçait notamment vers Kiev.
Monsieur Poutine se targuait alors de pouvoir achever sa conquête programmée en trois jours puis, en moins de quinze. On connaît la suite : plus de trois ans plus tard, même si trois oblasts du Donbass sont tombés, l’Ukraine est bien loin d’être complètement envahie ; elle se bat toujours avec un immense courage.
Mais un élément fondamentalement nouveau s’est ajouté à ce conflit. Ce sont les étranges et même stupéfiants revirements, sur la question, du président des États-Unis Donald Trump. Selon les meilleurs spécialistes de la géopolitique russo-ukrainienne, Donald Trump est à l’évidence bien plus fasciné par Poutine que par tout autre dirigeant de la planète.
Depuis les débuts du conflit, l’armée russe a multiplié des bombardements très meurtriers sur l’Ukraine. Ces derniers temps surtout, dans lesquels semble se préfigurer une nouvelle tentative de grande offensive russe sur ce pays, ce sont des civils, et beaucoup d’enfants parmi eux, qui sont toujours plus massacrés.
Bien des électeurs du parti républicain, et surtout un grand nombre de vétérans, manifestent maintenant de plus en plus leur totale incompréhension devant la complaisance de Donald Trump pour Vladimir Poutine. Et ce, d’autant plus que ce dernier n’a cessé d’exalter son alliance avec la Chine de Xi Jinping pourtant par ailleurs l’ennemi principal de l’Amérique.
Et c’est ainsi qu’un certain nombre de poutinophiles que l’on peut rencontrer dans quelques strates des droites et des extrêmes-droites européennes semblent ne pas rechigner à approuver l’alliance de la Russie avec la Chine communiste de Xi mais aussi avec la Corée du Nord de Kim Jung Un, et encore avec le Venezuela de Maduro, Cuba ou le Nicaragua revenu à son totalitarisme sandiniste.
Cependant monsieur Trump, qui n’a jamais fait de service militaire, se permet quelquefois de tristes sarcasmes à l’égard des vétérans de l’armée de son pays. On comprend que ces vétérans qui, comme nous, sont massivement opposés au wokisme, en arrivent à ne plus rien comprendre à la politique de leur président. Mais qui est exactement monsieur Trump ? Ce sera assurément là une question qui se posera de plus en plus aux historiens de notre temps.