Le JDD et ses supplétifs poutinophiles déploient le tapis rouge pour l'ambassadeur de Russie en France. Et la question de l'immédiate expulsion de ce « diplomate » devrait se poser...
Nous avons déjà eu l'occasion, ici même, de montrer combien Le Journal du Dimanche (et son épigone le JDNEWS) a des propensions poutinesques de moins en moins dissimulées. Notamment par le biais de deux de ses journalistes, sournois mais démasqués depuis belle lurette, Lara Tchekhov et Régis Le Sommier.
C'est donc cette doublette qui, dans l'édition de dimanche dernier (27 avril), interviewent sur une pleine page l'ambassadeur de Russie en France, Alexeï Mechkhov. Avec une photo en couleurs du satrape moscovite et ce satisfecit de bons apparachiks : « Alors que les discussions autour d'un cessez-le-feu s'éternisent, Alexeï Mechkhov a réservé au JDD son premier entretien ». Y'a d'quoi se vanter, en effet...
N'étant guère embêté – et tout au contraire – par les questions de ses interviewers, Mechkhov se lâche et déroule tranquillement, mensonges après mensonges, la doxa poutinienne ad usum Occidentaux complaisants (sinon carrément complices) : « Le régime au pouvoir en Ukraine est un régime nazi ». Ou encore : « Il y a quelques jours, les Russes ont annoncé une trêve pour Pâques. Les Ukrainiens ont alors effectué 4900 frappes sur des infrastructures russes en une seule journée ». Grossière manip : c'est Moscou qui, sans discontinuer (au point d'en choquer Trump, c'est dire), a matraqué les populations civiles ukrainiennes avec massacres ciblés le dimanche de Pâques. Ce que Lara Tchekhov et Régis Le Sommier auraient pu opposer au « diplomate » du Kremlin. Ils n'ont pas bougé une oreille et se sont bien gardés de relever ce mensonge.
En revanche, question ouverte et téléphonée du tandem : « Vladimir Poutine désire-t-il renouer avec la grandeur impériale (sic) russe ? » Ce qui permet à Mechkhov d'en remettre une couche : « La Russie est le plus grand pays du monde. Nous n'avons pas besoin de nous positionner comme un empire ». Et d'expliquer que les occupations soviétiques des pays de l'Est (Pologne, Roumanie, etc.) après la Seconde Guerre mondiale avaient été demandées – plus que ça : souhaitées et réclamées – par les Polonais, les Roumains et les autres...
Mais, par-delà les réponses formatées de Mechkhov – grâce aux questions tout aussi formatées des interviewers – devrait se poser la question de l'expulsion immédiate de cet ambassadeur qui, sans recul diplomatique (ne parlons même pas de courtoisie), menace le pays, la France, où il est en poste : quand on lui demande si « des soldats français déployés (en Ukraine) seraient des cibles légitimes selon lui », il répond : « Toute personne qui participe aux hostilités en Ukraine doit être consciente des risques qu'elle encourt ».
Voilà donc un ambassadeur stalino-poutinien qui brutalement, en plein Paris, depuis son ambassade, face à des journalistes qui ne mouftent pas, nous assène que nos soldats seraient des cibles pour les troupiers russes, tchétchènes, nord-coréens, chinois, engagés contre la libre Ukraine.
A l'heure où nous écrivons, l'Elysée et son hôte capricant (Macron qui règne sur un immense empire : celui de la parlotte et du pelotage) n'ont toujours pas réagi.
Alain Sanders