Bernard Antony et Alain Sanders communiquent :
Avec le hold-up sur ses terres rares, la nouvelle mise en esclavage de la nation ukrainienne et l’élimination de son président Volodimir Zelensky sont les buts ultimes de Poutine et de Trump, son féal complice.
De droite ou de gauche, il n’est pas un seul honnête homme en Amérique et en Europe à n’avoir pas été indigné par le traquenard tendu ce vendredi 22 Février à la Maison Blanche à Volodimir Zelensky par Donald Trump dans toute sa méchanceté, et son vice-président non moins menaçant J. D. Vance.
Le but de leur embuscade était, avec tous les moyens possibles de pression psychologique, de forcer le président ukrainien à signer sans concertation préalable, sans aucune élémentaire politesse, sous la forme d’un ultimatum de mafiosi, un soi-disant « accord » sur l’achat de terres rares recélées dans le sous-sol ukrainien. Incroyable mais vrai, sans même lui proposer un texte préalable.
Sur le moment, Zelensky, bien que sans appuis, sans conseillers, tragiquement seul, ne céda pas aux menaces des deux chefs de l’exécutif américain. Ces derniers, par leurs méthodes dignes d’Al Capone, ont déshonoré leur grand pays devant l’histoire.
Ce dernier mardi 4 mars, après que Vance et Trump eurent réitéré leur mise en demeure sans présenter davantage quelque garantie de sécurité que ce soit pour l’Ukraine, le président Zelensky finit par craquer, assurant finalement les deux dictateurs qu’il signerait tout ce qu’ils voudraient.
A la suite de quoi, nous avons assisté ces jours-ci au scénario du plus stupéfiant abandon de l’Ukraine par un Trump livrant ainsi à Poutine plus encore que tout ce que ce dernier pouvait imaginer.
Une grande partie du monde politique et diplomatique en est resté pantois. Certains, néanmoins, n’attendent pas pour faire constater qu’étrangement, depuis des années, Trump n’a jamais mis en cause Poutine et ses guerres d’invasion : ni la vaine tentative de conquérir l’Ukraine ni celle de la conquête partielle de la Géorgie, ni l’invasion de la Crimée.
Aujourd’hui, avec des chiffres éminemment fantaisistes selon ses habitudes, Trump se plaint des dépenses consenties par l’Amérique pour l’aide à l’Ukraine. Négligeant notamment le fait qu’ils ont toujours facturé cette aide. Que ne dira-t-il alors du coût très supérieur du soutien - au demeurant fondé - de l’aide apportée à l’Etat d’Israël ?
Mais surtout, on peut constater, avec un Régis Genté, dans son article du Figaro du 28 février titré : « Trump, « contact confidentiel » des services russes depuis des décennies », qu’en 40 ans Trump n’a pratiquement jamais critiqué la Russie, ni depuis l’an 2000 Vladimir Poutine, et que « ses prises de position ont le plus souvent été de nature à plaire au Kremlin ».
Genté rappelle aussi, entre autres informations irréfutables, que « le premier voyage de Trump à Moscou et Léningrad en 1987 fut, selon une source du Renseignement américain, une pure opération du KGB, très sophistiquée, montée par la fille de l’ambassadeur soviétique à l’ONU, dont on sait qu’elle était de la Loubianka ».
On mesure là qu’il ne s’agit peut-être pas seulement, dans l’analyse géopolitique, de s’en tenir à l’observation que les Etats-Unis, certes efficace soutien de l’Europe dans les deux premiers conflits mondiaux du XX° siècle, ont par la suite continûment rompu avec leurs alliés. Ainsi de l’abandon du Vietnam, ainsi de celui du régime du Shah d’Iran et du Shah lui-même, et du peuple iranien livré à la dictature islamiste.
Ainsi du lâchage de l’Afghanistan dont le peuple n’était pas, tant s’en faut, constitué que de mollahs ignares, comme nous avions pu le constater à Paris lors de notre grande journée du 9 novembre 1997 contre la barbarie communiste. Ainsi, des Contras du Nicaragua odieusement abandonnés, comme nous pûmes le vérifier sur place en août 1988, avec aussi nos amis Thibaut de la Tocnaye et Philippe Dounaïev.
Par ailleurs, nous avons apprécié ce dernier lundi que le colonel Michel Goya ait qualifié, sur quelque chaîne de télévision, Donald Trump de « ventriloque de Poutine ». Sur le même plateau le professeur de sciences politiques Nicolas Tanzer commentait ainsi les oukases de Trump : « C’est l’abolition de 80 ans de droit international ».
Aussi avons-nous encore lu, avec un très grand intérêt, dans la page Débats du Figaro de ce dernier mardi, l’article important du grand professeur de philosophie Pierre Manent titré : « Défendre l’Ukraine, défendre l’Europe ». C’est évidemment ce que Trump, désormais explicitement allié de Poutine, ne fera pas.