lundi 24 février 2025

Ukraine : trois ans de barbarie russo-poutiniste

 

Voici trois ans, jour pour jour, que la soldatesque russo-poutinienne franchissait sur quatre axes principaux les frontières de l’Ukraine. Mais le maître du Kremlin avertissait qu’il ne s’agissait que d’une « opération militaire spéciale » qui, bien sûr, serait de courte durée. L’affaire, assuraient ses porte-paroles, serait réglée en moins de quinze jours.

Quiconque en Russie donnerait le nom de « guerre » à cette opération commettrait un acte de trahison passible d’une peine de plusieurs années de prison et l’on sait ce que « prison » veut dire au pays des immenses camps du Goulag où, l’an dernier, a péri, après tant d’autres, l’héroïque Sergueï Navalny, héros de la résistance russe à la dictature néo-stalinienne de Vladimir Poutine.

Au soir de ce 24 février 2022, où les longues colonnes de blindés de l’armée néo-soviétique appuyée un peu partout par des bombardements de l’aviation, les chefs de l’opération spéciale, les Choïgou et autres Guerassimov durent commencer à constater qu’il ne serait pas facile de conquérir une fois de plus ce pays qui, depuis des siècles, n’a cessé de lutter pour son identité et sa souveraineté, y compris avec la majorité des populations russophones.

Trois ans plus tard, l’Ukraine dont seulement un cinquième du territoire a pu être conquis au prix de part et d’autre de centaines de milliers de morts et blessés, et d’énormes destructions, l’Ukraine, oui, résiste toujours.  Une résistance due, bien sûr, à la fantastique énergie de l’immense majorité de son peuple de chrétiens, que ce soit les catholiques uniates séculairement fidèles à Rome, ou ceux du patriarcat de Constantinople, ou celui du patriarcat orthodoxe ukrainien ayant rompu avec le patriarcat de Moscou, dirigé par le patriarche Kirille, ancien officier du KGB comme Poutine, son âme damnée.

Il faut bien sûr veiller à ne pas confondre, comme nous l’avons quelquefois entendu, Volodymyr Zelensky, le Churchill ukrainien, avec Felix Dzerjinski, le monstrueux fondateur de la Tchéka, en quelque sorte simultanément le Goebbels et le Himmler du régime soviétique, synthèse des deux plus effroyables bourreaux recrutés par Lénine pour exercer leur fonction de terreur dans l’immense ramification des camps du Goulag.

Rappelons que Dzerjinski tenait à recruter personnellement les bourreaux nécessaires au fonctionnement de son enfer.

Il veillait à ce que leur soit inculquées les pires pratiques de cruauté, tenant à conclure lui-même les journées de formation de ses tortionnaires en ne manquant jamais de leur rappeler sa directive finale pour les interrogatoires des ennemis du pouvoir : « faire souffrir le plus possible le plus longtemps possible ». On comprend que « l’humaniste » Poutine, que Trump apprécie tant, ait constitué il y a trois ans une division de police spéciale à laquelle il a donné le nom de « division Dzerjinski ».

À ce stade de ces rappels historiques, il faut nécessairement faire mémoire que, pour l’honneur du peuple russe et de la Sainte Russie, il y a heureusement des milliers de combattants russes à se battre contre le régime de Poutine et pour la liberté de l’Ukraine. Sachant ce qu’ils risquent, il faut saluer leur héroïsme.

 

Quand Algérie rime avec Russie

On sait combien les forces répressives du régime algérien ont été depuis longtemps formées et encadrées par les « modèles » des polices soviétiques continuées par les spécialistes soviéto-poutinistes de l’appareil sécuritaire de l’État FLN. C’est tout naturellement qu’on leur a confié à Alger le suivi du cas de l’admirable écrivain Boualem Sansal. Quoique simultanément citoyen algérien et citoyen français, ce dernier a été, on le sait, il y a un peu plus de trois mois, au mépris du droit, appréhendé par la « justice » algérienne alors qu’il venait d’atterrir pour regagner son domicile non loin d’Alger.

Avant son arrestation, Boualem Sansal avait un avocat français, maître Zimeray. Ce dernier, prévenu de l’arrestation de son client demanda naturellement aux autorités algériennes de pouvoir aller le rencontrer. En vain. En revanche, le lundi 17 février, Sansal fut visité par des hommes qui l’invitèrent, au prétexte de faciliter sa défense, à prendre un autre avocat que Maître Zimeray, « un avocat non juif » !

Ainsi, alors que l‘Algérie refuse systématiquement d’appliquer les rapatriements d’individus algériens délinquants ou criminels, frappés d’OQTF, elle interdit le déplacement en Algérie d’un avocat français pour assister son client. Cela parce que cet avocat est ou serait juif ! C’est évidemment là une intolérable insulte antisémite envers la France et envers maître Zimeray.

Les répliques de l’État français à ce procédé barbare et antisémite s’imposent.

La première, la plus immédiate, la plus facile et assurément tout de suite efficace serait pour l’État français de ne plus accorder de visas à des ressortissants algériens jusqu’à ce que Boualem Sansal puisse retrouver son avocat en Algérie et que ce dernier puisse le ramener en France.