Non, ce n’était vraiment pas sous l’impulsion d’un quelconque ressentiment que j’ai cru devoir rappeler ces temps derniers à certains de mon entourage politique que j’avais été tristement trop seul parmi eux à l’approche du 22 février 2022 à proférer avec force ma certitude que l’invasion de l’Ukraine par les forces russo-poutiniennes massées le long des frontières de ce pays n’était plus qu’une question de jours.
Le lendemain, mercredi 23 février, dans mon émission sur Radio-Courtoisie, je réitérais cette affirmation, martelant que ce n’était plus qu’une question d’heures. La preuve allait en être très vite apportée. Le jeudi 24 février 2022, Poutine, qui avait préalablement juré l’avant-veille, en parfait menteur kagébiste, que son armée n’était mobilisée le long des frontières de l’Ukraine que pour des manœuvres, déclenchait son « opération militaire spéciale ». Cette dernière, assurait-on à Moscou, ne devrait pas prendre plus de quinze jours et sûrement bien moins. La plupart de mes amis eurent alors l’élégance de me présenter leurs regrets pour leur crédulité poutinophile.
Après trois ans d’une résistance acharnée, l’Ukraine n’est toujours pas vaincue mais le président des États-Unis Donald Trump, en parfait agent poutiniste, répète toujours que cette guerre a été déclarée par l’Ukraine. Moins de trois ans après, l’invasion étant toujours en échec, c’est d’abord l’enchaînement des ahurissantes déclarations poutinophiles et ukrainophobes de Donald Trump sur l’Ukraine qui ont suscité mon indignation. De jour en jour, d’heure en heure, il m’apparaissait toujours plus évident que le président des États-Unis faisait toujours plus le jeu de Poutine, abominablement.
Mais cette fois-ci je n’étais plus seul ! En 2022, Alain Sanders, pour des raisons de santé, n’avait pu venir rapidement à mon aide. Ce dernier mercredi, alors que comme souvent j’avais prévu son intervention téléphonique dans l’émission de la Réplique, ce fut lui, depuis longtemps fervent admirateur de l’Amérique reaganienne, qui d’emblée nous rapporta et commenta, indigné, les incroyables trumperies d’un Trump.
On peut lire ce jour dans la page Débats du Figaro sous la plume de la grande spécialiste de la Russie et de l’Amérique Laure Mandeville cette première phrase de son article titré : « La relation transatlantique est en lambeaux ». En voici les premiers mots : « Depuis quelques jours, Trump semble littéralement passer à l’ennemi, abandonnant les siens ». Des mots durs, hélas conformes à la réalité. L’article de Laure Mandeville précède celui de Jean-Sylvestre Mongrenier titré : « Trump pourrait mener l’Amérique à l’autodestruction géopolitique ».
L’article de Laure Mandeville résume parfaitement les réflexions et analyses qu’Alain Sanders et moi avions développées devant les indécentes positions de soumission poutinophiles de Trump. Cette fois-ci j’avoue que j’aurai un peu de difficulté à passer rapidement sur le persistant trumpisme de deux ou trois de mes amis…