Mes amis s’en souviennent : le 22 février 2022, dans notre réunion au Centre Charlier, et le lendemain, dans mon émission sur Radio-Courtoisie, j’avais exprimé ma certitude absolue que le dictateur kagébiste russe Poutine s’apprêtait inéluctablement à envahir l’Ukraine.
Sur le moment, je me trouvais un peu seul. Mais tous durent reconnaître que j’avais entièrement raison lorsque le 24 Poutine déclencha l’invasion.
Depuis, le peuple ukrainien et son armée, au long de trois années d’une résistance acharnée, ont héroïquement fait face à l’abomination poutinienne, à ses atrocités sans fin, à ses massacres comme à Boutcha et à Marioupol dans la continuité de « l’Holodomor », le génocide par la faim voulu par Staline et perpétré par la Tchéka à partir de l’hiver 1931 et tout au long des années 1932-1933.
Face à l’invasion de 2022, l’Union Européenne ne s’est pas grandie en multipliant les promesses de livraison d’armes absolument nécessaires pour la survie du pays mais si peu tenues, car les armes européennes ne parvinrent que, selon la constante de l’adage : « Trop peu, trop tard ».
Tous mes lecteurs peuvent vérifier que je n’avais pas attendu ces derniers jours pour manifester par la voix et par la plume, dans nos revues et sur ce blog, ma crainte que les Américains, qui avaient certes apporté à l’Europe à deux reprises dans l’histoire du XX° siècle un soutien décisif, ne reprennent hélas leurs traditions ultérieures d’abandon de leurs alliés anticommunistes ou anti-islamistes commencé au Vietnam avec la débâcle de Saïgon en 1975.
Certains de nos amis nous faisaient tout de même part de leur certitude absolue que jamais un Donald Trump ne lâcherait l’Ukraine, ils ajoutaient que ce serait un précédent désastreux que ne manquerait pas de considérer un Xi Jinping préparant la conquête chinoise de Taïwan et que ce serait un déshonneur pour le président Trump.
Hélas, aujourd’hui c’est bien ce que j’ai appelé le poutino-trumpisme qui paraît marquer des points décisifs. Tous les médias, de gauche comme de droite, notent que l’on jubile au Kremlin.
À la vérité, Trump ne fait pas pour l’Ukraine le centième de ce qu’il fait, non sans raison, pour Israël. Notons d’ailleurs au passage que c’est en Arabie saoudite que les discussions entre Poutine et Trump sont programmées.
Face à un pareil déroulement des événements, on ne saurait tout à fait donner tort au général Yakovlev, un des meilleurs, un des plus lucides de notre armée, qui depuis des mois et des mois n’a cessé d’exposer dans les médias sa vision très pessimiste de l’évolution du conflit russo-ukrainien et encore plus du rôle de Donald Trump, selon lui une fois de plus manipulé par un Poutine qui n’a pas craint de faire appel à l’armée nord-coréenne, supplétive de celle de son grand ami chinois Xi Jinping.
On entend proférer que le 9 mai prochain, pour célébrer en grande pompe la grande victoire patriotique de l’armée rouge de Staline en 1945 sur celle de son compère Hitler, il réunirait sur la Place Rouge à Moscou son ami Trump et son ami Xi Jinping, et Kim Jung Un bien sûr, et aussi le chef iranien Khamenei, grand fournisseur des drones de l’armée de Poutine.
Scénario cauchemar ? On ose encore croire que Trump ne se prêtera pas à pareille mascarade. Une fois de plus, nous espérons nous tromper dans nos anticipations.