vendredi 17 janvier 2025

L’indéniable accélération du génocide français

 

Sur la demande de son grand directeur Jean Madiran, c’est dans la revue Itinéraires de novembre 1980 que j’écrivis un assez long article, à vrai dire un manifeste intitulé : « le génocide français », évidemment pour le dénoncer.

Cela fera bientôt un demi-siècle. J’y observais comment et pourquoi, alors que les Français persistaient à n’être plus que de moins en moins français, à n’être plus que de moins en moins chrétiens, ils s’avéraient simultanément être chaque année un peu moins nombreux en France.

Le premier, semble-t-il, j’avais qualifié ce processus tragique de génocide français, reprenant le vocable créé au début du XX° siècle par le grand magistrat juif polonais Raphaël Lemkin pour désigner l’extermination des Arméniens et autres chrétiens d’Orient perpétrée par les Turcs. Lemkin donnait la définition suivante du génocide : « Tout plan méthodiquement coordonné pour détruire la vie et la culture d’un peuple, et menacer son unité biologique et spirituelle ». Ceci put ensuite s’appliquer à plusieurs abominations historiques, et d’abord à l’extermination du peuple juif ou au peuple cambodgien et bien d‘autres encore.

Or, voilà que le dernier bilan de l’INSEE, révélant que 663 000 bébés sont nés en France en 2024, soit 2,2 % de moins qu’en 2023, et 21,5 % de moins qu’en 2010, semble avoir agi comme un électrochoc sur un certain nombre de penseurs politiques comme l’ancien ministre et philosophe Luc Ferry, ou l’auteur de « Les balançoires vides » sous-titré « le piège de la dénatalité », Maxime Sbalihi. Ce dernier faisant le point sur « les enjeux vertigineux de la crise démographique ».

Eugénie Bastié en commente les principaux aspects. Elle a sélectionné de pertinentes réflexions de quelques-uns des plus grands penseurs de nos XIX° et XX° siècles. Ainsi, le père de la sociologie Auguste Comte écrivait-il « la démographie, c’est le destin ». Ainsi, Emile Zola, pourtant écrivain de gauche, écrivait-il en 1896 : « Ô mères françaises, faites donc des enfants, pour que la France garde son rang, sa force et sa prospérité ». Quant à Raymond Aron, ne prophétisait-il pas dans ses Mémoires : « Les Européens sont en train de se suicider par dénatalité. Les peuples dont les générations ne se reproduisent pas sont condamnés au vieillissement et, du même coup, guettés par un état d’esprit d’abdication de fin de siècle ». Malheureusement, ajoute madame Bastié, une certaine gauche préfère pratiquer envers le natalisme une « reductio ad petainum » grotesque et irresponsable.  C’est une priorité qui devrait transcender les partis politiques, c’est même la priorité politique par excellence, car qu’est-ce que la politique, sinon le souci des générations futures ?