Gaza : l’inqualifiable « injustifiable » de Macron
Au moment même où j’écris, on ne sait pas si l’accord entre les terroristes du Hamas et Israël, accord annoncé à grande renfort de buccins, va se concrétiser sur le terrain. Un cessez-le-feu temporaire et assorti d’un troc : 33 otages israéliens (vivants ou morts…) contre 1000 terroristes palestiniens détenus en Israël.
Redisons bien les termes de ce deal : 33 otages israéliens contre 1000 terroristes palestiniens. Ainsi donc, contrairement à ce que répètent les complices du Hamas en France tellement soucieux des populations de Gaza, à savoir : « Une vie vaut une vie », il semble que ce ne soit pas le cas…
Ajoutons, en accord avec ce que scandent à Jérusalem les opposants à cet accord suicidaire – « Un terroriste libéré, ce sera un meurtrier de demain » –, que la libération de véritables monstres est un tragique pari sur l’avenir. Parmi les éventuels « libérés », un tueur qui avait massacré de 150 coups de couteau un civil israélien et qui, en rentrant en prison, avait prévenu : « Dès que je sortirai, je referai la même chose ! » Yahya Sinwar, le patron du Hamas, éradiqué par Tsahal à Gaza, avait lui-même été le bénéficiaire d’un de ces trocs déséquilibrés. Dans le cadre d’un accord de 2011 : 1027 terroristes (dont lui donc qui avait déjà du sang jusqu’aux oreilles, celui d’Israéliens et d’opposants palestiniens) contre un – oui : un – soldat israélien, Gilad Shalit.
On passera rapidement sur les gesticulations pitoyables de la Croix-Rouge internationale qui, n’ayant strictement rien fait pour localiser, puis approcher les otages (ne serait-ce que pour leur remettre des médicaments indispensables), se propose de procéder au convoyage desdits otages et, bien évidemment, à celui des terroristes.
Venons-en maintenant à Emmanuel Macron. Jusqu’au bout, par ses paroles et ses actes (ses non-actes serait plus juste), il aura fait preuve d’une animosité féroce – et de ce fait saluée par l’extrême gauche – contre l’Etat hébreu. Si nos deux derniers compatriotes franco-israéliens (40 sont déjà morts), Ohad et Ofer, sortent de cet enfer, ils ne le devront pas aux initiatives diplomatiques dérisoires, voire inexistantes, de l’Elysée et des cadors du quai d’Orsay…
A l’annonce de ce possible cessez-le-feu, Macron s’est fendu d’un tweet où il dit notamment (contraint de cracher aux virgules vu que personne ne l’a sollicité pour négocier ledit accord) : «Après quinze mois de calvaire injustifiable (sic), soulagement immense pour les Gazaouis ». Cet inqualifiable injustifiable relève chez Macron d’une sorte de mélenchonisation des esprits. Un journaliste israélien se demande même si Rima Hassan n’aurait pas piraté le compte du président…
Injustifiable la riposte israélienne ? Après les horreurs absolues du 7-Octobre ? Faut-il redire qu’après ce qui s’est passé ce jour-là le traumatisme subi par Israël ne cicatrisera sans doute jamais. Ce sont des Gazaouis – et pas seulement les tueurs du Hamas – qui sont venus à la curée. Ce sont des Gazaouis, de tous âges et de toutes conditions, qui ont violé, dépecé, démembré, brûlé, découpé, souillé des hommes désarmés, des femmes, des vieillards, des enfants, des bébés. Ce sont des Gazaouis qui ont piétiné les restes des otages agonisants ramenés à Gaza, qui leur ont craché dessus et pire, qui ont transformé ces horreurs en une sorte de happening macabre et festif. Et c’est à Gaza que le Hamas a recruté et formé ses tueurs.
C’est Macron qui est injustifiable quand il feint de confondre l’agresseur et l’agressé, comme s’il y avait deux agresseurs. Loin d’être injustifiable, la réaction d’Israël aura été légitime. Sans les pogroms du 7-Octobre, auxquels ils se sont mêlés et plus, les Gazaouis auraient continué de vivre comme ils le faisaient depuis vingt ans (depuis que Sharon – mais ça c’est encore une autre histoire – a commis l’erreur d’évacuer cette enclave abandonnée aux fous d’Allah).
Alain Sanders