jeudi 5 décembre 2024

Quelle mouche a piqué Le Figaro pour dérouler le tapis rouge au gauchard Eddy Mitchell ?

Les libres propos d'Alain Sanders

 


Dans son numéro du 28 novembre dernier, Le Figaro (toujours à prendre avec des pincettes comme nous l'enseigna Maurras) consacre une longue interview très  complaisante – une pleine page, une grande photo en couleurs – à Eddy Mitchell. Au motif qu'il sort un nouvel album.

De tels égards à l'égard d'un beauf aigri, toujours haineux envers la droite nationale, peut interroger le quidam. On nous dira qu'il s'agit là de saluer l'actualité d'un vieux yéyé décati qui fait partie « de notre paysage musical depuis plus de soixante ans ». Va pour le paysage musical. Le problème, c'est qu'Eddy Mitchell se pique de faire la leçon politique selon la doxa dominante dans les médias.

Pendant son service, Claude Moine, alias Eddy Mitchell fut incorporé au 115è régiment du Train à Montlhéry, Essonne. Puis trois mois plus tard, après ses classes, il sera muté (alors que d'autres gars de son âge sont envoyés à la riflette en Algérie) à la caserne Dupleix à Paris, base arrière – très arrière – du 1er régiment du Train. Il fera bien un passage en Algérie, mais dans le cadre du Théâtre aux Armées avec les Chaussettes noires. Après sa prestation à Oran, il écrira des ignominies sur les pieds-noirs (une partie de sa parenté avait pourtant des attaches commerciales en Algérie française). A Paris, on le verra aller chanter, en uniforme s'il vous plaît, au Golf Drouot et à l'ABC. Il explique au Figaro (qui ne pipe pas pour autant) qu'à « 18 ans, il avait eu peur de se taper trois ans d'Algérie ».

Au même Figaro (qui ne moufte pas plus), il explique pourquoi il a commencé à voter : « Quand j'ai vu que les Le Pen prenaient de l'importance, je me suis dit : Ouh là, il est peut-être temps de se réveiller, ça me fait peur. ».

Et puis, va savoir pourquoi, bêtise crasse ou inculture du même métal, il a tourné gauchard. Et a commencé à se faire peur avec la percée du peuple dans les élections tant législatives que présidentielles. L'accueillir dans Le Figaro n'était sans doute pas la meilleure idée du monde...

Alain Sanders