Bien sûr, Marine Le Pen avait plusieurs raisons d’être mécontente du traitement - ou plutôt de l’absence de traitement – que lui avait trop longtemps infligé Michel Barnier.
Mais ces temps derniers, il y avait tout de même eu les contacts et négociations que l’on sait. Et, pour le RN, les gains allant avec, que ce soit sur les prix de l’électricité, le panier des soins de l’AME, le déremboursement de médicaments…
Cela n’a pas suffi et les commentateurs de la vie parlementaire et les historiens de la politique sous la république macronienne n’en auront pas fini de sitôt de gloser sur ce qui aura finalement déterminé Marine Le Pen, à la Chambre, à faire à destination de ses députés le geste fatidique, le pouce tourné vers le bas, soit l’ordre de mise à mort parlementaire du malheureux Barnier.
Pourtant, ce dernier ne s’était nullement opposé aux « valeurs » sociétales défendues par le RN comme par la gauche et l’extrême-gauche, en vérité les tabous désormais intransgressibles, du moins pour le proche avenir, de la culture de mort, et au premier chef ceux de la « constitutionnalisation », en fait véritable « sacralisation » de l’avortement ; telles que Simone Veil elle-même ne l’aurait sans doute pas imaginé et, probablement, pas voulu. D’ailleurs celle-ci n’alla-t-elle pas jadis défiler avec la « Manif Pour Tous » contre le soi-disant « mariage pour tous » que nul désormais, dans le macronoland comme dans le marinoland, n’osent un tant soit peu contester. Et sur la question des retraites, le RN n’est-il pas en accord avec les positions de la dite « France insoumise » ?
Or, quand on considère ce que le texte de la motion de censure déposée par ce parti néo-trotskyste mélanchonien comporte de haine explicitement martelée contre ce même RN, comment ne pas interpréter le vote mariniste soit comme procédant d’un certain masochisme, soit motivé par une haine plus forte encore contre le barnum du gouvernement Barnier ? Ce dernier, à bien des égards, détestables mais tout de même moins que l’idéologie et les pratiques lénino-trotskystes de toute une mélenchonnerie finalement très soumise aux diktats de son conducator.