Élimination de Nassrallah : Israël a soldé – pour nous aussi – un compte vieux de 41 ans...
Il y avait eu les éradications successives et récentes de Mohamed Deif, chef de la branche militaire du Hamas ; d'Ismaël Hayineh, chef du Bureau politique du Hamas ; de Fouad Chokr, numéro 2 du Hezbollah et co-bourreau des paras français du Drakkar ; de Nabil Qaouq, haut responsable du Hezbollah. Notamment.
Mais il y a surtout – et c'est une victoire pour le monde libre – l'élimination du terroriste en chef Hassan Nassrallah, le « Sayyed » des « fous d'Allah ». Il a été foudroyé dans son QG, dans le secteur chiite de Beyrouth où, il y a encore quelques jours, il menaçait de représailles terribles l'Occident en général et l’État hébreu en particulier. Un vrai coup de maître.
Comme on dit un peu familièrement, voilà une bonne – et juste – chose de faite ! Un jour à marquer d'une pierre blanche. Sauf pour Poutine (et que les poutinolâtres de chez nous méditent bien ça) qui, assommé par la nouvelle, s'est fendu d'un communiqué encore plus désespéré et passionnel que ceux émis par Téhéran : on lui a confisqué un complice efficace (notamment en Syrie pour appuyer Bachar al-Assad). Ce n'est pas non plus un jour de fête pour la Chine communiste, Cuba, la Corée du Nord, le Venezuela, la Syrie et autres États voyous qui, tranquillement, fustigent une action « terroriste » contre Nassrallah. C'est l'Hôpital qui se fout de la Charité...
Mêmes réactions indignées, car pour eux c'est « un jour de deuil », de quelques moindres seigneurs comme Mélenchon, les élus LFI, le NPA, le journal Le Monde qui a consacré un article amoureux au « charismatique (sic) Nassrallah) », etc.
A l'annonce de la salutaire élimination, les Américains se sont réjouis : « Il avait du sang américain sur les mains ». A commencer par le carnage d'octobre 1983 à Beyrouth contre le PC du 1er Bataillon du 8e régiment de Marines attaché à la 24e Marine Amphibious Unit : 241 morts dont 220 Marines, 18 marins de l'US Navy, 3 fantassins, une centaine de blessés.
Deux minutes après cet attentat, le QG français à Beyrouth, le Drakkar, était frappé à son tour : 58 paras tués (55 du 1er RCP, 3 du 9e RCP), soldats parmi lesquels nous comptions beaucoup d'amis comme Bernard Antony aura sans doute l'occasion de le rappeler plus précisément.
Parmi les autres faits d'armes du Hezbollah et du « charismatique » Nassrallah, 12 morts dans douze attentats (dont celui de la rue de Rennes), en France, en 1985 et 1986. Des prises d'otages d'Occidentaux (dont Michel Seurat, mort en captivité, des mains de ses bourreaux). L'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en 2005. Les meurtres de milliers d'opposants, de citoyens et de soldats israéliens. Le peuple libanais entre les mains des « fous d'Allah » comme les Gazaouis entre celles du Hamas.
Il avait du sang français sur les mains. Ce qui n'émeut guère Macron. Après l'explosion – un autre coup de maître – des bipers des miliciens du Hezbollah, il avait piteusement regretté « la confusion et le chagrin du peuple libanais ». A la tribune de l'ONU, devant une audience très clairsemée, il a osé renvoyer dos à dos Israël, qui lutte pour son existence, et le Hezbollah qui veut massacrer les Juifs (« du fleuve jusqu'à la mer »). La mort de Nassrallah aurait pu être pour lui l'occasion de rappeler – ce que nous venons de faire – que ce terroriste avait pataugé jusqu'au cou dans le sang des nôtres. Mais je ne suis pas sûr que les nôtres soient aussi les siens... Il n'a donc pas dit un mot. Muet comme une carpe (à la juive...).
Il a cependant retrouvé la parole pour exiger « la cessation immédiate des frappes israéliennes au Liban ». Ce qui, de la part d'un homme qui, sur son propre sol, n'est pas capable de protéger les jeunes filles françaises contre les prédateurs étrangers, est pour le moins abusif, non ?
On nous dit que le monde retient son souffle en attendant la suite. Que ce monde en profite surtout pour souffler un peu et pour respirer à d'autres altitudes. Demain sera un autre jour. Pour l’heure, qu'on nous permette de dire que nous sommes reconnaissants à Israël d'avoir soldé – pour nous – un compte vieux de plus de quarante ans...
Alain Sanders