La semaine dernière, Poutine et le président de la République islamique d’Iran Massoud Pezeskhian se sont rencontrés à Achkhabat, la capitale du Turkménistan, ancienne république soviétique revenue dans le giron de Moscou (membre de la CEI – Communauté des États Indépendants) façonnée par le Kremlin et acceptant sous la houlette poutinienne un resserrement des liens avec l’Iran chiite.
Rappelons que Pezeskhian a succédé le 6 juillet dernier à Ebrahim Raïssi tué le 19 mai, selon les télévisions du pays, lors d’un « atterrissage brutal » (sic !) de l’hélicoptère qui le transportait avec 4 autres dignitaires iraniens et l’équipage de 3 hommes. Le nouveau chef de l’État s’est bien sûr totalement aligné sur les positions du numéro 1 iranien, le « guide suprême » Ali Khamenei . Or ce dernier, il y a quelques jours à peine, avait exprimé sa conviction selon laquelle « Israël n’en a plus pour longtemps ».
Poutine et Pezeskhian se sont réjouis de leurs positions convergentes sur la politique internationale, et notamment sur la guerre du Hezbollah, du Hamas et des Houtis (les 3 H !) contre Israël.
Ainsi, à la Confédération des 4 principaux États totalitaires contre l’Occident que constituent la Russie, la Chine, la Corée du Nord et l’Iran faut-il ajouter les courroies de transmission de ce dernier pays que sont ces 3 H, sans oublier encore les forces chiites en Irak alliées de l’Iran.
Faut-il encore rappeler que Cuba, le Venezuela et le Nicaragua sont aujourd’hui des alliés de la Russie poutinienne comme aux meilleurs temps de l’URSS ? Quant à Loukachenko, le dictateur biélorusse, il n’est depuis longtemps qu’une marionnette de Poutine.
Il faudrait bien sûr encore évoquer les pays d’Afrique sur lesquels la milice russe Wagner poutiniennement rebaptisée Africa Corps, par fascination poutinienne pour le modèle nazi, apporte une protection selon leurs méthodes…
Ainsi, Poutine, Xi Jinping, Kim Jung Un et les autres sont-ils les dictateurs d’une coalition d’États rassemblant environ 2 milliards de sujets et s’étendant sur près de 30 millions de km2. Face à cela, on pèse l’héroïcité de l’Ukraine pour laquelle est si mesurée l’aide des Occidentaux qui ne veulent toujours pas trop risquer de trop humilier Poutine.
Qui ne voit pourtant que, tant que la Russie et l’Iran ne lésineront pas sur leurs soutiens réciproques et sur leur appui à leurs alliés et filiales, Israël ne sera pas à l’abri de nouvelles guerres ?
Nonobstant cela, la poutinophilie, quoiqu’en régression, se porte tout de même encore trop bien en France. À la hauteur des dénis de réalité que certains pratiquent allègrement sans souci de vérification de leurs affirmations ou sans souci des « fake news » abondamment propagées par certains réseaux sociaux, sans souci de vérité. « Poutine défend nos valeurs », assènent les uns ; et les autres, plus nuancés, « certaines de nos valeurs ». La plupart du temps sans préciser quelles sont ces valeurs. Certains, et notamment des chrétiens, nous répondent alors sans plus de précision : « les valeurs de la vie et de la famille ».
L’embêtant pour eux est qu’ils ne citent ni les chiffres des avortements, proportionnellement à la population bien plus nombreux en Russie qu’en France, ni ceux, très supérieurs aussi, de la GPA (légalisée en Russie) et ne parlons pas du nombre des divorces beaucoup plus importants encore en Russie que chez nous. Étrangement, les centaines de milliers de morts causés par les injustes guerres poutiniennes ne semblent pas non plus trop les indigner.
Si l’on en vient à la « justice », que de meurtres d’État en Russie du fait des pratiques criminelles du FSB, dans la continuité de la Tchéka, du Guépéou, du NKVD, du KGB et autres officines de l’appareil sécuritaire soviéto-poutiniste. Bruno Fanucchi a publié dans Reconquête la liste des assassinats de militants de la liberté perpétrés ces dernières années par les tueurs de l’ordre poutinien.
Les poutinophiles arguent de l’abomination chez nous de l’impérialisme LGBT. Fort bien, mais nous ne les avons nullement attendus pour dénoncer cela sans relâche tout en notant que les pratiques LGBT ne sont pas non plus étrangères à la société russe.
Pour ce qu’il en est de l’ordre judiciaire, tout n’est certes pas parfait dans notre pays, il suffit de lire la Griffe pour vérifier combien nous le savons. Mais c’est pire, bien pire en Russie où le respect des droits de la personne humaine et des innocents est le dernier souci des dirigeants.
On ne peut juger de Poutine sans considérer sa fidélité à son passé d’officier kagébiste, sans rappeler l’hallucinante et très révélatrice cérémonie de réhabilitation du véritable sataniste que fut Felix Dzerjinski, qu’il organisa le 20 décembre 1999 à la Loubianka, quartier général de Lénine à Poutine de tous les services de sécurité soviétiques et poutiniens.
Rappelons ici que Dzerjinski, dont Poutine fait multiplier, comme ceux de Staline, les portraits et statues, concluait lui-même les stages de formation des bourreaux de la Tchéka qu’il recrutait personnellement par ce rappel : « faire souffrir le plus possible le plus longtemps possible » les personnes interrogées. Mais de tout ce qui précède, certains bons chrétiens, et même des prêtres et religieux, ne veulent toujours rien savoir. Pas plus, certains officiers ne veulent rien savoir des humiliations infligées à des unités françaises en Afrique par la nouvelle « Africa Corps ». Et cela ne gêne pas non plus certains anticommunistes de jadis de collaborer (ah ! la fascination collabo pour la puissance ! Maurras en a excellemment traité dans une lettre à Brasillach) avec une Russie alliée de la Chine rouge, de la Corée du Nord, de l’Iran islamiste et autres pays ci-dessus mentionnés. L’argent russe, il est vrai, a coulé et coule abondamment dans les caisses de certaines organisations de gauche ou de droite.
Mais le plus affligeant, c’est bien la manipulation des naïfs, des compagnons de route, des « gogos utiles », selon l’expression léniniste. Nous avons décidément encore beaucoup de pain sur la planche pour les dépoutiniser.