vendredi 25 octobre 2024

Au fond, un brave homme, ce Poutine !


On l’a bien vu ces jours-ci à Kazan, capitale de la République en grande partie islamique du Tatarstan, fleuron de la Fédération de Russie, Poutine n’a pas voulu casser des Brics mais plutôt en rassembler le plus possible.

Ainsi les a-t-il accueillis tous très chaleureusement à ce sommet des Brics, dont c’était cette année le tour de la Russie de l’organiser et de le présider.

Mais bien sûr, il allait de soi qu’il réserverait une attention très particulière aux chefs d’État les plus amicaux dans leur soutien à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. D’autant plus que le conflit, déclenché le 22 février 2022 par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et qui était annoncé comme devant durer trois semaines au plus, va rentrer dans sa troisième année et que la Russie a sans cesse besoin de renforts en effectifs et en armements.

Poutine a donc ménagé prioritairement ses effusions les plus chaleureuses au dictateur chinois Xi Jinping, « le plus grand ami de la Russie ». Ce dernier lui répond toujours par un sourire de bienveillance amusée semblant signifier : « Cause toujours, demain ton empire sera le mien ».

De fait, alors que le dictateur russe est toujours pressé de reconquérir d’anciens États jadis conquis par l’Union soviétique (Tchétchénie, Géorgie, Ukraine, Moldavie, Pays Baltes), le chinois manifeste sans cesse un calme confucéen. Dans l’immédiat, c’est Taïwan qu’il veut ; ensuite viendra le moment de s’attribuer les vastes territoires déjà largement sinisés en Sibérie.

Pour l’heure, « BRICS » est l’acronyme des cinq premiers pays adhérents : Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud (South Africa). S’y sont ajoutés l’Éthiopie, l’Iran, l’Égypte, les Émirats Arabes Unis, portant à neuf leur nombre. Et cette année, était de surcroît invité à Kazan le président turc Recep Tayyip Erdogan, objet de beaucoup de sollicitude poutinienne.

 Mais c’est tout particulièrement au président de la République islamique d’Iran, Massoud Pezeshkian, que Poutine a visiblement réservé ses plus vifs encouragements, dans la ligne de ceux déjà abondamment prodigués il y a quelques mois pour inciter le régime des mollahs à toujours plus de « fermeté » (en clair, de cruauté) face aux manifestations d’héroïques opposants et particulièrement des femmes refusant l’obligation du voile et la soumission à la charia en général.

Poutine se fait ainsi non seulement l’allié inconditionnel de l’Iran mais aussi de sa filiale du Hezbollah, comme il l’est également du Hamas.

Mais voilà que, durant ce sommet des BRICS, est tombée la nouvelle désormais confirmée par Washington, selon laquelle la Corée-du-Nord avait envoyé des troupes pour renforcer celles de la Russie contre l’Ukraine.

Plusieurs milliers de soldats de Kim Jung Un seraient d’ores et déjà engagés dans la région de Koursk. D’autre part, la Corée-du-Nord fournit à l’armée de Poutine des millions d’obus et autres armements. Avec l’assentiment de la Chine.

Les inconditionnels de Poutine et du poutinisme, en assez grand nombre au sein des mouvances d’extrême-droite en France comme dans d’autres pays européens, doivent donc soutenir aussi très logiquement la Chine communiste, la Corée-du-Nord, l’Iran islamiste, le Hamas, le Hezbollah et les Houthis et, bien sûr, dans la même ligne de préférences idéologiques et géopolitiques, Cuba, le Nicaragua et le Venezuela et autres pays d’Afrique et d’Amérique de même farine.

En mars 1994, dans son livre « Le Problème russe à la fin du XX° siècle », l’immense écrivain et patriote russe Alexandre Soljenitsyne écrivait : « L’insignifiant Jirinovski, laissant loin derrière lui tout ce qui a jamais été écrit de pire, pour la flétrir, sur la politique de la Russie, nous appelle, dans ses déclarations saugrenues, criardes et folles, tantôt à transformer l’Asie centrale en un désert, tantôt à engloutir la Pologne ou les Pays Baltes, tantôt à établir notre domination sur les Balkans. On ne saurait forger pire caricature du patriotisme russe ni proposer une voie plus directe pour noyer la Russie dans le sang ».

Jirinovski, tant admiré jadis par certains dirigeants de la droite nationale, n’est plus.

Hélas, il a été plus que remplacé par les Medvedev, Tolstoï, et autres fous fanatiques de l’idéologie eurasiste d’un Alexandre Douguine. Certes, notre France et notre Europe, et l’Amérique d’une Kamala Harris sont-elles sous l’influence abominable de l’impérialisme avorteur et LGBT que nous avons toujours combattu et combattons sans relâche, notamment avec l’AGRIF.

Mais outre cet effondrement génocidaire, le principal danger aujourd’hui pour la paix du monde s’appelle Poutine, avec toute sa folie idéologique pan-russe et néo-stalinienne.