lundi 23 septembre 2024

À Toulouse dans les ténèbres de Lilith

 


« Sous le soleil de Satan » : tout Français cultivé se doit d’avoir lu ce grand roman de Georges Bernanos. Mais aujourd’hui à Toulouse on pourrait plutôt parler des ténèbres de Lilith.

Avec le plein appui du maire Jean-Luc Moudenc et de tous ses édiles, et avec celui de toutes les loges du Grand Orient de France et autres cercles ésotériques on s’apprête à célébrer dans les derniers jours d’octobre (25-26-27) un deuxième spectacle – le premier, ce fut en 2018 – organisé autour d’une étrange exaltation du Minotaure, monstre mi-homme mi-taureau tiré de la mythologie grecque, intitulée « le gardien du Temple ».

Mais cette fois-ci ce n’est plus seulement un Minotaure articulé qui sera le centre de l’effervescence démoniaque concoctée par le dénommé François Delarozière, maître d’œuvre (pour un coût de 25 millions d’euros !) de ce qui ne relève pas d’un carnaval mais de la réapparition d’un culte païen tel que jadis pratiqué dans les barbaries des religions avec sacrifices d’enfants, au Baal-Moloch phénicien et au Baal-Hamon carthaginois.

Dans l’affiche de promotion titrée « le gardien du Temple », outre le Minotaure appelé également « Astérion » (du nom d’un mythique roi de Crête) et dans les gnoses démonolâtres, on invoque aussi la figure horrible de Lilith « la gardienne des ténèbres » présentée comme une créature « tout droit venue de l’enfer ».

Lilith, sœur du Diable, est aussi interprétée dans ces gnoses comme le symbole de la première femme féministe. Atroce féminisme !

À considérer attentivement le haut de l’affiche de propagande on y voit que Lilith est comme la synthèse d’une énorme araignée et d’une femme-scorpion crachant du venin.

De part et d’autre de l’affiche et en arrière-plan sont dessinés quelques-uns des grands édifices catholiques de Toulouse enveloppés de flammes (Jacobins, Daurade, Saint Sernin).

Divagation surréaliste, diront certains, pour d’autres, plaisanteries de mauvais goût…

Non ! Cela est beaucoup plus signé, beaucoup plus marqué du signe de la Bête.

Lors de la première représentation « minotaurienne » le démonophile Delarozière ne s’enorgueillait-il pas d’avoir érigé avec son Minos un « nouvel emblème de la Ville Rose », d’en avoir fait le « protecteur spirituel » de Toulouse (sic !) ?

À en croire le quotidien régional, 900 000 personnes auraient suivi le Minotaure dans les places et rues de Toulouse, sans rien y comprendre pour la plupart, n’en doutons pas. Mais l’important n’est-il pas qu’il y ait du nombre pour Satan et pour Lilith ?

Monsieur Doumenc a pris une énorme responsabilité en soutenant un pareil spectacle dans sa ville. Il aura à en rendre compte.