Emmanuel Macron, qui ne cesse de s’inviter sur toutes les chaînes de télévision publiques, est annoncé pour ce jeudi au journal de 20 heures des deux plus importantes.
Cela ne l’empêchera pas de devoir assumer avec son Premier Ministre Attal qui l’imite par trop dans le détournement médiatique, le cuisant échec électoral qui les attend ce dimanche soir 9 juin, en compagnie de Valérie Hayer, victime sacrificielle choisie par eux comme tête de liste pour cette élection au Parlement européen.
Ce mardi matin, au volant de ma voiture, j’ai entendu cette malheureuse attaquer débilement des concurrents en mettant en avant la contradiction dans laquelle ils seraient, d’une part en ayant voté nombre de textes proposés par son groupe lors de la mandature écoulée, de l’autre en refusant de fusionner avec ce dernier. Or, quiconque connait un tant soit peu le fonctionnement de ce Parlement sait bien que l’on n’y vote pas que des textes essentiels mais, ordinairement, très souvent, des propositions de résolution d’évidente acceptabilité par l’ensemble des groupes.
Elle-même n’a-t-elle pas voté des palanquées de textes de sens commun, concoctés par les apparatchiks de différents groupes, fussent-ils politiquement opposés ? Par exemple d’innombrables vœux, « ne mangeant pas de pain », pour l’amélioration de quantités de choses. Cela permet à nombre d’élus de laisser au moins quelquefois leur signature sur des textes anodins mais justifiant ainsi de leur présence.
Mais, il se vote aussi à Bruxelles et à Strasbourg, et souvent très rageusement, des textes plus idéologiques sinon plus délirants quand ils émanent des « écolos » révolutionnaires façon Khmers rouges repeints en vert.
Quoi qu’il en soit, Emmanuel Macron et son jeune Premier Ministre auront désespérément émis des flots verbaux pour tenter (en vain) de tenir la tête de leur liste hors de la noyade.
Mais, à la vérité, pour ce qui est de Macron, la véritable logorrhée dont il ne cesse de bassiner auditeurs et téléspectateurs, répond surtout à son besoin impératif de nature psychiatrique de parler encore et encore, de causer toujours et toujours plus ; ce dans la fanatique conviction qui est la sienne que, lui seul, avec tout son génie, peut emporter l’assentiment des électeurs. Alors il veut désespérément continuer à discourir.
La pire torture pour lui est de devoir subir le discours des autres. En cela il ressemble à Jaurès, beaucoup de talent en moins. Les lecteurs du grand Léon Daudet ont en mémoire la page dans laquelle ce dernier décrit le tribun socialiste parlant de son siège à l’Assemblée nationale lors de la grande crue de la Seine, le 28 janvier 1910. L’eau de la Seine monte jusque dans le Palais Bourbon. Jaurès continue de parler. L’eau monte toujours. Jaurès ne s’en aperçoit pas. Il parle. Il a de l’eau jusqu’au cou, il boit la tasse, on doit l’évacuer…
Ainsi pourrait-il en être de Macronéron à l’Élysée en cas d’inondation. Cette fois, il ne s’agirait plus de l’incendie de Rome mais de la submersion de Paris. Heureux événement, Macronéron peut-être enfin se tairait !