Depuis le 4 juin, j’avais choisi de ne pas « alimenter » ce blog, ayant titré, comme chacun peut le vérifier, mon dernier article : « Politique et psychiatrie : le cas Macron ».
Les cérémonies du 80e anniversaire du débarquement, indécemment instrumentalisée par ce dernier, mais aussi son intrusion dans la campagne électorale européenne confirmèrent mes observations psychiatriques.
Ces jours derniers, Macron devint, en effet, plus encore intarissable que d’ordinaire, frénétiquement persuadé qu’il était de pouvoir inverser les catastrophiques résultats de la liste de Valérie Hayer annoncés par tous les sondages, en occupant indécemment le plus longtemps possible le plus grand nombre de chaînes. Tout à fait psychiatriquement incapable de comprendre qu’il était, lui, la première cause du rejet massif de la liste de sa majorité, il se fit médiatiquement plus envahissant, plus intarissable, plus insupportable encore que d’ordinaire. Au mépris de l’esprit de la Ve République selon lequel le chef de l’État doit se tenir au-dessus des joutes électorales.
La réalité, c’est que, largement soutenu à ses débuts de président lors de son premier mandat, tel un Néron ou un Louis XV dans leurs premier temps heureux, progressivement, sa morgue, de plus en plus perceptible par le bon peuple, lui aliénait une part croissante de l’électorat. Et bien sûr, pour nous, il y a eu aussi les lois de culture de mort initiées par ses gouvernements, la dernière en date, programmée et jusqu’à hier en cours de vote par les deux chambres, étant celle sur la fin de vie, providentiellement interrompue par la dissolution annoncée hier soir. Espérons qu’elle ne revienne pas de sitôt devant le Parlement.
Je ne gloserai pas longuement ici sur cette dissolution dont l’éventualité n’était pas retenue un quart d’heure encore avant son annonce par la plupart des commentateurs. Pour ma part, après la publication des scores des listes, ne fussent-ils pas encore définitifs, j’étais avec une certaine jubilation de ceux qui ne voyaient pas comment Macronéron, certes « allumé » mais pas complètement fou, pouvait ne pas opter pour la décision de… la dissolution. Certes, rien ne l’imposait constitutionnellement et Macron, selon mon ami Olivier Lamant, aurait pu sagement attendre l’automne pour prendre cette décision.
Certes, les chefs du Rassemblement National avaient depuis des mois annoncé qu’ils réclameraient cette mesure si les résultats du scrutin devaient être ceux qu’ils pressentaient. Alors pourquoi cette décision inattendue pour beaucoup ? Toujours sous l’angle de l’analyse de la psychiatrie macronienne, je l’attendais pour ma part, persuadé que dans l’éventualité de la gifle électorale qu’il allait recevoir, ce serait la rage qui motiverait la réaction de Macron, dépité, ulcéré, furieux.
Restera maintenant à vérifier le 30 juin et le 7 juillet si les résultats des élections législatives confirmeront ou amplifieront ceux d’hier.
Venons-en donc maintenant à quelques considérations sur le scrutin de dimanche.
Je commencerai par ce que je considère comme très positif : outre la déroute macronienne, c’est d’abord l’échec total de la liste du Parti communiste avec un résultat de 2,2 %. Comment peut-on encore, après le bilan des cent cinquante millions de morts (chiffre Soljenitsyne) et les immenses souffrances infligées depuis 1917 par les régimes communistes à d’immenses populations, oser présenter des candidatures communistes à quelque élection que ce soit ? Le PCF n’a donc enregistré hier qu’un résultat moindre que celui de l’Alliance rurale du folklorique Jean Lassalle (2,54 %) ou que celui du Parti animaliste (2,2 %).
Mentionnons aussi que les listes des deux organisations marxistes-léninistes trotskistes (Lutte ouvrière et NPA) ont obtenu respectivement 0,4 et 0,1 % des voix. Mais, il faut hélas déplorer les résultats, pas trop mauvais, de la liste de la France insoumise de Manon Aubry (8,3 %), autrement dit celle du conglomérat islamo-gauchiste de la mouvance mélenchonienne ; c’est-à-dire celui d’ultra-gauche néo-trotskiste réanimée par l’islamisme et les organisations palestiniennes du Hamas et du Hezbollah.
Notons que le vieux parti socialiste, jadis longtemps anti-communiste (sous la IVe République), s’est refait un début de santé avec les résultats inattendus il y a encore quelques mois de la liste de Raphaël Glucksmann (14,3 %), nullement antipathique sur bien des plans. On voit mal comment les électeurs de ce dernier pourraient rejoindre ceux la mélenchonnerie quand on considère que Glucksmann est un fervent dénonciateur de l’invasion poutiniste de l’Ukraine ou encore des organisations terroristes palestiniennes.
Nous ne voyons pas non plus d’un mauvais œil le fait que François-Xavier Bellamy ait évité le désastre grâce au score de la liste des Républicains qu’il conduisait d’environ 7 % des voix. Bellamy, authentiquement de droite sur bien des plans, défend en effet nombre de bonnes idées et, avec lui, plusieurs de ses suivants de liste comme Guilhem Carayon, le jeune président des Jeunes Républicains, fils de notre ami Bernard Carayon, le très droitiste bon maire de la petite ville de Lavaur non loin de chez nous dans la région de Toulouse. D’après ses fermes déclarations d’hier soir, on voit mal comment un Bellamy pourrait envisager de figurer à la fin du mois sur une liste d’investis macronistes. Il nous décevrait et nous le ferions amplement savoir.
Beaucoup de nos amis ont voté hier pour la liste RN dirigée par Jordan Bardella et ayant obtenu 32,4 % des voix. « La déferlante », titre ce jour Le Figaro qui la situe à « un niveau historique ». Nous observerons attentivement, pour ces élections législatives, si ce dernier va bien maintenir la ligne de ses claires déclarations anti-poutinistes sur l’invasion de l’Ukraine, heureusement bien différente des positions naguères de Marine Le Pen. Ce n’est pourtant pas sans inquiétude que nous notons l’élection sur la liste du RN de l’ancien ministre Thierry Mariani, homme-lige de Poutine… Mais autant que ce point noir, c’est avec tristesse que nous avons déploré la véhémente approbation par le RN de la constitutionnalisation de l’avortement, dont le vote a été exigé par Marine Le Pen de tous ses députés.
Enfin, venons-en maintenant au résultat de la liste dirigée avec talent par l’excellente Marion Maréchal. Avec un score de 5,1 % et 4 sièges, cette dernière a franchi de justesse, et heureusement, la barre nécessaire pour avoir des élus à Bruxelles. Passons ici sur le fait qu’Éric Zemmour n’a toujours pas eu l’élégance de s’excuser d’avoir pris pour son parti le titre de notre revue : « Reconquête » ! Cela ne nous a pas empêché d’avoir voté et fait voter (voir notre dernier numéro) pour la liste de Marion. Nous verrons bien s’il sera possible de faire de même pour ces élections législatives. Trop de rumeurs de tensions internes nous parviennent, notamment entre Sarah Knafo, « compagne » d’Éric Zemmour, et Marion Maréchal, pour que l’on ne soit pas légitimement inquiet.
Quoi qu’il en soit, les 30 juin et 7 juillet, il ne faudra pas se tromper de bulletin pour que Macron puisse faire suivre la dissolution de sa Chambre des députés par… sa propre démission.
Notre émission de la Réplique sur Radio-Courtoisie
Ce sera mercredi 12 juin de 18 heures à 21 heures
- En première partie, de 18 h à 19 h 30, avec Hortense Sauveur, Yann Baly, Pierre Henri : commentaire des élections européennes en France.
- Les débarquements de juin 1944 en Normandi : les hautes figures de nos amis Michel de Camaret (Compagnon de la Libération) et de Jean-Jacques Plat (titulaire des plus prestigieuses décorations), par Bernard Antony.
- En deuxième partie, avec Bernard Antony, Yann Baly, Richard Haddad : commentaire des élections européennes en Europe, les élections en Inde, en Iran, la situation au Liban, dernières nouvelles de Russie et d’Ukraine.