vendredi 10 mai 2024

A propos de la tentative d’assassinat raciste du 3 février gare de Lyon à Paris

 


Bernard Antony, président de l’AGRIF, communique :

L’AGRIF partie civile demande à nouveau selon son droit la communication du dossier.

Apprenant la triple tentative d’assassinat à l’évidence motivée par le racisme antifrançais, perpétrée à Paris le 3 février dernier au moyen d’un couteau et d’un marteau par le ressortissant malien S. Kassogue, l’AGRIF s’était naturellement aussitôt portée partie civile.

Ce 9 mai 2024 il apparaît que la presse, et notamment BFMTV, a obtenu communication d’éléments essentiels du dossier et notamment les déclarations du mis en examen devant le juge d’instruction. De même qu’en plusieurs affaires on ignore l’auteur de cette « fuite ». Toujours est-il que BFMTV a pu communiquer plusieurs éléments de la personnalité de l’agresseur : ce dernier, né le 1 janvier 1992 au Mali, aurait souffert de problèmes psychiatriques sans que des diagnostics aient alors été posés.

Pendant ces années passées au Mali, le jeune homme se serait rapproché de son grand-père qui lui aurait raconté son enrôlement de force par la France et les violences qu’il aurait subies lors de la deuxième guerre mondiale. Son grand-père décédé, l’assaillant présumé de la gare de Lyon a déclaré avoir vécu en Italie de 2016 à 2024 où il aurait été interné à trois reprises en raison de dégradations de son état de santé. Plusieurs diagnostics sont alors posés : bouffée délirante avec syphilis, état maniaque atypique avec syphilis traité tardivement et trouble dissociatif.

En 2018 le suspect tente en vain de se rendre en France. Il y parvient enfin le 1° février dernier muni d’un titre de séjour émis en 2019. La veille des faits, préméditant son geste, il se procure un couteau et un marteau. Il entend alors perpétrer une attaque pour se venger de la politique française au Mali. On lit dans ses déclarations, non sans un certain culot, que les Maliens vivant en France ne sont pas en sécurité.

Ce malien, rendant responsable l’ensemble des Français de cette insécurité pour ses compatriotes et coreligionnaires musulmans, aurait voulu être reçu par Emmanuel Macron pour lui expliquer les souffrances du peuple malien occasionnées par la politique française dans son pays.

Il a alors considéré qu’un attentat était le seul moyen pour que son message parvienne au gouvernement français. Il a déclaré avoir ciblé pour son attaque uniquement les « vrais Français », à savoir les personnes à la fois de nationalité française et d’origine française. Étant de confession musulmane et pratiquant, il soutient ne pas être passé à l’acte pour un motif religieux. Peu après son arrestation, il a déclaré aux enquêteurs regretter de ne pas être parvenu à tuer quelqu’un. Il a ajouté être le seul membre de sa famille à avoir une telle animosité envers la France mais il est convaincu que ses proches seraient fiers d’apprendre ce qu’il a fait.

L’avocat de l’AGRIF, maître Jérôme Triomphe, a écrit au juge : « Il serait parfaitement anormal qu’une partie civile habilitée par la loi et dont la constitution de partie civile est parfaitement recevable n’ait pas le droit d’avoir communication du dossier alors que la presse en bénéficie illégalement.

Il est rappelé qu’aux termes d’un arrêt en date du 2 novembre 2016, pourtant soumis au greffe, la Cour de cassation a rappelé que :

«Aucun texte n'interdit au juge d'instruction de délivrer à l'avocat d'une partie civile, avant l'audition de celle-ci, dont la constitution n'a pas été contestée par le ministère public, une copie de la procédure »

Cass. crim. 2 nov. 2016 n° 16-83778

Il est donc à nouveau demandé à Madame le juge d’instruction de donner l’accès immédiat au dossier instruit sous le numéro 214/24/05 et sa communication immédiate au conseil de l’AGRIF. »