- « Constitutionnalisation de l’avortement » : « Tu ne tueras pas ! ».
Je me suis déjà plusieurs fois exprimé, ici, dans la Griffe ou dans Reconquête, sur cette abominable sacralisation de la privation du droit de naître pour des bébés dans le sein de leur mère.
Le Congrès des députés et sénateurs réuni à Versailles va hélas la voter aujourd’hui très certainement à une forte majorité.
Bien sûr nous noterons attentivement quel va être le comportement des élus et nous en tirerons les conséquences lors des prochains votes.
Nous avons écouté et retransmis autant que nous le pouvions l’appel à la fois émouvant et ferme de notre ami Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon, contre cette extension de ce que saint Jean-Paul II a décisivement dénommé « la culture de mort » et François « la culture du déchet ».
On trouvera ci-après l’intégralité de l’appel de Monseigneur Rey.
- Appel urgent de Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon
Lundi, les parlementaires, députés et sénateurs, vont se réunir à Versailles pour décider d’inscrire dans la Constitution la liberté garantie de la femme d’avoir recours à l’interruption volontaire de grossesse. Le droit à l’avortement va être coulé dans le marbre. Il va devenir un principe de droit et d’interprétation du droit.
Face à cette décision très importante, j’entendais ce matin dans l’Office des lectures résonner cette parole tirée du Livre de l’Exode chapitre 22 : « Tu ne suivras pas une majorité qui veut le mal. Ne tue pas la vie de l’innocent ! ».
Cette inscription met en cause la liberté de conscience du personnel soignant qui doit être fidèle au Serment d’Hippocrate : « Tu ne tueras pas ! ». Cette inscription aussi met en cause la liberté d’expression : il y aura un risque de pénalisation lorsqu’on parlera de la défense de la vie, du respect de la vie humaine, mais aussi, fondamentalement, cette disposition nouvelle constitue une dérive éthique, une déshumanisation.
La qualité morale d’une société est jugée à partir de sa capacité de défendre les plus fragiles, de ceux qui sont sans défense. En acceptant le principe de droit de porter atteinte à l’enfant à naître et à la femme en détresse, on promeut une culture de mort. Pour reprendre l’expression du pape François : « Une culture de déchet ». C’est une dérive eugéniste, une déshumanisation qui met en cause les bases même de notre société, son humanité.
J’invite donc tous les parlementaires, dans un surcroît de conscience, face à une disposition qui touche et remet en cause le principe de l’interdiction de tuer, je les invite à une prise de responsabilité morale, éthique, anthropologique.
J’invite aussi les chrétiens à une prière fervente en ce temps de Carême, en particulier du chapelet en demandant à la Sainte Famille de Nazareth - et je pense particulièrement à Cotignac où cette Sainte Famille est particulièrement vénérée – de se donner le temps de la prière, la récitation du chapelet, de prendre un temps de jeûne pour pouvoir vraiment demander au Seigneur d’éclairer les consciences pour que nous soyons dans le respect du principe de la vie, depuis le commencement jusqu’à sa fin naturelle.
Il en va de l’avenir de notre société, de son humanité.
- Moscou, ce vendredi 1° mars : l’héroïsme de Navalny et des dizaines de milliers de partisans de la Russie libre
Nul ne s’attendait à un pareil déferlement.
Considérant les probabilités d’une répression à la manière poutinienne, les journalistes et commentateurs des médias n’avaient pas émis l’hypothèse de la possibilité d’une vaste foule pour accompagner Alexeï Navalny vers sa dernière demeure.
Or, après les obsèques célébrées selon le rite orthodoxe, à l’église de l’Icône de la Mère de Dieu « Soulage ma douleur », ce sont des centaines, puis des milliers, puis des dizaines de milliers de moscovites qui se sont finalement amassés au fil des heures aux entrées et le long des grilles du vieux cimetière de Borisovskoïé à moins de trois kilomètres de l’église. Dans celle-ci seuls les membres de la famille ayant pu être présents et quelques dizaines d’amis les plus proches avaient pu se resserrer autour du cercueil d’Alexeï ouvert selon la tradition orthodoxe, tandis qu’un pope récitait les litanies du dernier Adieu.
La mère d’Alexeï, Lioudmila, se tenait là, immobile, tout près du cercueil, incroyable de force d’âme après avoir eu l’énergie, des jours durant, d’être allée exiger des autorités poutiniennes, au-delà du cercle arctique, que le corps de son fils soit avec elle ramené à Moscou. Incroyable victoire morale de cette mère d’une fantastique énergie sur un Créon bien pire que celui de la tragédie de Sophocle.
Anatoli, son époux et père d’Alexeï, était, lui, comme anéanti dans la douleur. Et puis, après un premier adieu de Lioudmila et le cercueil une première fois refermé et placé dans le corbillard, ce fut le départ pour le cimetière.
Là, on put voir que c’était déjà une grande foule qui avait pris le chemin à la suite de la famille. Là, à travers les grilles vite refermées, les caméras purent faire entrevoir auprès du cercueil à nouveau ouvert, près d’une tombe récemment creusée, le dernier adieu de Lioudmila, baisant une dernière fois le visage sépulcral de son fils et rabattant le voile blanc sur son corps, avant la dernière fermeture du cercueil et sa mise dans la fosse.
Derrière les grilles du cimetière, la foule n’avait cessé de s’amasser, déposant des forêts de fleurs.
Alexeï en terre, ce fut alors pour beaucoup le moment de manifester, sinon une colère contenue, du moins leur indignation. Je retrouvais alors en cette séquence les slogans que nous scandions jadis au temps de l’amitié du NTS (mouvement solidariste russe) et du MJR (Mouvement Jeune Révolution) et d’abord « Russie libre !».
Et puis aussi, dans ce temps de l’horreur de la guerre poutinienne : « A bas Poutine ! », « Non à la guerre ! », « La Russie ? sans Poutine ! »
Certitude mais tristesse
Apprenant le 16 février l’assassinat de Sergueï Navalny au centre pénitentiaire de Kharp, en Lamalie arctique, j’avais alors titré mon blog : « La véritable Sainte Russie pleure Alexeï Navalny assassiné au goulag. Une mort dont Poutine ne se relèvera pas ! »
J’en exprime à nouveau aujourd’hui la conviction. Mais j’exprime encore aussi ma tristesse devant l’étendue en France du collaborationnisme poutinien. Car, s’il faut certes combattre, comme nous le faisons particulièrement en ce jour de sacralisation républicaine de l’IVG, la décadence morale macronienne, ce n’est vraiment pas dans le régime du néo-stalinien et mafieux Poutine avec sa bande criminelle des dictateurs totalitaires de Corée du Nord, de Chine communiste, d’Iran et autres pays satellites d’Afrique et d’Amérique que nous pouvons trouver quelque modèle que ce soit.