lundi 15 janvier 2024

En France et ailleurs dans le monde

 

I.                  Politiciennerie médiatique : le vocable « droite » a-t-il encore une signification ?

Depuis que dame Borne a été remplacée par Gabriel Attal au poste de Premier Ministre et que Rachida Dati, jadis ministre de la justice sous Nicolas Sarkozy, a été appelée au ministère de la culture, on n’a cessé d’évoquer dans les débats sur la politique intérieure une inflexion droitisante de la politique macronienne. À vrai dire, du blabla jusqu’à plus soif !

Comme si tous les lecteurs, auditeurs et téléspectateurs partageaient la même conception, le même savoir de ce que sont la droite et la gauche !

Certes dans le passé ces vocables ont recouvert des positions, des orientations circonstanciellement différentes.

Ainsi le colonialisme a-t-il été souvent idéologiquement de gauche (avec Jules Ferry, dit « Ferry-Tonkin », avec la franc-maçonnerie du Grand Orient, avec Léon Blum…

Ainsi le militarisme a-t-il été aussi initialement de gauche (la Révolution française, l’empire…) puis c’est la gauche qui est devenue antimilitariste (les mutineries de 14-18, le Canard enchaîné et autres feuilles, les campagnes contre les guerres en Indochine et en Algérie.

Ainsi l’antisémitisme a-t-il été aussi initialement et principalement de gauche avant de nourrir quelques courants de droite (voir notre ouvrage « Histoire des Juifs d’Abraham à nos jours »).

Citons les socialistes Proudhon et Auguste Chirac, et la plupart des leaders de la Commune (Blanc, Blanqui, Toussenel). N’oublions pas Jean Jaurès, lui-même très antisémite jusqu’à l’affaire Dreyfus qui le verra heureusement changer de positions (voir « Jean Jaurès, l’époque et l’histoire » par l’historienne communiste Madeleine Reberioux).

Faut-il enfin rappeler qu’après la défaite de 1940 les premiers grands résistants au nazisme venaient de la droite, notamment royaliste (Honoré d’Estienne d’Orves, Colonel Rémy, Jean-Baptiste Biaggi, Jean Perret, Madeleine Fourcade, André Figueras, et aussi le démocrate-Chrétien Georges Bidault, successeur de Jean Moulin à la tête du Conseil National de la Résistance (CNR) et… futur créateur d’un deuxième CNR, celui de l’OAS… Et que les grands chefs de la collaboration venaient de la gauche (le communiste Jacques Doriot, numéro 2 du PCF, devenu le chef du PPF ; Marcel Déat, intellectuel du parti socialiste, créateur du RNP (le Rassemblement National Populaire).

Valeurs de droite et de gauche

Plus que par leurs positions conjoncturelles, droite et gauche se distinguent plus fondamentalement par les valeurs qu’elles défendent ou du moins qu’elles invoquent.

La droite authentique, la droite de conviction défend les valeurs de l’enracinement, de la famille, de la propriété privée, du patriotisme, de la défense nationale, du travail et de la justice sociale, de la souveraineté nationale, de l’identité chrétienne de la France.

Bref, des valeurs spirituelles et sociales.

La gauche a abandonné ces valeurs. Depuis la loi Veil de 1975, elle fait passer des lois « sociétales », en fait des lois de révolution anthropologique, des lois de négation de la réalité de la nature humaine : avortement, pseudo-mariage homosexuel, promotion de lois en faveur des minorités LGBTQ++. On peut résumer les positions respectives en affirmant que la droite de conviction défend les valeurs sociales, les valeurs de conservation et de survie de la société, la valeur absolue du respect de la vie innocente.

La gauche, à l’opposé, élabore des lois dites « sociétales », des lois transgressives de la morale naturelle, millénairement enseignée par le Décalogue.

Une droitisation de la macronnerie ? C’est évidemment un déni de la réalité politique.

Quels que soient les partis et les personnalités qui soutiennent la « constitutionnalisation » de l’avortement, en fait une sacralisation démoniaque, il n’y a de droite authentique, de droite de conviction que celle pour la défense de la vie innocente.

 

II.              Taïwan : élection de Lai Ching-te. L’île « porc-épic »

Large victoire donc pour la présidence de la République de Taïwan du candidat indépendantiste Lai Ching-te jusque-là vice-président et soutenu par la présidente sortante Tsai Ing-wen.

Un camouflet cinglant pour Xi, le très menaçant dictateur chinois qui a multiplié les déclarations annonçant une inéluctable conquête de l’île par l’empire du milieu, soit par une soumission politique de son gouvernement et de sa population, soit, si nécessaire, par une conquête militaire.

C’est que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes a toujours été le dernier des soucis du Parti communiste chinois. On l’a vu au Tibet, on l’a vu à Hong Kong où le statut spécial d’autonomie jadis négocié avec le Royaume-Uni a été allègrement violé et démoli non sans l’arrestation des admirables résistants à la mainmise de Xi, au premier rang desquels le patron de presse Jimmy Lai, déjà emprisonné depuis trois ans et très probablement à vie.

Somme toute, les deux grands amis et alliés que sont Poutine et Xi traitent respectivement aussi atrocement l’héroïque opposant du premier, Alexeï Navalny et celui du deuxième, Jimmy Lai.

On comprend pourquoi chez nous presque tous les poutinolâtres d’extrême-droite ou d’extrême-gauche sont aussi des inconditionnels de Xi. Et simultanément bien sûr des grands humanistes que sont Kim Jong Un et l’iranien Raïssi…

Taïwan comme un « porc-épic ».

La disproportion de puissance entre Taïwan d’une part et la Chine de l’autre est fascinante.

Rappelons que la superficie de l’île jadis appelée Formose (« la belle ») est de 36 000 km2 alors que celle de la Chine est de 9,5 millions de km2, à peu près trois cent fois plus vaste donc.

Quant à la population de Taïwan, elle est de 24 millions d’habitants, à comparer avec le 1,4 milliard de chinois.

Pour ce qui est des effectifs militaires respectifs, ceux de la Chine sont pour le moins dix fois plus importants que ceux de Taïwan., sans parler de ce que la Chine est une puissance nucléaire…

On pourrait donc penser en première réflexion que la Chine est comme un énorme tigre pouvant engloutir du jour au lendemain le dérisoire petit animal que serait Taïwan.

Pourtant, si Xi n’a toujours pas tenté cet engloutissement, c’est que Taïwan est un drôle de très dangereux petit animal, du genre porc-épic., tel que remarquablement décrit dans Reconquête par notre ami Emmanuel Albach.

Xi pèse bien sûr cela. Le tigre chinois pourrait bien en effet ne pas réussir à avaler toutes les épines du porc-épic dont certaines pourraient peut-être s’avérer dans son gosier sinon mortelles du moins horriblement blessantes.