mercredi 6 décembre 2023

À la librairie « Les Éditeurs réunis » - Centre culturel Alexandre Soljénitsyne

Voilà bien longtemps que j’aurais dû rentrer dans cette admirable librairie russe à Paris, implantée au cœur du Quartier Latin (11 Rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Paris Ve). Une librairie certes russe mais aussi avec nombre de livres ukrainiens et beaucoup d’ouvrages traduits en français.

J’y ai notamment acheté l’ouvrage L’Archipel du Goulag, Cinquante ans après (1973-2023), Morceaux choisis, sous la direction de Georges Nivat. Rappelons que Georges Nivat est un des grands traducteurs en français de Soljénitsyne. Dans la fin du texte, au verso de la couverture, on lit trois lignes : « Cinquante ans après, alors que Vladimir Poutine enferme une nouvelle fois la Russie dans le totalitarisme et le repli sur soi, L’Archipel du Goulag est plus que jamais d’actualité. » Une exposition du Centre culturel Alexandre Soljenitsyne y sera présentée au mois de janvier prochain.

On lit avec intérêt sur le site des « Éditeurs réunis » le communiqué de presse que voici du Centre culturel Alexandre Soljenitsyne, publié le 28 février 2022, peu après l’invasion de l’Ukraine :

« Pressentant les futurs conflits qui se dessinaient entre les diverses entités de ce qui était encore l’Union Soviétique, Soljénitsyne écrivait en 1981 :

« Dans le sentiment de mon cœur, il n’y a pas de place pour un conflit russo-ukrainien et si, Dieu nous en préserve, nous arrivons à cette extrémité, je peux dire : jamais, en aucune circonstance, je n’irai moi-même participer à un affrontement russo-ukrainien, ni ne laisserai mes fils y prendre part, quels que soient les efforts déployés par des têtes démentes pour nous y entraîner. » (Lettre d’avril 1981, en réponse à une invitation à une conférence sur les relations russo-ukrainiennes à Toronto)

Certes, ces mots sans appel n’épuisent pas les déclarations d’Alexandre Soljénitsyne concernant l’Ukraine. Elles en sont néanmoins le fondement et l’arrière-fond permanent et inaliénable, sa conviction la plus profonde et la plus intime, l’expression de sa conscience russe et chrétienne, le « sentiment de son cœur ».

L’agression contre l’Ukraine conduite aujourd’hui par les autorités de la Fédération de la Russie est un crime contre-nature et une folie. Elle entraîne déjà et entraînera encore de terribles souffrances et d’innombrables victimes. Nous ne pouvons que nous incliner devant le courage des Ukrainiens et dire notre pleine solidarité avec le peuple et la nation ukrainienne. Nous formons le vœu que ces souffrances cessent au plus vite et qu’elles laissent place au développement d’une nation Ukrainienne libre, prospère et démocratique, un des piliers de l’Europe de demain.

Pour la Russie, elle aussi grande nation européenne, cette agression injustifiée contre un pays voisin est une tragédie. Il est difficile d’entrevoir aujourd’hui une issue à l’impasse où s’est enfermé le régime actuel, dans laquelle il entraîne le pays tout entier. Nous gardons cependant l’espoir que ces événements tragiques ne sont que le dernier soubresaut du mirage totalitaire, que la Russie parviendra à secouer ses démons, qu’elle saura revenir dans le concert des nations et s’engager sur la voie de la construction d’un État de droit, en paix avec ses voisins.

Toute l'équipe du centre culturel Alexandre Soljenitsyne, le 28 Février 2022. »