vendredi 17 novembre 2023

Les libres propos d'Alain Sanders

Macron, otage (consentant) de la « rue arabe »

Dans un récent « Libres propos », ironisant sur les médias qui se sont interrogés – ou feint de le faire – sur l'absence de Macron à la marche du 12 novembre dernier, nous écrivions : « Il y a entre 8 et 10 millions de musulmans en France. Macron le sait (…). Il craint que nous ne soyons à deux doigts de la guerre civile. Et il ne veut donc pas exciter les zones de non-France et désespérer les mosquées ».

De la même façon, on peut ironiser sur ceux qui s'étonnent que le très haineux communautariste Yassine Belattar (étiqueté « humoriste ») ait été reçu à l 'Élysée « quelques jours avant la marche » du 12. Pour faire passer à Macron un « conseil d'ami » via deux conseillers du chef de l’État, le préfet Frédéric Rose et le contorsionniste Bruno Roger-Petit : « Attention à ne pas commettre l'irréparable ». En participant à la marche contre l'antisémitisme. Où les musulmans se sont, semble-t-il, comptés sur les doigts de la main d'un manchot (faut-il en conclure que la lutte contre l'antisémitisme ce n'est pas leur truc ?).

Il y a longtemps que Macron entretient une chaude amitié avec Belattar. En mars 2017, alors qu'il était candidat à la présidentielle, il s'était affiché bras dessus bras dessous avec lui dans les rues des Mureaux, ville très bigarrée des Yvelines. En 2018, élu, Macron avait nommé son pote « humoriste » au Conseil présidentiel des villes. Payé par nos impôts...

Après les attentats du 13 novembre 2015, puis le carnage de Nice, Belattar avait proclamé : « Je ne suis pas Charlie », « Je ne suis pas Nice ». Et il avait tenu à être le premier « humoriste » à remonter sur scène au Bataclan. A en être mort de rire sans doute...

En septembre 2023, Belattar a été condamné à quatre mois d'emprisonnement avec sursis pour menaces de mort et de crimes visant plusieurs personnalités du monde du spectacle. Ce qui avait poussé Radio Nova à le chasser de son antenne. Mais il a toujours ses entrées à l’Élysée...

Macron, otage (consentant) de la « rue arabe » et, croyons-nous devoir ajouter, du communautarisme musulman ? Cela ne date pas d'hier. En allant à Alger pour accuser la France (devant les égorgeurs du FLN et leurs héritiers) de crimes contre l'humanité, il avait annoncé la couleur. Et capitalisé sur son nom un vote musulman : 92% en 2017, 85% en 2022 (un peu moins car, entre-temps, les islamo-gauchistes de LFI sont venus lui piquer une part de la chorba). Rappelons qu'aux législatives de 2017, Macron voulait même investir une candidate voilée (avant de reculer face à une bronca dans ses propres rangs) !

On peut essayer de tourner les choses dans tous les sens. Mais elles sont désormais claires. Même pour les professionnels du déni (dont nous sommes en train de payer les bisounourseries, les petites bougies et les « Vous n'aurez pas ma haine ») : Macron se couche devant la « composante musulmane ». Une composante par laquelle il est à la fois terrifié et fasciné : il aime à se frotter – comme ce fut le cas à Marseille par exemple – aux « grands frères » plutôt machos (genre Benalla et Belattar...) et aux femmes voilées des cités etniques-ta-mère. C'est son kif.

Il paraît que les émeutes de juillet dernier l'ont effrayé.  Ce qui prouve au moins – à la différence d'un Darmanin qui a vu chez les émeutiers des Kevin et des Jean... – qu'il a compris face à qui nous sommes désormais. Face à face. Et déjà plus côte à côte.

C'est quoi la prochaine dhimmitude de Macron ? Participer à une marche islamiste pour la Palestine et le Hamas aux côtés de Mélenchon, de la NPA et des Frères musulmans ? Je crains, hélas, que nous ne soyons déjà plus dans la politique-fiction...
Alain Sanders