lundi 13 novembre 2023

Les libres propos d'Alain Sanders


Macron façon Mélenchon (et réciproquement)

Il y a quelque chose de pathétique à lire ou à écouter ces médias qui, après la grande marche du 12 novembre, s'interrogent – ou feignent de le faire – sur l'absence de Macron à ladite marche.

La réponse est pourtant criante. Mais inexprimable pour lesdits médias qui ont des pudeurs de gazelle – ou le trouillomètre à zéro – quand il s'agit de parler de l'islam. Il y a entre 8 et 10 millions de musulmans en France. Macron le sait. D'où ses « en même temps » pétochards et, surtout, des contretemps qui font désordre. Il craint que nous soyons à deux doigts de la guerre civile. Et il ne veut pas exciter les zones de non-France et désespérer les mosquées dont les ouailles sont très majoritairement pro-palestiniennes dans le moins pire des cas et ouvertement pro-Hamas dans le pire. Des musulmans qui, à quelques courageuses exceptions près (et une délégation kabyle, drapeaux berbères fièrement déployés), ont brillé par leur absence. Cela s'est vu. Et cela commence à se dire...

Dans sa lettre aux Français, lettre publiée le matin de la marche dans l'édition dominicale d'un quotidien parisien, Macron aura réussi cet exploit de tartiner une insipide logorrhée sans prononcer une seule fois, même de manière subliminale, non pas le mot « islam » (faut pas rêver...), mais le terme islamisme objet, pourtant, de toutes nos inquiétudes.

Il écrit que « nos compatriotes juifs ont peur ». Mais de qui ou de quoi ? Des martiens ? De loups-garous ? D'une épidémie qui ne frapperait qu'eux ? Macron n'en dit rien. Ne pas exciter les zones de non-France, ne pas désespérer les mosquées, vous dis-je...

Jamais en retard d'une bisounourserie, il écrit que nous sommes « la nation de l'universel ». Ce qui ne veut rien dire. D’autant que nous sommes d'abord la nation française. Menacée, attaquée, et déjà assaillie par un islamisme de conquête d’autant plus dangereux qu'il dispose dans nos villes d'une imposante cinquième colonne. Nos « compatriotes juifs », comme dit Macron, le savent qui, en moins d'un mois, ont été victimes d'actes de haine quotidiens.

Après être allé faire le cacou en Israël (avant d'aller se faire humilier par le satrape Mahmoud Abbas), Macron n'a guère tardé de tomber là où le porte sa pente naturelle. En allant par exemple sur la BBC (où l'on est notoirement anti-israélien) pour accuser Israël de tuer des bébés (comme l'a fait à Tunis, où la haine anti-juive ne connaît plus de limites, le négationniste LFI Guiraud) et exhorter (en propres termes) l’État hébreu à un cessez-le-feu qui ne profiterait qu'au Hamas. Ce qui lui a valu de se faire sévèrement tacler par les autorités israéliennes.

Autant de prises de position dont Mélenchon et ses séides (à commencer par Bompard, autre figure emblématique de l'islamo-gauchiste) font leur miel. Macron demande un cessez-le-feu immédiat et sans conditions ? Comme Mélénchon. Macron accuse Israël de tuer des civils sans discernement ? Comme Mélenchon. Macron n'a pas participé à la marche du 12 novembre ? Comme Mélenchon. Macron aura même réussi à réunir à Paris – en l’absence du moindre représentant israélien – un aréopage fanatiquement pro-palestinien pour exiger une « trêve humanitaire ». Parler d ' « humanitaire » quand on a à faire aux terroristes du Hamas, faut oser. Mélenchon et Bompard ont dit se sentir en phase avec le président de la République. On comprend pourquoi...

Alain Sanders