Après les consternantes déclarations, le 17 août, de Nicolas Sarkozy, sur le sort qu’il propose pour l’Ukraine, d’une totale complaisance pour le Kremlin, Jérôme Poirot, qui fut jadis son conseiller à Bercy puis adjoint à son coordinateur des renseignements à l’Elysée, les a qualifiés de « propos honteux ».
Ce dernier a révélé que l’ancien président de la République, par ailleurs toujours englué dans les suites judiciaires de ses relations jadis avec le colonel Kadhafi – alors somptueusement reçu à l’Elysée – avait reçu de l’argent russe : 300.000 euros pour une seule conférence fin 2018 ! 3 millions d’euros pour un autre contrat !
Quant à ses déclarations sur la géopolitique de l’Ukraine et notamment sur celle de la Crimée, elles sont une preuve accablante de la nullité en matière historique de l’ancien chef de l’Etat français.
Mais l’essentiel n’est-il pas pour le camarade Poutine qu’il s’exprime dans la meilleure conformité à son délirant révisionnisme historique néo-stalinien !
Manifestement, Nicolas Sarkozy est de ceux qui estiment qu’entre son alliance avec la Chine communiste, la Corée-du-Nord et l’Iran islamiste, la Russie, avec ses 17 millions de Km², grande comme trente fois l’Ukraine, disposant, grâce au « mémorandum de Budapest », de tout l’armement nucléaire soviétique jadis disposé en Ukraine, ne saurait admettre pour cette dernière qu’un rôle de « nation tampon ».
Au mépris de sa légitime souveraineté et de tous les traités et accords signés aussi par la Russie (voir notre livre : « l’Ukraine face à Poutine »).
La
position sur l’Ukraine de Sarkozy rejoint totalement celles de l’extrême gauche
mélenchonienne et celle aussi de toute une extrême-droite française
idéologiquement acquise au néo-totalitarisme stalino-eurasiste, fascinée par la
puissance, et la brutalité poutinienne et bénéficiant aussi de quelques complaisances...
Le moins que l’on puisse dire est que cela n’a rien à voir avec le patriotisme français mais, relève hélas, d’une triste tradition de collaborationnisme avec une puissance étrangère dominante.
Bernard Antony.