L’Amérique latine souffre d’une triste diversité de calamiteux régimes politiques. Son plus vaste pays, le Brésil, est désormais à nouveau gouverné par Lula, personnage idéologiquement très socialiste, jadis écarté du pouvoir, condamné et emprisonné pour sa politique désastreuse sur bien des plans.
Mais, le très trumpiste Bolsonaro qui lui avait succédé, n’a pas été non plus, tant s’en faut, un modèle de chef d’État. Son mépris de libéral sans mesure pour l’écologie réelle qu’il ne faut pas confondre avec l’écologisme idéologique de toute une ultra-gauche, lui a valu sa défaite.
Et voici donc renforcé gauchistement avec Lula ce que l’on peut appeler le pacte des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud), une instance de concertation néo-mondialiste autour du projet de supplanter le poids de l’Occident euro-américain. Certes, cela n’ira pas à moyen terme sans difficulté si l’on considère ne serait-ce que l’antagonisme civilisationnel et géopolitique de l’Inde hindouiste et de la Chine communiste.
Reste maintenant à observer si au catastrophique échec politique, économique et social du Cuba castriste, du Nicaragua sandiniste, du Venezuela catastrophiquement chaviste puis sous dictature « Maduro », va s’ajouter celui d’un Brésil « lulesque » ? À noter que comme aux meilleurs temps de la grande alliance de l’URSS, de Cuba et du Nicaragua, la politique de Poutine s’emploie évidemment à réactiver dans ces régimes la haine des « Yankees ».
Une « raclée » pour la gauche
Mais voilà qu’une très bonne nouvelle est venue du Chili où le Parti républicain présidé par José Antonio Kast, médiatiquement qualifié d’extrême-droite, vient de remporter une formidable victoire en obtenant 35 % des voix et 22 sièges sur 50 à l’élection des membres de la Convention constitutionnelle chargée de préparer une nouvelle constitution en remplacement de celle jadis élaborée en 1980 par les éminents constitutionnalistes (notamment Français) appelés à cette tâche par le gouvernement du général Pinochet. Comme la liste de la droite traditionnelle de « Chile seguro » a obtenu 21 % des voix et 11 sièges, les deux partis de droite disposent de plus des deux tiers des sièges.
Comme José Antonio Kast était jusqu’ici opposé à un changement de constitution, on peut parier que la nouvelle ressemblera fortement dans ses principes fondamentaux à la « constitution Pinochet ». C’est ce qu’a prédit dans un entretien à l’AFP Claudia Heiss, directrice de la faculté de Sciences Politiques de l’université du Chili. Le Parti républicain qui s’oppose à l’avortement et tient un discours anti-immigrés « n’aura pas besoin de négocier avec qui que ce soit, il pourra écrire la constitution qu’il veut et aura le pouvoir d’opposer son veto à tout amendement ». En décembre prochain, les Chiliens devront donc choisir entre le maintien de l’ancienne constitution du général Pinochet et l’adoption d’une nouvelle constitution très similaire.
En attendant, s’adressant à la gauche dépitée, les patriotes chiliens ont scandé à leur intention : « la raclée » !