Sous ce titre, ce jour, 21 septembre dans la page « Débats » du Figaro, Thierry Wolton, l’un des plus grands historiens actuels des régimes communistes et postsoviétiques, auteur notamment de « Une histoire mondiale du communisme » en trois volumes (éd Grasset) assène quelques irréfutables vérités éclairant l’inanité de la position de ceux qui dénoncent le fait que j’ai pu dans mon livre « L’Ukraine face à Poutine » qualifier de « néo-stalinisme » le régime de l’actuel dictateur de la Russie et envahisseur de l’Ukraine.
Wolton,
fait observer la continuité entre les massacres perpétrés aujourd’hui en
Ukraine par les troupes de Poutine et ceux commis en 1941 dans la forêt de
Katyn par les hordes de Staline.
Certes,
écrit-il : « le contexte n’est pas le même, l’ampleur du
crime n’a rien à voir -des centaines de morts à Izioum, des milliers à Katyn-
en revanche, la similitude de la méthode signe bien, elle une filiation entre
hier et aujourd’hui ».
C’est
en effet pourquoi, et une multitude de faits atroces le corrobore, nous
qualifions le régime de plus en plus totalitaire et répressif de Poutine de
« néo stalinisme ».
N’est-il
pas révélateur que l’actuel patron de « Wagner », (l’armée russe
parallèle) Evgueni Prigojine, si cher à Poutine, s’emploie aujourd’hui à
recruter dans les prisons russes les plus fieffés criminels moyennant la promesse
de leur libération un jour.
« Pratique ancienne, héritée de l’Armée
rouge » rappelle Wolton qui,
de même, évoque les viols dont des soldats russes se sont rendus coupables à
Boutcha dans la tradition des viols en 1945 de centaines de milliers de
Berlinoises de tous âges par les soldats de Staline…
Ce jour, exacerbation de la poutinofolie
impérialiste et exterminatrice.
Mais
voici que ce jour où nous lisons les nécessaires rappels de Wolton sur le
retour des méthodes de l’Armée rouge de Staline, on apprend le contenu des
nouvelles menaces proférées ce matin même par un Poutine plus provocateur que
jamais :
- D’une
part, son annonce d’accélérer par des référendums les annexions des territoires
du Donbass conquis par les forces russes ou russo-séparatistes.
- De
l’autre, le chantage, à nouveau, de l’utilisation par la Russie des armes les
plus destructrices, chimiques ou nucléaires.
- Enfin, la mobilisation de trois
cent mille hommes de plus pour ce qui était jusqu’ici son « opération
militaire spéciale » qu’il ne fallait surtout pas désigner comme une
guerre, au risque de 15 ans de prison !
Mais
désormais, on ne risque plus rien à appeler « guerre »-ce qu’elle
est- l’invasion de l’Ukraine !
Et
comme les annonces de Poutine sont toujours relayées par Margarita Simonian, la
patronne de la chaîne « Russia today » et porte-parole incandescente
du Kremlin, cette folle s’est excitée au point de commenter ainsi les
propos poutinesques : « Cette semaine marque soit la veille de notre
victoire proche, soit la veille d’une guerre nucléaire. Je ne vois pas de
troisième solution. »
Ce que
commente ainsi la chercheuse Tatiana Stanovaya présentée par le très compétent
Alain Barbet, correspondant à Moscou du Figaro, comme l’une des meilleures
observatrices de la vie politique russe : « ce qui se passe aujourd’hui est un ultimatum sans ambigüité de la
Russie à l’Ukraine et à l’occident. Soit l’Ukraine bat en retraite, soit c’est
la guerre nucléaire...Poutine ne veut pas gagner cette guerre sur le champ de
bataille, il veut forcer Kiev à se rendre sans combattre ».
Et elle
pourrait ajouter qu’il en sera alors ainsi pour la Pologne et les pays baltes
et pour ce qui reste de la Géorgie et aussi non seulement pour tous les anciens
pays libérés de l’URSS mais encore pour tous ceux jusqu’en 1991 sous la férule
du pacte de Varsovie.
La
vérité, c’est que, ayant totalement fait fi de la reconnaissance solennelle par
la Russie, en 1991 de l’indépendance de l’Ukraine, méprisant en outre les
termes du Mémorandum de Budapest, Poutine est emporté par son hubris
impérialiste néo-soviétique.
Au
point que, très visiblement, Xi-Jinping lui-même s’en inquiète, lui conseillant
un cessez-le-feu en Ukraine.
Ceci
explique que, constatant cela et s’extirpant de leur fascination collaborationniste
pour la force brutale du néo-colonialisme russe, chaque jour des patriotes français sincères rompent
avec l’idéologie eurasiste de Poutine et sa démence provocatrice, et rejoignent
la ligne de l’amitié et de la solidarité avec les défenseurs russes de la
liberté comme un Alexeï Navalny, héroïque dans son terrible enfermement.