jeudi 22 septembre 2022

Lire Thierry Wolton : « Ukraine : l’armée rouge de Staline et ses méthodes sont de retour »

Sous ce titre, ce jour, 21 septembre dans la page « Débats » du Figaro, Thierry Wolton, l’un des plus grands historiens actuels des régimes communistes et postsoviétiques, auteur notamment de « Une histoire mondiale du communisme » en trois volumes (éd Grasset) assène quelques irréfutables vérités éclairant l’inanité de la position de ceux qui dénoncent le fait que j’ai pu dans mon livre « L’Ukraine face à Poutine » qualifier de « néo-stalinisme » le régime de l’actuel dictateur de la Russie et envahisseur de l’Ukraine.

Wolton, fait observer la continuité entre les massacres perpétrés aujourd’hui en Ukraine par les troupes de Poutine et ceux commis en 1941 dans la forêt de Katyn par les hordes de Staline.

Certes, écrit-il : « le contexte n’est pas le même, l’ampleur du crime n’a rien à voir -des centaines de morts à Izioum, des milliers à Katyn- en revanche, la similitude de la méthode signe bien, elle une filiation entre hier et aujourd’hui ».

C’est en effet pourquoi, et une multitude de faits atroces le corrobore, nous qualifions le régime de plus en plus totalitaire et répressif de Poutine de « néo stalinisme ».

N’est-il pas révélateur que l’actuel patron de « Wagner », (l’armée russe parallèle) Evgueni Prigojine, si cher à Poutine, s’emploie aujourd’hui à recruter dans les prisons russes les plus fieffés criminels moyennant la promesse de leur libération un jour.

« Pratique ancienne, héritée de l’Armée rouge » rappelle Wolton qui, de même, évoque les viols dont des soldats russes se sont rendus coupables à Boutcha dans la tradition des viols en 1945 de centaines de milliers de Berlinoises de tous âges par les soldats de Staline…

 

 

Ce jour, exacerbation de la poutinofolie impérialiste et exterminatrice.

Mais voici que ce jour où nous lisons les nécessaires rappels de Wolton sur le retour des méthodes de l’Armée rouge de Staline, on apprend le contenu des nouvelles menaces proférées ce matin même par un Poutine plus provocateur que jamais :

- D’une part, son annonce d’accélérer par des référendums les annexions des territoires du Donbass conquis par les forces russes ou russo-séparatistes.

- De l’autre, le chantage, à nouveau, de l’utilisation par la Russie des armes les plus destructrices, chimiques ou nucléaires.

- Enfin, la mobilisation de trois cent mille hommes de plus pour ce qui était jusqu’ici son « opération militaire spéciale » qu’il ne fallait surtout pas désigner comme une guerre, au risque de 15 ans de prison !

Mais désormais, on ne risque plus rien à appeler « guerre »-ce qu’elle est- l’invasion de l’Ukraine !

Et comme les annonces de Poutine sont toujours relayées par Margarita Simonian, la patronne de la chaîne « Russia today » et porte-parole incandescente du Kremlin, cette folle s’est excitée au point de commenter ainsi les propos  poutinesques : « Cette semaine marque soit la veille de notre victoire proche, soit la veille d’une guerre nucléaire. Je ne vois pas de troisième solution. »

Ce que commente ainsi la chercheuse Tatiana Stanovaya présentée par le très compétent Alain Barbet, correspondant à Moscou du Figaro, comme l’une des meilleures observatrices de la vie politique russe : « ce qui se passe aujourd’hui est un ultimatum sans ambigüité de la Russie à l’Ukraine et à l’occident. Soit l’Ukraine bat en retraite, soit c’est la guerre nucléaire...Poutine ne veut pas gagner cette guerre sur le champ de bataille, il veut forcer Kiev à se rendre sans combattre ».

Et elle pourrait ajouter qu’il en sera alors ainsi pour la Pologne et les pays baltes et pour ce qui reste de la Géorgie et aussi non seulement pour tous les anciens pays libérés de l’URSS mais encore pour tous ceux jusqu’en 1991 sous la férule du pacte de Varsovie.

La vérité, c’est que, ayant totalement fait fi de la reconnaissance solennelle par la Russie, en 1991 de l’indépendance de l’Ukraine, méprisant en outre les termes du Mémorandum de Budapest, Poutine est emporté par son hubris impérialiste néo-soviétique.

Au point que, très visiblement, Xi-Jinping lui-même s’en inquiète, lui conseillant un cessez-le-feu en Ukraine.

Ceci explique que, constatant cela et s’extirpant de leur fascination collaborationniste pour la force brutale du néo-colonialisme russe,  chaque jour des patriotes français sincères rompent avec l’idéologie eurasiste de Poutine et sa démence provocatrice, et rejoignent la ligne de l’amitié et de la solidarité avec les défenseurs russes de la liberté comme un Alexeï Navalny, héroïque dans son terrible enfermement.