mercredi 21 septembre 2022

Adieu à la Reine ! Triste retour en mégalo-macronnerie

 Certes, ils allaient changer de « louque » avant d’assister à Westminster à la cérémonie des obsèques de la grande reine. Mais la photo demeure, une de plus, parmi ses ostentatoires compositions de frimeur narcissique. Photo médiatiquement reprise dans tous les médias britanniques et français, de lui-même Macron et de sa Brigitte ; tous deux portant lunettes opaques et chaussés de baskets noirs histoire-pitoyable mensonge- de se balader « incognito » (sic) afin, selon les dires du bonhomme, de « jauger l’humeur des britanniques » (sic !)

La belle affaire, en vérité, pour un président de la République française s’auto-attribuant la délicate mission, comme dans un roman d’espionnage, d’un diagnostic des sentiments de tout un peuple.

On peut présager par là dans quelle voie cinématographique pourra s’engager ce triste huluberlu dès son éviction de la politique. Avec Sarkozy, amateur du même style d’opacité, ils pourraient bien s’atteler à une tentative de concurrence de l’indépassable film à ce jour dans le registre de: « les Tontons flingueurs ».

Mais on peut douter de leur réussite : ils se prennent trop au sérieux et ne trouveront pas un nouvel Audiard pour les rendre, au moins, cocasses avec de sublimes réparties.

Mais revenons à l’humeur réelle des britanniques, celle de ces innombrables fidèles d’Elizabeth II qui, de Balmoral à Edinburgh et de là à Buckingham, Westminster et Windsor se sont massés au long des routes de campagne, et remplissant les places et les avenues des capitales, ont souvent aussi affronté la fatigue des nuits de veille. Ils ont ainsi voulu témoigner par millions jusqu’au bout du possible de leur attachement à une souveraine qu’ils ont tant aimée parce qu’ils pesaient combien elle les avait aimés.

Est-ce cette affection que prétendait jauger, dissimulé derrière ses obscurcissantes binocles, notre triste chef de l’Etat ?

S’ils ont bien regardé, les Macron auront pu en tirer grande matière à réflexion.

Mais peut-être l’un et l’autre éprouvèrent-ils d’abord la secrète amertume de la certitude que pour leurs obsèques, au-delà du cérémonial républicain d’usage, il n’y aura probablement pas le centième du nombre des Britanniques dont ils avaient, avec quelque indécence, prétendu jauger l’humeur.

Et encore, un centième, si tout devait bien se passer, non sans les énormes forces de police que leur convoi funèbre nécessitera peut-être, tant désormais les formes du respect  le plus élémentaire échappent à beaucoup de ceux qui peuplent notre pays.

Les funérailles d’Elizabeth II auront conjugué dans les différentes phases de leur déroulement tout ce que la tradition militaire de l’empire britannique a pu séculairement façonner, pour ses cérémonies et défilés, de plus exigeant, de plus discipliné, de plus sublime dans une véritable perfection d’exécution, et aussi, dans l’ordre religieux, la plus haute fusion des assistances dans les cantiques, toujours chantés admirablement.

On n’imagine pas chez nous nos ministres et parlementaires communiant dans de semblables prières, à l’évidence portés par une longue pratique des cantiques et des psaumes.

Certes, tout n’est pas à notre goût dans l’œcuménisme anglican. Mais du moins le Royaume-Uni a-t-il largement conservé un sens religieux du vrai par le beau.

On pesait aussi en ces jours britanniques de funérailles simultanément nationales et religieuses combien chez nous, la radicale brisure révolutionnaire entre l’Eglise et l’Etat accomplie en 1793 par l’atroce assassinat jacobin de toute la famille royale a sanguinairement marqué la vie de notre nation.

Mr Macron, jadis, avait exprimé qu’il avait compris cela. Mais qu’a-t-il fait pour avancer sa république en marche vers une réparation de cette tragique rupture ?

Oh bien sûr, la culture de mort ne s’est pas détournée des peuples britanniques (et de la plupart de ceux du Commonwealth). Du moins, la fervente communion de l’immense majorité dans l’hymne à la fois chrétien et royal apporté jadis par la France, rappelle t-elle à tous que le salut des hommes ne peut venir que de Dieu.

Aussi, aujourd’hui encore, ils ont de la chance ces peuples qui peuvent au moins s’unir dans l’espérance que Dieu sauvant leur Roi, sles sauve aussi.

God save the king !