lundi 26 septembre 2022

Avec Giorgia Meloni, la victoire en Italie de notre devise depuis 1988 : Dieu – Famille – Patrie.

Les plus anciens de nos militants s’en souviennent, c’est au mois d’avril 1989 que nous donnâmes à notre revue « Chrétienté-Solidarité » le titre de Reconquête.

Mais auparavant, pour les VIII° journées d’Amitié Française, les 19 et 20 mars 1988, au Pavillon Baltard à Nogent sur Marne, nous avions choisi comme thème : « Le contraire du communisme : Dieu – Famille – Patrie ».

Depuis lors et jusqu’à nos jours, c’est sous cette devise, qui était aussi celle des phalanges libanaises des Gemayel, que nous avons toujours lutté.

Nous nous réjouissons donc, ô combien, de la victoire à Rome ce dimanche 25 septembre du mouvement de Giorgia Meloni « Fratelli d’Italia » qui a pris la même devise et qui, à tout ce que nous en lisons et entendons, défend le programme à la fois rénovateur et conservateur de droite de conviction, modèle de ce que nous souhaitons pour la France.

Hélas, on le sait, le Rassemblement National de Marine Le Pen, sur des points fondamentaux comme l’avortement et tout le nihilisme LGBT, est aux antipodes de ce programme italien de résurrection.

Quant au parti d’Éric Zemmour, outre le fait qu’il a pris, sans l’élégance de nous en parler, l’intitulé Reconquête, sur bien des points essentiels, aussi, tel que le meurtre des enfants dans le sein de leur mère, il n’est guère mieux que le RN.

Ajoutons à cela que, comme nous, madame Meloni a désapprouvé dès le 24 février l’invasion criminelle de l’Ukraine déclenchée par le dément impérialiste eurasiste et néo-stalinien, Poutine.

Ce qui, hélas, a été approuvé chez nous par tout un conglomérat de courants manipulés par les services poutinesques, depuis les racistes athées de la vieille « nouvelle droite » jusqu’aux intégristes catholiques de certains groupes et même toute une mouvance « tradi », fascinée par la puissance.

Stupéfiante mouvance, tout de même, hier globalement anti-communiste et anti-islamique, capable aujourd’hui d’approuver sans restriction l’alliance du régime poutinien (je ne dis pas « de la Russie ») avec l’Iran islamiste, avec la Chine communiste (encore que celle-ci veut, à l’évidence, réfréner la folie guerrière du patron du Kremlin), avec la Corée du Nord et autres pays de l’héritage soviétique demeurés communistes (Laos – Cuba, etc…).

Voilà pourquoi nous sommes en cet automne remplis d’une espérance qui nous vient, une fois encore, hélas pas du Vatican mais de Rome, capitale politique, toujours fondamentalement catholique.

Bernard Romain Marie Antony

 

La Chine (rouge) et Rome : la trahison de François

Jean-Marie Guénois, le remarquable chroniqueur religieux du Figaro, évoque ce jour « les calculs chinois à hauts risques du pape François ».

Cette semaine, écrit-il, s’ouvre le procès à Hongkong du cardinal Zen, « heure de vérité pour l’Église catholique en Chine ». « Les cartes du jeu sino-catholique, poursuit-il, se révèlent obscures, ce qui n’est pas une surprise pour ce pays communiste sans aucun scrupule, mais qui se montre plus inquiétant pour le Vatican, qui vient de lâcher, il n’y a pas d’autre mot, ce cardinal résistant ».

Et plus loin : « Cet épisode judiciaire a obligé le Vatican à choisir son camp : Joseph Zen ou Xi Jinping, secrétaire général du Parti communiste chinois ». Non pas Rome, mais François a tranché en faveur de Xi Jinping au détriment du cardinal Zen. Pas étonnant : Guénois rappelle que « depuis son élection en 2013, François n’a jamais critiqué la Chine en quoi que ce soit ».

Et pour ce qu’il en est du procès de l’héroïque cardinal, voilà ce que ce triste pape s’est contenté d’en dire : « C’est un vieil homme qui passe en jugement, je crois, ces jours-ci ».

Guénois pose donc la question du pourquoi de « cet abandon de la défense des droits de l’homme en Chine que François défend partout sur la planète ».

Il rappelle : « Ce pape a passé un accord – toujours tenu secret – avec Pékin, en octobre 2018. », renouvelable tous les deux ans. Il prévoit que Rome choisisse les évêques catholiques chinois sur la base d’une liste proposée par l’Église patriotique chinoise aux mains du Parti communiste. Zen n’a cessé de critiquer cette « trahison » de l’Église du silence, martyre, qui lutte dans la clandestinité depuis soixante-douze ans ».

Ce n’est évidemment pas ce genre de situation qui risque de se produire aujourd’hui entre le régime de Poutine et l’Église orthodoxe du patriarcat de Moscou, désormais isolée, dirigée par Cyrille, grand ami inconditionnel de ce dernier car issu du même chaudron kagébiste…

Évidemment, le curieux œcuméniste François ne se soucie pas plus du sort des chrétiens d’Ukraine, uniates catholiques ou orthodoxes du patriarcat de Kiev, et encore anciennement orthodoxes du patriarcat moscovite en rupture d’union pour refus de l’invasion de l’Ukraine. Mais Dieu, qu’il est affligeant de découvrir sur cette ligne d’alignement sur Poutine et sur Xi, et donc, objectivement, de trahison des chrétiens d’Ukraine comme de Chine, encore trop – même si ça diminue – de bons « cathos » ignorant tout ou presque du drame de la Russie que quittent tant de ses meilleurs enfants.

 

Iran : « du vent dans les voiles ».

Grande alliée du régime poutiniste, la République islamique d’Iran (qui lui fournit ses drones) est secouée par une révolte en profondeur des femmes qui, depuis la révolution de 1975, doivent obligatoirement, sous la menace des « gardiens de la Révolution », être astreintes au port du « voile », c’est-à-dire à l’empaquetement sous les noirs tissus de l’obscurantisme islamiste.

Mes amis iraniens me confirment que la plupart des hommes des couches éclairées de ce grand peuple soutiennent leurs femmes et leurs filles.

Hélas, pour l’instant, n’émerge pas un chef de cette contestation de l’abominable régime qui désormais n’est pas seulement une admirable révolte de femmes héroïques mais, de plus en plus, de tout le peuple iranien qui veut sa liberté.

 

Arménie : la grande désillusion vis-à-vis de Poutine.

Dans les communautés françaises d’origine arménienne comme en Arménie, Poutine n’est désormais plus admiré. Ainsi à Erevan fleurissent ces jours-ci sur les murs de petites affiches blanches : « Contre la guerre, contre Poutine, pour la libération des prisonniers politiques ». En effet, Poutine, qui se targue d’être le protecteur des chrétiens en danger de génocide, a complètement laissé tomber l’Arménie une fois encore attaquée par l’Azerbaïdjan.

Les Arméniens ne confondent pas la Russie avec la dictature poutinienne que fuient par dizaines de milliers, à grand péril, ceux qui le peuvent. Certes, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine, nombre d’Arméniens, comme nous, n’étaient guère admirateurs de l’évolution de plus en plus totalitaire et LGBT de l’Union Européenne et étaient pour le moins réservés sinon hostiles par rapport à l’OTAN.

Mais ils constatent que l’agression poutinienne a eu pour effet hétérotélique non seulement de renforcer dans certains pays un désir de rejoindre l’Union Européenne mais de réclamer aussi, comme en Suède et en Finlande, la protection de l’OTAN !

Bien sûr, et plus que jamais avec une Giorgia Meloni en Italie, on peut certes dénoncer vigoureusement la culture de mort du néo-totalitarisme eurocratique mais sans stupidement et suicidairement vouloir du triomphe de la grande et abominable alliance poutinienne, modelée par l’idéologie de l’eurasisme, avec les régimes infernalement totalitaires de la Chine rouge, de la Corée du Nord, de la Biélorussie, de l’Iran et toujours de Cuba et du Venezuela.

On croit avoir la berlue quand on constate que de soi-disant « cathos » comme des néo-païens crypto-nazis sont hypnotisés par ce nouvel ordre mondial !

Il est vrai aussi que la diplomatie poutinienne a su utiliser efficacement ses moyens financiers…

 Bernard Romain Marie Antony