A Moscou mais aussi dans beaucoup de villes et villages de l’immense Russie, grande comme trente fois l’Ukraine, par dizaines de milliers des hommes ne veulent pas de cette « guerre » en Ukraine jusqu’ici obligatoirement non appelée ainsi mais « opération militaire spéciale ».
Alors
ils tentent de fuir pour rejoindre par tous les moyens possibles ce qui reste
de la Géorgie libre, ou la Finlande ou l’Arménie ou la Turquie ou le Kazakhstan,
voire l’Ukraine.
Cependant,
à Téhéran comme dans toutes les grandes villes d’Iran, depuis dix jours les
étudiantes puis les femmes en très grand nombre, désormais de plus en plus
rejointes par les hommes, manifestent contre le régime après l’assassinat le 16
septembre de la jeune kurde de 22 ans Mahsa Amini par la police des mœurs.
Tuée
pour n’avoir pas bien porté le hidjab obligatoire ! Horrible crime de
lèse-charia.
Depuis,
chaque jour s’allonge par dizaines la liste des femmes massacrées par les gardiens
de la Révolution islamiste.
Il est
évidemment à noter que le régime islamiste iranien est aujourd’hui un des
rares, sinon bientôt le dernier, à soutenir sans restriction le régime de
Poutine et qu’il est également fournisseur d’armes à la Russie autant qu’il le
peut, notamment des drones.
Car,
pour ce qui est du grand frère chinois, voilà que, tout comme l’Inde, il a ces
derniers jours, d’une manière de plus en plus explicite exprimé sa crainte
devant non seulement la politique poutiniste d’annexion d’une partie de l’Ukraine
mais encore devant l’incessant renouvellement de ses menaces nucléaires. Aujourd’hui
les deux puissances exigent un arrêt de la guerre.
Poutine,
sur le modèle d’Hitler annexant jadis les Sudètes puis la Tchécoslovaquie puis
tout ce que l’on sait, a maintenant annexé depuis hier, avec ses référendum
bidon, des territoires ukrainiens qu’il prétend donc être russes.
On
pourrait se gausser de ce retour aux meilleures pratiques électorales de l’URSS
et autres pays communistes avec des scores d’approbation d’une touchante quasi
unanimité, atteignant notamment 99,23% de oui dans le Donestk. La plupart des
Etats ont déjà fait savoir qu’ils ne reconnaîtraient pas ces annexions russes
dans le plus total mépris du droit.
Parmi
les premiers : Israël et la Chine communiste.
Non pas
que Xi Jinping se soucie beaucoup du sort des populations ukrainiennes
annexées. Mais il a bien pesé que Poutine, devant toute reconquête ukrainienne
pourrait démentiellement invoquer un pseudo-droit russe à utiliser des armes
nucléaires dites « tactiques », de la puissance d’Hiroshima !
Israël
pèse de même que l’Iran, alliée de la Russie, pourrait bien brandir la même
menace.
Car
sans cesse, des dirigeants russes comme Medvedev (l’ancien successeur de
Poutine) ou comme Nikolaï Patrouchev, le patron du F.S.B affirment qu'ils n'hésiteront pas à utiliser si nécessaire leurs armes nucléaires.
On pèse
encore, là au passage, combien les dirigeants Ukrainiens de l’époque ont eu l’immense
tort de se plier aux ukases américains (de Bill Clinton et de William Perry)
leur enjoignant de remettre à la Russie l’armement atomique de leur pays en
vue de leur destruction (voir notre livre « l’Ukraine face à Poutine p.19
et 20). Car si l’Ukraine avait conservé cet armement dissuasif, le maître
chanteur Poutine ne pourrait aujourd’hui pratiquer sa politique de terreur.
Mais,
bref, Poutine qui, sur bien des plans, physiquement et politiquement, semble à
bout de course a eu hélas le temps de mettre en place pour lui succéder d’aussi
fous que lui.
Mais,
comme le rappela si souvent le grand Jacques Bainville, « le pire n’est
jamais sûr ».
Pour
terminer cet article sur une note un brin ironique, j’ai naturellement lu avec
un grand intérêt la liste des Français ayant été invité par Moscou à surveiller
le bon déroulement démocratique des scrutins russes en Ukraine.
Manifestement,
les services de Poutine ont puisé dans le vivier d’anciens responsables de
certains groupuscule d’extrême droite.
Pas des
nazis, certes, mais tout de même, un curieux choix pour l’opération de « dénazification »
invoquée par le Camarade Poutine.