Étrangement, le pape François semble bien plus se soucier d’encourager les phénomènes de « tsunamigration-islamigration » de populations afro-asiatiques vers l’Europe que de s’inquiéter de l’immense effondrement actuel de l’Église catholique en Allemagne. Celle-ci n’avait probablement connu un désastre similaire qu’au XVIe siècle avec la foudroyante progression du luthérianisme dans une majeure partie de l’Empire allemand, après la publication en 1517 à Wittenberg, par le moine en révolte, de ses « 95 thèses » fondatrices de la Réforme.
On savait qu’avec notamment l’influence radicalement subversive du cardinal Marx (le bien nommé), cher à François, au long de ces dernières années, la pratique religieuse en Allemagne s’effondrait, tout comme la foi dans le Credo de l’Église catholique.
Dans un très pertinent article de La Nef (n°349, juillet-août 2022), l’envoyé spécial, Jean Bernard, a hélas posé le diagnostic d’une mort attendue.
Stuttgart recevait cette année lors des jours de l’Ascension, le 102e « Katholikentag » sur le thème « partager la vie » (Das Leben Teilen). Jean Bernard rappelle que le Katholikentag fut, à partir du milieu du XIXe siècle, une formidable institution réunissant chaque année ou tous les deux ans des dizaines de milliers de catholiques, jusqu’à 100 000 personnes. Elle contribua notamment au combat de l’Église d’Allemagne face au Kulturkampf bismarckien, puis à la résistance héroïque face à la dictature nazie puis communiste. Cette année, il n’y eut pas 20 000 participants, dont 7 000 de ces « organisateurs et animateurs » que l’Église teutonne, encore riche, peut payer. En bref, des « apparatchiks ».
Jean Bernard a ordonné son compte-rendu sur l’observation de l’activité déconstructionniste du désormais pseudo Katholikentag. Si, en effet, écrit-il, le thème de la défense de la vie brillait par son absence, une association consacrée à cette cause, et d’ordinaire présente, se vit interdire le droit d’installer son stand sous le prétexte qu’elle n’était pas « clairement chrétienne » (sic). En revanche, pullulaient toutes les associations possibles de la ramification LGBT et de toutes ses variantes multisexuelles ou asexuelles.
Le « travail » de Katholikentag fut donc consacré :
- à la déconstruction de la morale catholique, des conférenciers appelant à « briser la structure doctrinale inhumaine » constituant la morale du catéchisme catholique. Subsistance de Luther ? Sans doute ! Mais quelque peu d’Hitler aussi.
- à la déconstruction ensuite du sacerdoce catholique avec particulièrement comme prosélyte d’un néo-cléricalisme féministe l’inénarrable sœur Philippa Rath, hélas de la célèbre abbaye bénédictine fondée sur les bords du Rhin par sainte Hidegarde de Bingen !
- à la déconstruction ensuite de la messe catholique par la praxis (terme cher à François) d’une distribution à tout va de la communion et notamment, par l’évêque de Stuttgart, Mgr Türst, à la présidente de confession musulmane du Landtag de Bade-Würtemberg.
Ce Katholikentag n’était évidemment plus une fête de la foi catholique mais, selon Jean Bernard, c’est à « un véritable service funèbre » de l’Église catholique en Allemagne qu’avaient été conviés les participants à ce Katholikentag. Et, il précise : « des obsèques civiles et non religieuses, tant la quasi absence de tout symbole chrétien a frappé ». Il cite un constat dressé par le grand quotidien Die Welt : « Au Katholikentag, rien ou presque rien n’avait à voir avec la foi catholique. Personne ne savait s’il se trouvait dans un atelier consacré à l’avenir du Parti socialiste allemand, aux Diversity Days de Google ou à un camp d’été de la jeunesse écologique ».
Mais, c’est peut-être là ce que le pape François entend par « chemin synodal ».