« Terrible hiver pour l’Ukraine
livrée aux troupes de Staline.
Sanglants hivers de la haine,
Génocide et famine... ».
Ce chant de notre ami Jacques Arnould pour son magnifique Chœur Montjoie-Saint-Denis, combien de fois ne l’avons-nous pas entendu avec émotion lors de nos grandes journées d’Amitié Française ou manifestations de solidarité avec tous les peuples persécutés par le communisme.
Chrétienté-Solidarité est à nouveau mobilisée pour la cause de la liberté face à l’horreur de la guerre d’invasion de l’Ukraine.
Agression perpétrée par celui qui a restauré en Russie le culte idolâtre pour son modèle Staline et a rétabli dès le 20 décembre 1999 à la Loubianka pour son FSB héritier de la Tchéka la glorification de son satanique fondateur Félix Dzerjinski ordonnant aux nombreux tortionnaires, qu’il prenait soin de sélectionner lui-même, de « faire souffrir le plus possible le plus longtemps possible »…
J’étais à Paris cette dernière semaine pour des rencontres très passionnantes.
La première avec Philippe Naumiak, un de nos amis ukrainiens, pèlerin de Chartres. Il est l’auteur d’un livre poignant, et au demeurant remarquablement écrit, préfacé par Stéphane Courtois (l’auteur du « Livre noir du communisme » et postfacé par l’historien catholique Didier Rance (ancien directeur pour la France de l’Aide à l’Église en Détresse – AED – et enseignant à l’université catholique de Lviv en Ukraine). Le titre de l’ouvrage : « Ukraine 1933 : Holodomor ».
On y lit les témoignages de son père et d’autres survivants de cet Holodomor, le « génocide par la famine » décidé par Staline. Poutine a fait interdire en Russie l’association « Mémorial » créée notamment par l’académicien Sakharov pour que soit sauvegardée la mémoire du Goulag et des exterminations tchékistes. Mais que veut-il faire de l’Ukraine ?
Il faut, pour s’en faire une idée, lire l’ouvrage « Comprendre le poutinisme – Pour sortir du mensonge » de Françoise Thom (professeur d’histoire à l’université de Paris-Sorbonne, spécialiste de l’URSS et de la Russie post-communiste), et encore celui de Michel Eltchaninoff (agrégé et docteur en philosophie) « Dans la tête de Vladimir Poutine ».
Ces deux livres montrent qui est réellement Poutine et que son projet pour l’Ukraine n’est autre que celui de son écrasement à la façon soviétique. Avec la soumission des Églises orthodoxes du Patriarcat de Kiev à la férule du Patriarcat de Moscou (dirigé par le patriarche Cyrille, poutinolâtre inconditionnel, partisan acharné de la guerre de conquête de l’Ukraine) et l’écrasement du vivant catholicisme ukrainien et de ses cinq millions de fidèles.
À Paris encore, ma rencontre avec le porte-parole des jeunes étudiants libanais en France, adhérents des Forces Libanaises, dirigées au Liban par Samir Geagea.
Antony Khoury est un jeune avocat stagiaire, qui veut compléter sa certification au Liban par une admission au barreau français avant de s’installer à Beyrouth.
Il combat politiquement le Hezbollah irano-chiite qui maintient toujours son pouvoir au Liban, d’obédience iranienne et allié du régime syrien de Bachar el Assad.
Antony Khoury me rappelle que les forces russes qui soutiennent Assad se sont livrées à des opérations nullement nécessaires pour combattre les islamistes de « Daech ». Ainsi ont-ils véritablement détruit Alep, qui était la plus belle ville de Syrie, alors qu’elle n’était pas du tout aux mains des islamistes mais tout simplement en opposition politique à Assad.
Si l’on considère encore qu’en Tchétchénie, dont toute la population était loin d’être islamiste, les troupes de Poutine et leurs alliés tchétchènes ont véritablement rasé la capitale Grozny, alors oui, on peut être plus qu’angoissé pour le sort de l’ensemble de l’Ukraine !
Ce jour dans le Figaro, plusieurs pages sur ce pays par des admirables envoyés spéciaux, qui ne sont pas là-bas, au risque de leurs vies, pour faire de la désinformation américaine ! En page 8 titrée « À Boutcha, une topographie de la terreur russe : l’ultime décompte des victimes tuées pendant l’occupation de cette localité au nord de Kiev est de 403 morts et 16 disparus » (page d’Adrien Jaulmes).
En page 8, sous le titre « Une nation forgée par 50 jours de guerre », le commentaire : « Profondément divisé avant l’offensive russe lancée le 24 février, le peuple ukrainien s’est unifié dans la lutte pour la survie de son pays ».
On y voit les six émouvantes photos de Véronique de Viguerie de personnes durement marquées par la tragédie, accompagnées des textes de Margaux Benn.
Coup au but sur le « Moskva » ou explosion accidentelle ?
Le navire amiral de la flotte russe de la Mer Noire ne s’en remettra sans doute jamais. Ce dernier jeudi, d’énormes explosions entraînaient l’évacuation des cinq cents hommes à son bord. L’armée ukrainienne se félicitait d’avoir pu lui expédier un missile faisant exploser son stock de munitions, causant ainsi des dommages irréparables.
L’armée russe affirmait qu’il s’agissait d’un accident. Néanmoins, elle réagissait plus particulièrement à cet accident en recommençant à bombarder Kiev en répression.
On le voit, la subtilité de la dialectique marxiste-léniniste ne fait pas défaut à l’État-major russe : ainsi son beau croiseur n’a-t-il pas été bombardé mais il envoie de nouvelles bombes à Kiev en représailles de ce bombardement dont il nie la réalité !
À tous, amis lecteurs, bonnes et saintes fêtes de Pâques !