Je publierai prochainement sur ce blog et dans Reconquête un « fil conducteur » d’histoire de l’Ukraine depuis la naissance vers le IXe siècle de la Rus’ de Kiev convertie au christianisme au Xe siècle par Saint Cyrille, tandis qu’en 1147 allait naître la ville de Moscou et la principauté de même nom ou Moscovie.
Je rappellerai notamment la naissance à proprement parler de ce pays à la fin du XVIe siècle avec la création d’un territoire autonome des Cosaques, appelé Ukraine, après les siècles de dévastation et de la Moscovie et de la Rus’ de Kiev par les Mongols et Tatars.
Mais je veux aujourd’hui simplement faire part de mon étonnement devant l’oubli par certains « commentateurs » de la tragédie actuelle de la phase sans doute à ce jour la plus atroce, après les exterminations mongoles, de l’histoire moderne de l’Ukraine, à savoir l’Holodomor mot ukrainien signifiant « génocide par la faim ».
En effet, après la famine en ce pays (1 million de victimes) déclenchée en 1920 par les tchékistes du monstrueux Félix Dzerjinski, le fondateur de la Tchéka, vient en 1930 le temps de « la grande Terreur » ordonnée par Staline, avec ses purges innombrables, puis, en 1932-1933, l’holodomor faisant mourir entre cinq et six millions d’Ukrainiens, principalement des paysans.
Il n’est guère aujourd’hui de famille ukrainienne qui ne se souvienne de cela, à quoi, après Soljenitsyne, les meilleurs historiens contemporains du Communisme (Robert Conquest, Stéphane Courtois, Thierry Wolton, Nicolas Werth ) ont consacré un immense travail mémoriel tel que hélas désormais interdit en Russie avec la récente dissolution de Mémorial et plus généralement l’organisation de l’amnésie sur les crimes de Staline désormais tant honoré par Poutine.
La mémoire de l’Holodomor explique que beaucoup d’Ukrainiens (comme beaucoup de Polonais de Katyn) ne distinguent pas facilement les Russes des Soviétiques ; certes à tort sans doute, mais l’actuelle invasion de l’Ukraine n’aidera évidemment pas à dissiper cet amalgame dans la majorité du peuple.
Quant au peuple russe, ce n’est pas avec les livres scolaires d’aujourd’hui que leurs enfants apprendront ce que fut l’Holodomor, même pas mentionné. Pas davantage ils n’apprendront ce que fut le Pacte Hitlero-Stalinien, préparé d’ailleurs dans le plus grand secret avant sa révélation par la Pravda le 23 août 1939.
Pas plus ils ne sauront que, conjointement, les formidables armées soviétiques et nazies, envahiront et écraseront la Pologne et se la partageront après son héroïque résistance.
Mais on est quelquefois effaré aujourd’hui de l’ignorance chez trop de personnes de ce passé pourtant pas si lointain.
Ouvrages traitant des crimes du communisme :
-de Robert Conquest : « La grande terreur » (Ed Robert Laffont)
-de Stéphane Courtois (et autres rédacteurs) : « Le livre noir du communisme » (Ed Robert Laffont)
-de Thierry Wolton : « Une histoire mondiale du communisme » en trois gros volumes : « les Bourreaux », « les victimes », « les complices » (Ed Grasset)
-de Bernard Antony : « Communisme : 1917-2017 » (Ed Godefroy de Bouillon)