Bernard Antony, président de l'Agrif communique,
Le projet de loi actuellement débattu à l’Assemblée nationale n’est pas celui qui avait été initialement annoncé. Il est certes toujours présenté comme ayant pour objet de combattre le séparatisme mais sans que soit mentionné de quel séparatisme il s’agit.
Il s’agissait à l’origine du « séparatisme islamiste ». Ça partait d’une bonne intention mais avec une formulation absurde. L’islamisme ne vise pas en effet à séparer mais à conquérir, à englober toujours plus les pays et les sociétés dans l’oumma islamique.
Aujourd’hui, le projet de loi a pour objet de « conforter le respect des principes de la République ». Etrange formulation: si « les territoires perdus de la République » sont en effet de plus en plus vastes, on ne voit pas très bien en quoi est nécessaire une loi pour conforter le respect de principes fondateurs de la loi ? Dans cette logique, nos codes juridiques déjà touffus vont vite quadrupler de volume !
La mission du gouvernement ne serait-elle pas plutôt de faire appliquer les lois et notamment de réprimer les crimes et délits perpétrés par les islamistes ?
Mais le pouvoir macronien n’ose même pas observer que c’est l’islamisation de la France qui, avant même ces crimes et délits, entraîne pléthore de difficultés pour le bien commun des Français.
Nos gouvernants ignorants de ce qu’est l’islam sont incapables d’en comprendre la spécificité, de saisir qu’il n’est pas simplement une religion mais une idéologie politique théocratique, et dont les formes extrêmes, celles de l’islamisme, entraînent ses prosélytes à imposer à bien des peuples le choix entre la soumission ou la mort.
Alors, au lieu de considérer l’exception de l’islam dans le panorama des religions, ils préfèrent s’efforcer de les aligner toutes selon un même traitement étatiste d’égalitarisme jacobin.
Piétinant ainsi le fondement même de la laïcité authentique magnifiquement édicté un jour par le Christ en une seule phrase indépassable : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Luc XX-25).
Au lieu de quoi Mr MacroNéron entend soumettre à l’Etat ce qui appartient à Dieu.
Car il ne s’agit pas pour les Chrétiens et les Juifs de vouloir imposer théocratiquement des lois religieuses au dessus des lois de la République.
Mais simplement les lois changeantes de la République ne doivent pas piétiner l’invariable loi morale naturelle telle qu’elle fut transmise aux hommes par le Décalogue, cette courte et immuable charte universelle des devoirs et des droits de l’homme bafouée par tous les totalitarismes.
Faire de l’Etat le seul éducateur des enfants, l’imposer comme contrôleur de la vie religieuse, comme le prévoit le projet de loi débattu ce jour, c’est une fois encore se laisser conduire par l’instinct de mort totalitaire.
On ne peut que le refuser.