vendredi 5 février 2021

Barbouzerie et connivence maçonnique à Puteaux

 C’est sans doute parce que j’ai, il y a treize ans, publié un ouvrage « Vérités sur la franc-maçonnerie » que quelques lecteurs de ce blog m’ont demandé de leur dire ce qu’il en est de cette loge de Puteaux, dont les médias ont parlé à propos d’une sordide affaire criminelle qui aurait été concoctée en son sein.

Certains m’ont paru faire une confusion entre l’obédience de la « Grande Loge de France dont le siège est 8 rue Puteaux (17°) à Paris et celle de la « Grande Loge Nationale Française » dont le siège est 12 rue Christine de Pisan (17°), mais dont la ville de Puteaux héberge une loge comme dans une villa (au 28/30) rue Lucien Voilin) dont le loyer (très modeste) est payé par l’APHEC (Association philosophique et culturelle).

Ce qui défraye maintenant la chronique à propos de cette loge, c’est qu’elle aurait été le lieu d’une connivence à des fins criminelles entre son vénérable maître (Jean-Luc B.) et d’autres étranges « frères » à profil barbouzard dont un ancien commandant (Daniel B.) de l’ex-DCRI ( Direction Centrale du Renseignement Intérieur). Cela, afin d’assassiner une certaine Marie-Hélène Dini, une « coach » (psychothérapeute pratiquant l’hypnose et faisant volontiers la confidence qu’elle serait un agent du Mossad !) par trop efficacement concurrente professionnellement du vénérable maître, lui aussi un « coach ».

La providence pour madame Dini a fait que le 24 juillet dernier une équipe de la brigade anticriminelle de Créteil repéra et contrôla une Clio noire s’avérant volée, à bord de laquelle étaient deux hommes armés qui, après avoir raconté des salades, avouèrent qu’ils s’apprêtaient à exécuter un « contrat » sur Marie-Hélène Dini.

Depuis, la police et la justice ont remonté les fils de cette affaire, certes abracadabrantesque, mais… parfaitement criminelle.

L’avocat de la « coach » ciblée, Me Joseph Cohen-Sabban, a évoqué ainsi cette affaire : « C’est une affaire terrifiante où se croisent des militaires qui ont oublié le mot scrupule et le sens du devoir, des barbouzes qui naviguent dans les eaux troubles de la sécurité privée et un homme d’affaires véreux qui utilise la maçonnerie pour régler ses comptes professionnels ».

Mes aimables lecteurs-questionneurs m’ont demandé aussi comment je considérais cette affaire en regard de son contexte maçonnique.

Je ne puis dans la limite d’un blog développer à nouveau les raisons, que j’ai exposées dans mon livre, de mon opposition à la franc-maçonnerie. Pour faire bref et aller à l’essentiel, elles sont de deux ordres.

·   - La première porte sur le fond. Globalement, dans la plupart de ses obédiences, la franc-maçonnerie professe une totale hostilité envers toute acceptation de dogmes. Cela vise particulièrement le catholicisme. En fait, il s’agit d’un dogmatisme de l’antidogmatisme, ou autrement dit, l’affirmation qu’il n’y a pas de vérité et que c’est… la seule vérité !

Oh ! Je sais bien qu’il existe parmi les obédiences maçonniques des positions divergentes voire antagonistes sur le catholicisme, selon qu’il s’agisse des grandes obédiences laïcardes et pro-culture de mort LGBT ou de la GLNF et autres loges déistes ou dites spiritualistes. Mais même dans ce qu’il y a de moins à gauche, à ce que je lis dans leurs publications, le relativisme y est la position la plus partagée, et le refus de l’idée même de vérité ne conduit-elle pas au suicide de l’intelligence, au nihilisme ?

·   - La deuxième porte sur la réalité indéniable que la franc-maçonnerie est depuis toujours un lieu de formation de « hiérarchies parallèles », c’est-à-dire de « pouvoirs non assortis de responsabilités », de connivences discrètes sinon secrètes. À rebours même de l’affirmation démocratique, si martelée.

De fait, on peut reprendre sur ce point la formulation de Gustave Thibon : « À la boursouflure du mot correspond l’atrophie de la réalité ».

Historiquement, et dès sa création en Angleterre, la maçonnerie a été souvent une « auberge espagnole » où chacun des membres apportait ce qu’il voulait, du moins à la mesure de son influence. Et souvent à l’ombre des loges les plus influentes se sont développées les pires utopies. Il suffit de considérer le rôle de la loge des « neuf sœurs » qui regroupa tout le « gratin » de la révolution française.

À l’ombre des loges ont pu aussi se tisser des connivences affairistes voire criminelles comme dans le cas évoqué ci-dessus.

Mais la plus élémentaire honnêteté exige de rappeler que ce n’est pas seulement dans les loges que l’on peut concocter de sordides machinations. L’Église catholique et, à son plus haut niveau, le Vatican, n’ont pas été et ne sont pas exempts de pareilles choses. Le Diable se plaît toujours à aller subvertir -  ou du moins à essayer - ce qu’il y a de plus proche de Dieu.

Même s’il en vient un certain nombre, tous les maux de la société ne viennent pas de la franc-maçonnerie…