Procès contre Marine le Pen et Gilbert
Collard
C’était
hier au Palais de justice de Paris.
Incroyable
mais vrai, le gouvernement (en l’occurrence, le sublime ministre de l’intérieur,
Castaner) avait porté plainte contre ces deux députés pour avoir diffusé quelques
photos significatives de l’effroyable barbarie de l’Etat islamique (dit « Daesh »)
au motif que cela a pu être vu par des jeunes et les troubler ainsi.
On
croit rêver ! Comme si à longueur de films, d’émissions, de réseaux dits
sociaux les jeunes ne voyaient pas sans
cesse le défilé de tant d’abominations dont la cruauté humaine est capable.
Et comme
s’il ne fallait surtout pas montrer celles perpétrées par l’Etat islamique.
Ce qui,
selon ce grand prince de l’intelligence qu’est le camarade Castaner pouvait entraîner
une réaction islamophobe !
Superbe
raisonnement en effet reposant sur une objective assimilation de l’islam et de
l’islamo-terrorisme…et allant totalement à l’encontre du but recherché
Mais si
on suivait toujours la logique castanérienne, ne faudrait-il pas tout de suite
interdire tous les films et documentaires montrant les atrocités de la Shoah ?
Et aussi celles de tant d’autres horreurs génocidaires du goulag et du laogaï
et de l’Arménie au Cambodge, au Biafra et au Rwanda.
L’hypocrisie
gouvernementale est « à faire hennir les constellations » comme
aurait dit Léon Bloy.
Reste à
savoir ce que jugera le tribunal. Ce ne sera pas inintéressant.
Universités décoloniales
Ce dernier
lundi dans la page « Débats » du Figaro, un pertinent article d’analyse
de la pénétration des universités par les « militants décoloniaux ».
Les
professeurs Samuel et Xavier-Laurent Salvador, animateurs de l’Observatoire du décolonialisme et des idéologies
identitaires, y exposent les mécanismes, par les artifices du noyautage, et
de la promotion par cooptation d’une conquête chez nous, en France, à bien des
égards similaire à celle des campus américains.
Sans
doute faudrait-il mentionner aussi les procédés d’intimidation en quelque sorte
pré-terroristes.
Les
phénomènes actuels ne sont pas bien sûr totalement nouveaux. Ils s’inscrivent
partiellement dans la continuité des méthodes de subversion, de submersion et
de violence utilisées par les différents mouvements soixante-huitards et post-trotskystes
ou maoïstes.
La
grande différence c’est que la dialectique de la lutte des races s’est en
grande partie substituée à celle de la lutte des classes.
Ce n’est
pas pour la satisfaction qui serait aussi dérisoire que vaniteuse que nous
considérons devoir rappeler pourquoi avec l’Agrif, nous avons été les premiers
à dénoncer le racisme antiblanc d’Houria Bouteldja et de son mentor le pseudo
sociologue Saïd Bouamama et à poursuivre devant les tribunaux.
C’est
que, bien plus qu’aux Etats-Unis, la dimension islamiste prévaut dans leur
idéologie et dans leurs visées.
Dans
leur article, les analystes de l’Observatoire
du décolonialisme et des idéologies identitaires ne mentionnent pas cela.
Or l’actualité
fait que le rapport de Benjamin Stora sur la « colonisation et la guerre d’Algérie »
que lui a commandé notre idéologiquement calamiteux président de la République
(« la colonisation de l’Algérie, crime contre l’humanité ») est paru
il y a peu.
Nous l’avons
déjà brièvement commenté ou fait commenter sur ce blog par notre ami Maurice
Calmein. Mais nous y avons consacré une plus longue analyse et réplique à
paraître bientôt dans Reconquête.
L’ancien
permanent trotskyste de l’O.C.I (Organisation Communiste Internationaliste) qu’a
été Stora (« troskyste un jour, troskyste toujours ») apporte
beaucoup de son eau si trouble au moulin de Bouteldja.
Cette
dernière, nationaliste algérienne n’a jamais voulu prendre la nationalité
française et sur cela au moins nous ne lui faisons aucun reproche. Sauf que,
nous l’approuverions encore plus si elle allait travailler et vivre en son
pays.
Mais si
Stora fait lui aussi, un boulot de militant « décolonial », il n’est
pas en effet aussi clair que Bouteldja. Il est beaucoup plus empêtré qu’elle
dans son identité.
En
effet, il est né à Constantine d’une famille juive qui en 1962 a choisi de
prendre la valise pour la France plutôt que de risquer le cercueil.
L’immense
majorité des juifs d’Algérie avaient été des partisans de l’Algérie française
et nombre d’entre eux en furent des défenseurs très actifs.
J’en
évoque quelques uns dans mon article pour Reconquête.
Le trotskyste Stora, lui, bien loin de leur
mouvance, s’affaire dans l’anticolonialisme, s’étant consacré d’abord à la
glorification du communisme indochinois (Hô-Chi-Minh, Pol-Pot…). Ensuite, de
par son métier d’historien « grand spécialiste » de la colonisation
de l’Algérie, il a été de plus en plus considéré par les derniers présidents de
la République française et jusqu’à Macron comme un personnage incontestable
dans les relations politico-culturelles entre la France et l’Algérie.
Le
dernier rapport que lui a demandé Macron relevait en réalité d’une tâche
difficile consistant à la fois à faire avancer les exigences du gouvernement
algérien pour toujours plus de repentance du gouvernement français, et à
manifester par prudence électoraliste quelques égards pour les mémoires des
populations de rapatriés, Pieds-noirs, Juifs, Français-musulmans et Harkis. Les
plus importantes de ses « préconisations » sont inacceptables pour
ces dernières.
Néanmoins,
elles sont toujours insuffisantes pour les gouvernants algériens qui ne
voudront pas autre chose qu’une perpétuelle expiation de la France tant que
celle-ci ne les aura pas ramenés dans les justes voies du respect.
Et puis
pour eux, Stora, si complaisant soit-il pour les exigences algériennes n’a pas
tous les mérites d’Houria Bouteldja. Elle, ce qu’elle veut, beaucoup plus
explicitement, c’est tout simplement la soumission des « blancs »,
dans la parfaite continuité de l’esclavagisme barbaresque.