Voilà encore qu’un territoire historique de ce qui demeure de l’Arménie chrétienne génocidée il y a un siècle, la région du Nagorny-Karabakh, pourrait être conquise et sa population exterminée par les forces de l’Azerbaïdjan.
Celles-ci sont puissamment encadrées et armées par l’armée turque de Recep Tayyip Erdogan ; et avec aussi, scandaleusement, l’armement sophistiqué des drones israéliens.
La situation géopolitique et militaire de la région peut se résumer ainsi :
- L’Azerbaïdjan musulman voulant militairement s’emparer du Nagorny-Karabakh, disposant d’un budget militaire sept fois plus important que celui de l’Arménie. L’Azerbaïdjan est une nation principalement turcophone et de religion chiite, étroitement liée à la Turquie qui lui fournit notamment l’appui de son armée de l’air et de ses pilotes.
Jusqu’ici, l’Azerbaïdjan, quoique chiite, n’était pas soutenu par l’Iran, qui trouvait plus d’intérêts dans de bons liens avec l’Arménie. Mais l’Iran a rompu avec cette position et, au nom de la solidarité islamique, soutient désormais l’Azerbaïdjan.
- La Turquie, toujours membre de l’OTAN, a constamment bénéficié du soutien des États-Unis. Rien ne laisse présager que cela pourrait changer. Il en est de même avec l’Allemagne.
- Israël, on le sait, voit en l’Iran son ennemi majeur. Il n’a pourtant pas, hélas, de scrupules à vendre ses drones meurtriers à cet Azerbaïdjan allié de la Turquie et de l’Iran.
Le fait que le peuple arménien ait été, comme le peuple juif, victime d’un terrible génocide n’a pas dissuadé les dirigeants hébreux de procéder à ces ventes. Il est vrai aussi qu’Israël achète à Bakou une grande partie de son pétrole… En regard de cela, les grands principes de solidarité morale qui devraient unir deux nations victimes d’un semblable génocide n’ont pas pesé très lourd.
- La Russie : quoique l’Arménie ait été une république soviétique et qu’elle demeure dans la sphère russe, y achetant notamment ses armes à ce jour, Vladimir Poutine n’a pas jugé bon de contrebalancer par un soutien militaire aux défenseurs arméniens du Haut-Karabakh l’engagement turc aux côtés de l’Azerbaïdjan.
Pour l’heure donc, le néo-sultan ottoman, le frère musulman Hitlerdogan n’a pas trop à s’en faire ! Il peut continuer, un siècle après, à parachever le génocide arménien.
Les solidarités de chrétienté que l’on attendrait ne se manifestent pas pour la première nation christianisée de l’histoire.
L’islam se porte bien.