Il
faudra certes demain des informations fiables et un certain recul pour analyser
la crise sanitaire, économique, sociale et civilisationnelle qui secoue aujourd’hui presque tous les pays.
N’étant
ni épidémiologiste, ni prophète, je me garderai pour ma part de tout diagnostic
sur les causes du surgissement du méchant virus, et encore plus sur l’étendue
des ravages qu’il pourrait causer.
J’observe
que parmi mes bons amis, il y a de fortes différences d’appréciations sur le
phénomène.
Certains
demeurent, sinon minimalistes, du moins confiants. Ils s’appuient notamment sur
les analyses du professeur Didier Raoult, l’éminent directeur de l’I.H.U. de
Marseille. Selon ce dernier, en France on a sans doute commis de graves erreurs
dans la considération de la maladie et surtout, celle du retard dans les moyens
sanitaires et thérapeutiques à mettre en œuvre pour la combattre. Mais il
invite à ne pas paniquer, faisant observer qu’au nombre des victimes, d’une
part, on est encore très loin du compte de la mortalité entraînée jadis par les
épidémies des plus mauvaises grippes, d’autre part que des moyens thérapeutiques
pourraient être mis en œuvre assez rapidement.
D’autres,
en revanche, observent la pandémie qui, selon eux, ira croissant, avec des
perspectives apocalyptiques : signe avant-coureur de la fin du monde,
« fléau de Dieu » châtiant l’humanité pour ses offenses collectives,
de dimension planétaire, à l’ordre naturel. On sait que l’expression
« fléau de Dieu » fut accolée à la barbarie d’Attila. Un de nos amis
italiens, Roberto de Mattei, évoque plutôt le conquérant musulman Tamerlan qui,
avant les grands génocides modernes, fut, selon les historiens, le plus grand
exterminateur que l’humanité ait connu jusqu’à lui.
Pour
ma part, je reste dans le domaine des compétences que j’ai pu acquérir au long
de ma vie, dans l’ordre politique. Certes, je ne nie pas les abominations
contre le respect de la vie et de la loi naturelle perpétrées par l’homme
moderne dans le mépris de la Création et du Dieu créateur. Mais, m’en tenant à
l’Évangile de ma foi catholique, je sais que je ne sais « ni le jour ni
l’heure » où les temps seront accomplis.
J’espère
que mes amis diversement millénaristes ou providentialistes ne m’en voudront
pas d’espérer encore en une victoire de la médecine sur la maladie. La Sainte
Providence, avec nos prières, peut y aider. J’observe d’ailleurs souvent que
les plus durs contempteurs habituels de la médecine et de la pharmacie n’hésitent
généralement pas à se faire soigner dans les cliniques et les hôpitaux quand
ils n’ont pas d’autre choix.
Cela
dit, je crois profondément à la justesse de la pensée tirée du grand Bossuet :
« Dieu se rit des hommes qui
déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».
Nous
y voilà aujourd’hui avec ceux qui ont été jusqu’ici les idéologues du
mondialisme, les théoriciens de la « division internationale du
travail ». La Chine est désormais « l’usine du monde »,
fabriquant, entre autres, 90 % des produits constitutifs de nos médicaments. Et
c’est ainsi que notre France n’est plus « autosuffisante » en bien de
domaines, ne pouvant plus désormais suffisamment produire, comme jadis, ce dont
elle a vitalement besoin.
Nous
y voilà, encore, avec la réalité des « territoires » et des
« quartiers » qu’ont voulu presque tous les politiques, tous les partisans
de l’immigrationnisme le plus absurde, le plus criminel. Eh bien, dans ces
« territoires » et « quartiers », non seulement la
« racaille » attaque nos policiers et pompiers mais c’est toute une
population qui n’entend pas se plier aux directives de confinement.
Et
c’est aussi que, faut de pouvoir les imposer dans ces zones, nos policiers et
gendarmes sont plutôt utilisés dans des missions contestables d’interdiction de
la moindre promenade sur nos immenses plages où pourtant on ne risque guère les
ravages coroniques de la promiscuité.
En
attendant que se termine, comme je l’espère, cette vilaine période, j’applique
ma vieille devise particulièrement adaptée à notre nécessité de
confinement : « contre mauvaise
fortune, bunker ! »