Je n’ai, on le sait,
aucune sympathie pour ce gouvernement qui est bien obligé d’essayer de faire
passer des « réformes sociales » pour permettre la continuation de la
« révolution sociétale ». Mais je n’en ai non plus aucune pour les
gros syndicats subventionnés qui ne veulent d’aucune réforme réaliste.
Car, je le redis, la
question de fond de la réforme des retraites est bien évidemment celle couplée
de la durée des cotisations et celle de la démographie. On voit mal en effet
comment on pourrait sérieusement revenir à l’équilibre financier des caisses de
retraite et du système des retraites en général sans pouvoir reculer l’âge du
départ.
Or, pour atteindre cet équilibre,
il serait nécessaire de repousser à 64 ans, à l’échéance de 2025, l’âge du
départ à taux plein et à 65 ans à l’échéance de 2028.
Cela bien sûr ne serait
pas nécessaire avec un taux de fécondité tel qu’il ne réduirait pas chaque
année un peu plus le nombre des enfants nés, appelés un jour à cotiser.
Ce n’est certes
peut-être pas la plus haute raison, qui est celle du droit à la vie des enfants
conçus, pour combattre la politique de banalisation de l’avortement, mais c’en
est une très tangible. Hélas, l’avortement est devenu un intouchable tabou,
porté par une diabolique inversion de sacralisation, dont toute remise en cause
entraîne la mort politique et sociale de son auteur.
Pourtant, il suffirait, pour
briser le tabou, pour abattre ce totem, pour en finir avec cette soumission à
la plus radicale des inversions morales, qu’un petit nombre de femmes et d’hommes
de caractère, de convictions religieuses ou tout simplement de bon sens
décident d’en finir les uns avec la plus manifeste des transgressions du
Décalogue, les autres avec le mépris du respect de la vie innocente.
Ajoutons encore que la
double position du Rassemblement National de Marine Le Pen, et pour l’intouchabilité
de la loi Veil et pour le retour à la retraite à 60 ans, ne grandit pas ce
mouvement à nos yeux. Non seulement l’électoralisme ne justifie pas tout mais
il n’est pas du tout certain qu’un peu de courage sur des questions
essentielles, pour peu qu’elles soient bien exposées, aurait des effets
négatifs.