J'ai naguère exprimé que je ne voyais pas Macron
arriver au bout de son mandat.
Je ne suis pas aujourd'hui si sûr de m'être trompé.
La grande réforme sociale (non pas
« sociétale » comme la PMA) de sa présidence devait être celle du
régime des retraites. Le processus de son instauration vire à la palinodie.
Annoncée comme une réforme miracle pendant la campagne
présidentielle dans l'enthousiasme des bobos marcheurs elle a été préparée
dix-huit mois durant sous la houlette de l'ancien ministre de Jacques Chirac
qui fut aussi président du conseil économique et social, le haut commissaire
aux retraites Jean-Paul Delevoye.
Ce dernier est encore un de ces hauts dirigeants
gouvernementaux ayant oublié une de leurs fonctions dans l'obligatoire
« déclaration d'intérêts » qu'ils doivent fournir.
Il avait omis, révèle le Parisien, sa fonction
d'aministrateur au sein d'un institut de formation de l'assurance. Une
« erreur » a-t-il reconnu ! Cela fait tout de même un peu
désordre pour un personnage chargé d'élaborer les principes des reconstitutions
des carrières des salariés français.
Mais, plus gravement, tout le monde, et peut-être
Macron lui-même, s'aperçoit maintenant que la réforme en réalité n'était pas
tout à fait prête puisque notre gouvernement n'allait la faire connaître que
peu à peu. La preuve en est dans le fait qu'il est annoncé qu'Edouard Philippe,
avec sa gueule de croque-mort de bande dessinée doit en « dévoiler
l'intégralité demain ». Somme toute comme la finale d'un numéro de
streap-tease !
Monsieur Macron n'a donc pas été fichu de faire
aboutir en dix-huit mois sa réforme annoncée des retraites.
Napoléon allait plus vite dans l'élaboration des codes
fondamentaux de notre droit !
On imagine sans mal la goguenardise intérieure de
Poutine : ce Macron s'apprêtant sur son système de retraites ne se
pique-t-il pas, avec Angéla Merkel, de pouvoir l'influencer en vue d'une
retraite de la Russie des terres qu'elle occupe dans le Donbass
uktainien ?
Pour l'heure, l'effet de l'annonce de la réforme des
retraites en France a surtout été celui du ressurgissement des drapeaux rouges
du syndicalisme révolutionnaire de la CGT et la remise en selle de son
conducator, le camarde Martinez. Ce dernier, triomphant comme un Peppone que
n'aurait pas finalement terrassé le bon Don Camillo, exulte de son puissant
retour sur le devant de la scène par trop confisqué ces derniers temps par les
maudits gilets jaunes.
À ces derniers il prodigue bien sûr la tactique des
mains tendues pour la convergence des luttes.
Certes, Martinez qui connaît à sa manière l'histoire
syndicale, sait bien que les gilets jaunes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec
les syndicalistes de la fédération des jaunes de France du début du XXème
siècle, ennemis jurés de la CGT.
Mais quoi qu'il en fut et quoi qu'il en soit, la haine
du « jaune » est comme un réflexe pavlovien chez ce rouge. Aussi
veut-il bien faire un peu de convergence avec certains gilets jaunes, comme
Lénine la prônait avec les « idiots utiles », les « compagnons
de route » d'un moment. Avant de les liquider.
Martinez, en bon bolchevique, n'a que mépris pour les
gilets jaunes. Ils sont de la catégorie que détestait Marx : « la
racaille en haillons... »(Manifeste du parti communiste- Chapitre
« Bourgeois et prolétaires » p.33 in éditions 10-18).
Un point de satisfaction encore pour le chef de la
CGT : les provocateurs « black-blocs » n'ont pas trop perturbé
la grande manif syndicale.
Le pouvoir avait-il donné l'assurance qu'ils seraient
mieux controlés que dans leurs perturbations de celles des gilets jaunes ?