mardi 10 décembre 2019

Macron démission ?

J'ai naguère exprimé que je ne voyais pas Macron arriver au bout de son mandat.
Je ne suis pas aujourd'hui si sûr de m'être trompé.

La grande réforme sociale (non pas « sociétale » comme la PMA) de sa présidence devait être celle du régime des retraites. Le processus de son instauration vire à la palinodie.

Annoncée comme une réforme miracle pendant la campagne présidentielle dans l'enthousiasme des bobos marcheurs elle a été préparée dix-huit mois durant sous la houlette de l'ancien ministre de Jacques Chirac qui fut aussi président du conseil économique et social, le haut commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye.

Ce dernier est encore un de ces hauts dirigeants gouvernementaux ayant oublié une de leurs fonctions dans l'obligatoire « déclaration d'intérêts » qu'ils doivent fournir.
Il avait omis, révèle le Parisien, sa fonction d'aministrateur au sein d'un institut de formation de l'assurance. Une « erreur » a-t-il reconnu ! Cela fait tout de même un peu désordre pour un personnage chargé d'élaborer les principes des reconstitutions des carrières des salariés français.

Mais, plus gravement, tout le monde, et peut-être Macron lui-même, s'aperçoit maintenant que la réforme en réalité n'était pas tout à fait prête puisque notre gouvernement n'allait la faire connaître que peu à peu. La preuve en est dans le fait qu'il est annoncé qu'Edouard Philippe, avec sa gueule de croque-mort de bande dessinée doit en « dévoiler l'intégralité demain ». Somme toute comme la finale d'un numéro de streap-tease !

Monsieur Macron n'a donc pas été fichu de faire aboutir en dix-huit mois sa réforme annoncée des retraites.
Napoléon allait plus vite dans l'élaboration des codes fondamentaux de notre droit !
On imagine sans mal la goguenardise intérieure de Poutine : ce Macron s'apprêtant sur son système de retraites ne se pique-t-il pas, avec Angéla Merkel, de pouvoir l'influencer en vue d'une retraite de la Russie des terres qu'elle occupe dans le Donbass uktainien ?

Pour l'heure, l'effet de l'annonce de la réforme des retraites en France a surtout été celui du ressurgissement des drapeaux rouges du syndicalisme révolutionnaire de la CGT et la remise en selle de son conducator, le camarde Martinez. Ce dernier, triomphant comme un Peppone que n'aurait pas finalement terrassé le bon Don Camillo, exulte de son puissant retour sur le devant de la scène par trop confisqué ces derniers temps par les maudits gilets jaunes.
À ces derniers il prodigue bien sûr la tactique des mains tendues pour la convergence des luttes.
Certes, Martinez qui connaît à sa manière l'histoire syndicale, sait bien que les gilets jaunes d'aujourd'hui n'ont rien à voir avec les syndicalistes de la fédération des jaunes de France du début du XXème siècle, ennemis jurés de la CGT.

Mais quoi qu'il en fut et quoi qu'il en soit, la haine du « jaune » est comme un réflexe pavlovien chez ce rouge. Aussi veut-il bien faire un peu de convergence avec certains gilets jaunes, comme Lénine la prônait avec les « idiots utiles », les « compagnons de route » d'un moment. Avant de les liquider.

Martinez, en bon bolchevique, n'a que mépris pour les gilets jaunes. Ils sont de la catégorie que détestait Marx : « la racaille en haillons... »(Manifeste du parti communiste- Chapitre « Bourgeois et prolétaires » p.33 in éditions 10-18).
Un point de satisfaction encore pour le chef de la CGT : les provocateurs « black-blocs » n'ont pas trop perturbé la grande manif syndicale.
Le pouvoir avait-il donné l'assurance qu'ils seraient mieux controlés que dans leurs perturbations de celles des gilets jaunes ?

Qu'en sera-t-il ce mardi ?