Ceux qui évoquent un « islam
politique » pour surtout bien le distinguer de l’islam qui, en soi - selon
eux – ne serait donc pas politique, ne sont certes le plus souvent que des ignorants
stupides.
La plupart, parmi eux,
ne font que répéter mimétiquement la formule de la rhétorique macronienne sans
aucune réflexion. Ils ne savent rien du modèle politique totalitaire de Mahomet
à Médine, ni du contenu du Coran et des Hadîths, ni de l’histoire des califes et
des sultans ; ni de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et de
ses 57 États adhérents ; ni la signification des mots « oumma »,
« charia », dhimmi ».
Sur les réalités de l’islam
en Europe, sur les politiques des pays phares des deux composantes de l’islam,
Iran chiite, Turquie et Arabie saoudite sunnites, et sur les Émirats, et sur le
Qatar, et sur le sultan de Bruneï et sur l’université d’Al-Azar, ils ne se demandent
pas où peut bien exister un islam réellement non politique ? Un islam qui
ne serait qu’une religion ?
Comme si, par-delà toute
la diversité de ses « écoles » juridiques, de ses 57 États de l’OCI, l’islam
n’était pas aujourd’hui, comme tout au long de son histoire, traversé par des
conflits d’ordre presque toujours politiques, si rarement religieux ? Certes,
par un scrupuleux souci d’exactitude, rappelons l’exception du soufisme, ce
courant mystique de l’islam, si souvent évoqué par les islamophiles chrétiens
et qui n’aurait pas de dimension politique. Mais le soufisme, ce n’est qu’une
minorité numériquement dérisoire dans l’islam, de l’autre, n’est-il pas un « attrape-gogos-chrétiens »,
une sorte de cheval de Troie musulman pour attirer et convertir à l’islam des
déboussolés du christianisme ?
Mais il n’y a pas que
les incultes à invoquer un islam « politique » sous-entendant l’idée
d’un islam non politique.
Dans la classe
politico-médiatique, il y a surtout les « prudents », ceux qui craignent
de désigner la réalité par les mots adéquats. La vérité, c’est qu’ils évoquent
un islam « politique » pour ne pas parler « d’islam jihâdiste »,
ou plus clairement encore « d’islam terroriste ».
Moyennant quoi, M.
Macron en tête, qui prétendait à propos du voile ne pas se hâter de se prononcer
pour ne pas ajouter à la confusion, ils ne font qu’obscurcir le débat sur l’islam.
Car s’ils ne pratiquaient pas le lâche déni de la réalité fondamentalement
totalitaire, donc politique, de l’islam, ils pourraient tout simplement
distinguer l’islam de l’islam jihâdiste ou terroriste.
Ni M. Erdogan, ni le roi du Maroc, et les
cinquante autres chefs d’État musulmans avec eux ne leur en tiendraient
rigueur, sachant bien, eux, que toujours
et partout l’islam est politique, qu’aucune part il n’a été prescrit qu’il fallait
rendre à Mahomet ce qui est à Mahomet, et à Allah ce qui est à Allah.
Car le Coran proclame :
« Obéissez à Allah, obéissez à
Mahomet ! ».
***
Géopolitique islamique : pour l’heure, Poutine joue et
gagne mais…
Inquiétant d’abord que
ce gonflement au Botox du visage de Poutine. Qu’est-ce que cela peut bien
révéler ?
Sur le pan de la
géopolitique du Proche et du Moyen-Orient, il a certes pour l’instant bien mené
son jeu : alliance simultanément avec la Syrie, et donc avec l’Iran, et
donc avec le Hezbollah libanais, et pacte avec la Turquie. Pour autant, il n’a
pas totalement lâché les Kurdes cyniquement et stupidement abandonnés par
Trump.
Néanmoins, tout ne va
pas pour le mieux pour l’alliance ci-avant évoquée.
Car, en Irak, les
manifestations réprimées dans le sang avec des centaines de tués sont le fait d’une
grande partie de la population notamment chiite excédée par la connivence
coûteuse du gouvernement chiite avec le pouvoir iranien évidemment chiite.
De même, au Liban où la
majorité de la population conspue l’inefficacité du régime du général Aoun. Or,
la puissance dominante de ce régime est celle du Hezbollah (« parti de
Dieu ») chiite inféodé au pouvoir iranien. Mais, pour la première fois, de
très nombreux chiites libanais, jusque là totalement sous le contrôle du
Hezbollah, ont manifesté contre l’emprise iranienne qui ruine économiquement le
pays. En fait, à Bagdad comme à Beyrouth, une grande partie des chiites se
révoltent contre la misère causée par le poids de la guerre en Syrie. Et d’ailleurs,
il en est de même en Iran où une grande partie de la population, de plus en
plus miséreuse du fait des sanctions occidentales, n’accepte pas non plus le
coût du soutien à la Syrie et à son allié du Hezbollah libanais.
Or, le régime syrien qui
repose essentiellement sur la minorité alaouite, renforcée par les autres minorités
non sunnites (chrétienne, druze, kurde), ne représente au mieux qu’un quart de
la population.
Sans les Russes, et sans
l’appui du régime iranien et du Hezbollah, son allié irano-libanais, le régime
de Bachar el-Assad ne durerait pas longtemps. La Russie dispose certes de la
plus forte puissance militaire dans ce contexte conflictuel du Proche-Orient. Mais la guerre en Syrie
lui coûte très cher aussi alors que les relations avec la Turquie ne sont pas à
l’abri de retournements, tant la rivalité russo-turque a été une longue
constante historique.