vendredi 8 novembre 2019

Parmi ceux qui parlent « d’islam politique » : les ignares mais aussi les « prudents »


Ceux qui évoquent un « islam politique » pour surtout bien le distinguer de l’islam qui, en soi - selon eux – ne serait donc pas politique, ne sont certes le plus souvent que des ignorants stupides.

La plupart, parmi eux, ne font que répéter mimétiquement la formule de la rhétorique macronienne sans aucune réflexion. Ils ne savent rien du modèle politique totalitaire de Mahomet à Médine, ni du contenu du Coran et des Hadîths, ni de l’histoire des califes et des sultans ; ni de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) et de ses 57 États adhérents ; ni la signification des mots « oumma », « charia », dhimmi ».

Sur les réalités de l’islam en Europe, sur les politiques des pays phares des deux composantes de l’islam, Iran chiite, Turquie et Arabie saoudite sunnites, et sur les Émirats, et sur le Qatar, et sur le sultan de Bruneï et sur l’université d’Al-Azar, ils ne se demandent pas où peut bien exister un islam réellement non politique ? Un islam qui ne serait qu’une religion ?

Comme si, par-delà toute la diversité de ses « écoles » juridiques, de ses 57 États de l’OCI, l’islam n’était pas aujourd’hui, comme tout au long de son histoire, traversé par des conflits d’ordre presque toujours politiques, si rarement religieux ? Certes, par un scrupuleux souci d’exactitude, rappelons l’exception du soufisme, ce courant mystique de l’islam, si souvent évoqué par les islamophiles chrétiens et qui n’aurait pas de dimension politique. Mais le soufisme, ce n’est qu’une minorité numériquement dérisoire dans l’islam, de l’autre, n’est-il pas un « attrape-gogos-chrétiens », une sorte de cheval de Troie musulman pour attirer et convertir à l’islam des déboussolés du christianisme ?

Mais il n’y a pas que les incultes à invoquer un islam « politique » sous-entendant l’idée d’un islam non politique. 

Dans la classe politico-médiatique, il y a surtout les « prudents », ceux qui craignent de désigner la réalité par les mots adéquats. La vérité, c’est qu’ils évoquent un islam « politique » pour ne pas parler « d’islam jihâdiste », ou plus clairement encore « d’islam terroriste ».

Moyennant quoi, M. Macron en tête, qui prétendait à propos du voile ne pas se hâter de se prononcer pour ne pas ajouter à la confusion, ils ne font qu’obscurcir le débat sur l’islam. Car s’ils ne pratiquaient pas le lâche déni de la réalité fondamentalement totalitaire, donc politique, de l’islam, ils pourraient tout simplement distinguer l’islam de l’islam jihâdiste ou  terroriste.

   Ni M. Erdogan, ni le roi du Maroc, et les cinquante autres chefs d’État musulmans avec eux ne leur en tiendraient rigueur, sachant bien, eux, que toujours et partout l’islam est politique, qu’aucune part il n’a été prescrit qu’il fallait rendre à Mahomet ce qui est à Mahomet, et à Allah ce qui est à Allah.

Car le Coran proclame : « Obéissez à Allah, obéissez à Mahomet ! ».

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Géopolitique islamique : pour l’heure, Poutine joue et gagne mais…

Inquiétant d’abord que ce gonflement au Botox du visage de Poutine. Qu’est-ce que cela peut bien révéler ?

Sur le pan de la géopolitique du Proche et du Moyen-Orient, il a certes pour l’instant bien mené son jeu : alliance simultanément avec la Syrie, et donc avec l’Iran, et donc avec le Hezbollah libanais, et pacte avec la Turquie. Pour autant, il n’a pas totalement lâché les Kurdes cyniquement et stupidement abandonnés par Trump.

Néanmoins, tout ne va pas pour le mieux pour l’alliance ci-avant évoquée.

Car, en Irak, les manifestations réprimées dans le sang avec des centaines de tués sont le fait d’une grande partie de la population notamment chiite excédée par la connivence coûteuse du gouvernement chiite avec le pouvoir iranien évidemment chiite.

De même, au Liban où la majorité de la population conspue l’inefficacité du régime du général Aoun. Or, la puissance dominante de ce régime est celle du Hezbollah (« parti de Dieu ») chiite inféodé au pouvoir iranien. Mais, pour la première fois, de très nombreux chiites libanais, jusque là totalement sous le contrôle du Hezbollah, ont manifesté contre l’emprise iranienne qui ruine économiquement le pays. En fait, à Bagdad comme à Beyrouth, une grande partie des chiites se révoltent contre la misère causée par le poids de la guerre en Syrie. Et d’ailleurs, il en est de même en Iran où une grande partie de la population, de plus en plus miséreuse du fait des sanctions occidentales, n’accepte pas non plus le coût du soutien à la Syrie et à son allié du Hezbollah libanais.

Or, le régime syrien qui repose essentiellement sur la minorité alaouite, renforcée par les autres minorités non sunnites (chrétienne, druze, kurde), ne représente au mieux qu’un quart de la population. 

Sans les Russes, et sans l’appui du régime iranien et du Hezbollah, son allié irano-libanais, le régime de Bachar el-Assad ne durerait pas longtemps. La Russie dispose certes de la plus forte puissance militaire dans ce contexte conflictuel du Proche-Orient. Mais la guerre en Syrie lui coûte très cher aussi alors que les relations avec la Turquie ne sont pas à l’abri de retournements, tant la rivalité russo-turque a été une longue constante historique.