Nos treize soldats qui
ont péri hier au Mali sont tombés dans l’accomplissement de leur devoir, ayant
par avance mis leur peau au bout de leur idéal de sacrifice pour la France.
Comme celle de tant
d’autres de leurs aînés, leur mort atteste de ce que malgré toutes les
entreprises de « déconstruction » de notre société, malgré tant
d’avilissement, de corruption, de lâcheté et d’abandon, la France n’est pas
encore morte.
Elle ne mourra pas tant qu’il y aura des hommes comme ces
treize-là, sciemment prêts à donner leur vie pour elle.
Des esprits médiocres
demandent quel est l’intérêt de cette mort et du coût de la guerre. Sans doute
ne peuvent-ils facilement comprendre qu’en soi l’acceptation d’une possible
mort au combat constitue déjà un formidable exemple et que le sacrifice a, en
lui-même, une valeur intrinsèque hors de toute supputation d’intérêt
stratégique ou politique.
Mais cela n’évacue pas
la nécessité de répondre à la question du pourquoi de la présence de quatre mille soldats français à peine,
missionnés pour une guerre sur un territoire immense et très difficile, contre
des ennemis presque toujours insaisissables. Ceci, sans l’appui des armées
indigènes mal dirigées, peu formées, peu motivées.
Cela n’évacue pas le devoir
de rappeler que l’islam jihâdiste a trouvé en Lybie le formidable armement laissé
par l’armée du colonel Khadafi, éliminé par l’armée française, sur décision
stupide de Nicolas Sarkozy, car sans solution de remplacement du régime et de
contrôle des armes, extraordinaire butin pour les jihâdistes.
Cela n’évacue pas la
question de savoir combien de temps encore le gouvernement français et, plus
encore, les gouvernements européens inertes, continueront à tolérer l’incurie
des États africains du Sahel, que pourtant ils financent largement.