La question de l’islam,
les problèmes de l’islam, les rapports de l’islam avec la société, avec le
pouvoir, occupent bien aujourd’hui dix ou vingt fois plus d’espace médiatique
qu’il y a trente ans.
Selon les jours, on
observe tout simplement plus ou moins d’effervescence politico-médiatique sur
les marqueurs islamiques de l’actualité nationale ou internationale, que ce
soit sur la question en France du port du voile islamique par les femmes ou sur
celles de la géopolitique de l’Afrique de l’Ouest à l’Indonésie.
Cette constante d’une
actualité de plus en plus islamo-centrée n’entraîne hélas pas chez la plupart
des politiques et commentateurs un semblant de début de culture et d’intelligence
sur la question.
Ils répètent presque
tous, de la gauche à la droite : « Le problème, ce n’est pas la religion musulmane, ce n’est pas l’islam,
le problème, c’est l’islam politique ».
Mais où donc l’islam n’est-il pas politique ?
N’est-elle pas une
internationale politique l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), avec
ses 57 États membres, organisation intergouvernementale dont le siège est à
Djeddah en Arabie et qui possède une délégation permanente à l’ONU ?
À l’échelle planétaire, existe-t-il
une autre organisation confessionnelle dont les membres soient exclusivement
des États ? L’islam n’est-il pas politique dans ses livres sacrés ?
Le Coran et les Hadîths ? Ne l’est-il pas dans le Coran où est sans cesse
martelé « Obéissez à Allah, obéissez à son prophète ! » ?
Et ce prophète, Mahomet,
le modèle à imiter en tous domaines, ne fut-il pas à la fois chef religieux,
chef de guerre, chef politique, et ordonnateur des mœurs ?
Et la place des femmes
dans la société, c’est-à-dire dans l’oumma,
la communauté des croyants, n’est-elle pas également de l’ordre de la politique ?
Ne l’est-il pas dans les
Hadîths, où sont racontés les faits et gestes du prophète, à imiter en tous
points, et ses enseignements, notamment sur les femmes, sur la guerre, sur le
commerce et les finances, sur la justice et les peines à appliquer ?
L’islam n’est-il pas
politique dans sa loi fondamentale, la charia, tirée des actes et des paroles
du prophète, la charia qui dicte tout, à tous, en tous domaines ? Et qui,
pour le moins, constitue le système de référence de tous les codes, politiques,
législatifs et judiciaires de tous les pays d’islam (à l’exception de la
particularité libanaise) ?
Quant aux organisations
des musulmans en France, la plus nombreuse, celle qui s’intitule aujourd’hui « musulmans
de France » et qui était jusqu’il y a peu l’UOIF (Union des Organisations
Islamiques de France), n’est-elle pas tout simplement la section en France de l’organisation
internationale des Frères musulmans, organisation politique s’il en est, et d’un
islam jihâdiste conquérant !
Pour ce qui est des
autres organisations, comme elles dépendent presque toutes d’États étrangers
(Maroc, Algérie, Turquie, etc…), qui pourrait sérieusement les prétendre non
politiques ?
Islam non politique sans
doute que celui de l’organisation des mosquées turques organisatrice des
meetings, chez nous, du chef de l’État turc, l’islamo-ottoman Erdogan, qui
entend être le nouveau calife du nouvel empire ottoman !
En vérité, évoquer un « islam
politique » à ne pas accepter, pour le différencier de l’islam en général,
considéré seulement comme une religion, c’est au mieux faire preuve d’un
tragique déni de réalité.