mercredi 30 octobre 2019

Mais où donc, quand et en quoi l’islam n’est-il pas politique ?


La question de l’islam, les problèmes de l’islam, les rapports de l’islam avec la société, avec le pouvoir, occupent bien aujourd’hui dix ou vingt fois plus d’espace médiatique qu’il y a trente ans.

Selon les jours, on observe tout simplement plus ou moins d’effervescence politico-médiatique sur les marqueurs islamiques de l’actualité nationale ou internationale, que ce soit sur la question en France du port du voile islamique par les femmes ou sur celles de la géopolitique de l’Afrique de l’Ouest à l’Indonésie.

Cette constante d’une actualité de plus en plus islamo-centrée n’entraîne hélas pas chez la plupart des politiques et commentateurs un semblant de début de culture et d’intelligence sur la question. 

Ils répètent presque tous, de la gauche à la droite : « Le problème, ce n’est pas la religion musulmane, ce n’est pas l’islam, le problème, c’est l’islam politique ».

Mais où donc l’islam n’est-il pas politique ?

N’est-elle pas une internationale politique l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI), avec ses 57 États membres, organisation intergouvernementale dont le siège est à Djeddah en Arabie et qui possède une délégation permanente à l’ONU ?

À l’échelle planétaire, existe-t-il une autre organisation confessionnelle dont les membres soient exclusivement des États ? L’islam n’est-il pas politique dans ses livres sacrés ? Le Coran et les Hadîths ? Ne l’est-il pas dans le Coran où est sans cesse martelé « Obéissez à Allah, obéissez à son prophète ! » ?

Et ce prophète, Mahomet, le modèle à imiter en tous domaines, ne fut-il pas à la fois chef religieux, chef de guerre, chef politique, et ordonnateur des mœurs ?

Et la place des femmes dans la société, c’est-à-dire dans l’oumma, la communauté des croyants, n’est-elle pas également de l’ordre de la politique ?

Ne l’est-il pas dans les Hadîths, où sont racontés les faits et gestes du prophète, à imiter en tous points, et ses enseignements, notamment sur les femmes, sur la guerre, sur le commerce et les finances, sur la justice et les peines à appliquer ?

L’islam n’est-il pas politique dans sa loi fondamentale, la charia, tirée des actes et des paroles du prophète, la charia qui dicte tout, à tous, en tous domaines ? Et qui, pour le moins, constitue le système de référence de tous les codes, politiques, législatifs et judiciaires de tous les pays d’islam (à l’exception de la particularité libanaise) ?

Quant aux organisations des musulmans en France, la plus nombreuse, celle qui s’intitule aujourd’hui « musulmans de France » et qui était jusqu’il y a peu l’UOIF (Union des Organisations Islamiques de France), n’est-elle pas tout simplement la section en France de l’organisation internationale des Frères musulmans, organisation politique s’il en est, et d’un islam jihâdiste conquérant !

Pour ce qui est des autres organisations, comme elles dépendent presque toutes d’États étrangers (Maroc, Algérie, Turquie, etc…), qui pourrait sérieusement les prétendre non politiques ?

Islam non politique sans doute que celui de l’organisation des mosquées turques organisatrice des meetings, chez nous, du chef de l’État turc, l’islamo-ottoman Erdogan, qui entend être le nouveau calife du nouvel empire ottoman !

En vérité, évoquer un « islam politique » à ne pas accepter, pour le différencier de l’islam en général, considéré seulement comme une religion, c’est au mieux faire preuve d’un tragique déni de réalité.