Nos députés sont pleins
de bons sentiments, pleins d’amour, pleins de haine contre la haine dont ils
entendent traquer toutes les expressions.
Ainsi, après l’avoir
examinée en commission des Lois, s’apprêtent-ils à voter une « Loi contre
la haine sur internet » présentée par la députée macronienne de Paris
Laetitia Avia.
Et, a priori bien sûr,
qui donc voudrait défendre un principe de liberté sans entrave de la haine ?
Seulement voilà, des esprits chagrins objectent que la haine est un sentiment
et que lorsque des régimes politiques s’avisent de traquer les sentiments des
citoyens, cela rappelle de bien noires heures de l’histoire humaine.
Ainsi, les « grands
ancêtres » de notre République s’avisèrent-ils d’envoyer à la guillotine
des milliers de mauvais citoyens suspectés du crime de haine du peuple.
Après quoi, ayant de
surcroît abondamment génocidé la Vendée, exterminé en Provence, dans le
Lyonnais et au Pays Basque, ces défenseurs de la vertu et de l’amour civique s’accusèrent-ils
mutuellement de toutes les trahisons.
Les Jeunes-Turcs pour leur
part entendaient éradiquer la haine des Arméniens et autres chrétiens. On a vu
comment.
Les nazis, eux, taxèrent
les juifs de haine contre l’Allemagne.
Les communistes, après
avoir exterminé des dizaines de millions de personnes coupables de haine du
peuple en Union soviétique, en Chine et ailleurs, mirent au point les
traitements moins brutaux de certains dissidents dans les hôpitaux
psychiatriques. Ils généralisèrent pour ces intellectuels suspectés de ne pas
assez aimer le régime, voire d’éprouver des pulsions de haine, le diagnostic de
« phobie ».
Aujourd’hui en France,
il s’agit somme toute d’adapter et développer la législation « antiraciste »
dans la lutte contre la cyber-haine.
Je ne reviendrai pas ce
jour sur toutes les ambiguïtés et contradictions des applications des lois
Pleven et Rocard-Gayssot.
Mais, à l’initiative de
madame Avia en commission des lois, les députés « marcheurs »
traqueurs de la haine entendent aussi cibler les contenus portant « atteinte
à la dignité de la personne humaine ». Soit.
Mais quand, pour la
nécessité de ma responsabilité d’animateur de l’AGRIF, je me dois de parcourir
Charlie-Hebdo, je me demande bien comment le Parquet ne poursuit pas.
Qu’en sera-t-il
désormais des reprises sur internet de cet Himalaya d’excrémentation, de
vomissure et de haine ?
En effet, cette
publication ne présente-t-elle pas chaque semaine des sommets de mépris et d’abjection
contre la dignité de la personne humaine ? Comme si le Christ, atrocement
représenté dans un sommet d’obscénités, n’a pas été une personne humaine ?
Comme si Vincent
Lambert, traité atrocement avec un abject mépris du respect de sa vie, de sa
souffrance, de sa dignité, n’était pas une personne humaine ?
Mépris de Charlie-Hebdo,
à la hauteur de celui des pires ricanements des tortionnaires des camps de la
mort du nazisme ou des bourreaux khmers rouges !
On pèse combien l’antiracisme,
le respect de la dignité humaine, et la lutte contre la haine revendiquée par
la députaille macronique ne servent qu’à l’établissement
totalitaire d’une censure à géométrie variable.
Et d’ailleurs, comme
tous les dirigeants totalitaires, Macron n’accuse-t-il pas en effet,
systématiquement, ses adversaires d’être des propagateurs de haine ? Belle
inversion de la réalité !
J’ai déjà écrit sur ce
blog qu’il y avait du Néron chez ce Macron. Dieu, que sont religieusement et
culturellement pitoyables les « bobos cathos » qui ont voté le mois
dernier pour sa politique parfaitement antichrétienne !