vendredi 21 juin 2019

Et si la haine se dissimulait sous le couvert de lutter contre la haine ?


Nos députés sont pleins de bons sentiments, pleins d’amour, pleins de haine contre la haine dont ils entendent traquer toutes les expressions.

Ainsi, après l’avoir examinée en commission des Lois, s’apprêtent-ils à voter une « Loi contre la haine sur internet » présentée par la députée macronienne de Paris Laetitia Avia.

Et, a priori bien sûr, qui donc voudrait défendre un principe de liberté sans entrave de la haine ? Seulement voilà, des esprits chagrins objectent que la haine est un sentiment et que lorsque des régimes politiques s’avisent de traquer les sentiments des citoyens, cela rappelle de bien noires heures de l’histoire humaine. 

Ainsi, les « grands ancêtres » de notre République s’avisèrent-ils d’envoyer à la guillotine des milliers de mauvais citoyens suspectés du crime de haine du peuple.  

Après quoi, ayant de surcroît abondamment génocidé la Vendée, exterminé en Provence, dans le Lyonnais et au Pays Basque, ces défenseurs de la vertu et de l’amour civique s’accusèrent-ils mutuellement de toutes les trahisons. 

Les Jeunes-Turcs pour leur part entendaient éradiquer la haine des Arméniens et autres chrétiens. On a vu comment. 

Les nazis, eux, taxèrent les juifs de haine contre l’Allemagne.

Les communistes, après avoir exterminé des dizaines de millions de personnes coupables de haine du peuple en Union soviétique, en Chine et ailleurs, mirent au point les traitements moins brutaux de certains dissidents dans les hôpitaux psychiatriques. Ils généralisèrent pour ces intellectuels suspectés de ne pas assez aimer le régime, voire d’éprouver des pulsions de haine, le diagnostic de « phobie ».

Aujourd’hui en France, il s’agit somme toute d’adapter et développer la législation « antiraciste » dans la lutte contre la cyber-haine.

Je ne reviendrai pas ce jour sur toutes les ambiguïtés et contradictions des applications des lois Pleven et Rocard-Gayssot.

Mais, à l’initiative de madame Avia en commission des lois, les députés « marcheurs » traqueurs de la haine entendent aussi cibler les contenus portant « atteinte à la dignité de la personne humaine ». Soit.

Mais quand, pour la nécessité de ma responsabilité d’animateur de l’AGRIF, je me dois de parcourir Charlie-Hebdo, je me demande bien comment le Parquet ne poursuit pas. 

Qu’en sera-t-il désormais des reprises sur internet de cet Himalaya d’excrémentation, de vomissure et de haine ?

En effet, cette publication ne présente-t-elle pas chaque semaine des sommets de mépris et d’abjection contre la dignité de la personne humaine ? Comme si le Christ, atrocement représenté dans un sommet d’obscénités, n’a pas été une personne humaine ?

Comme si Vincent Lambert, traité atrocement avec un abject mépris du respect de sa vie, de sa souffrance, de sa dignité, n’était pas une personne humaine ? 

Mépris de Charlie-Hebdo, à la hauteur de celui des pires ricanements des tortionnaires des camps de la mort du nazisme ou des bourreaux khmers rouges !

On pèse combien l’antiracisme, le respect de la dignité humaine, et la lutte contre la haine revendiquée par la députaille macronique ne servent qu’à l’établissement totalitaire d’une censure à géométrie variable.

Et d’ailleurs, comme tous les dirigeants totalitaires, Macron n’accuse-t-il pas en effet, systématiquement, ses adversaires d’être des propagateurs de haine ? Belle inversion de la réalité !

J’ai déjà écrit sur ce blog qu’il y avait du Néron chez ce Macron. Dieu, que sont religieusement et culturellement pitoyables les « bobos cathos » qui ont voté le mois dernier pour sa politique parfaitement antichrétienne !