J’entends fréquemment
évoquer sur les medias l’argument selon lequel l’opposition à l’avortement ou à
la mise à mort d’un Vincent Lambert serait motivée par les croyances
religieuses.
Dans les deux cas, ne s’agit-il
pas pourtant, d’évidence, d’un acte de suppression d’une vie, autrement dit de
la mise à mort d’un être humain ?
Certes on peut
considérer que tous les donneurs de mort ne sont pas nécessairement des
assassins. Ainsi des soldats, des policiers voire, jadis, des bourreaux
agissant pour la défense de la société et de la patrie.
Mais tuer un enfant dans
le sein de sa mère, ou supprimer la vie d’un handicapé, c’est-à-dire
contrevenir à l’impératif moral naturel de respect de la vie innocente, qu’est-ce
donc sinon un meurtre ?
Et en quoi le fait de ne
pas vouloir de ce meurtre relèverait-il obligatoirement de la croyance
religieuse ?
Non, le refus du
meurtre, comme celui du vol, cela relève simplement de la conscience morale que
chaque être humain possède tant qu’elle n’est pas pervertie ou abolie par l’acceptation
du mal.
Pour s’opposer à l’avortement
ou à l’euthanasie, point n’est donc besoin d’être chrétien, juif, musulman,
hindouiste ou zoroastrien. Les raisons religieuses du refus peuvent certes
éclairer et corroborer la voix de la conscience morale.
Mais si c’est
nécessairement et uniquement en raison de convictions ou croyances religieuses
que l’on veut respecter la vie innocente, alors on voit mal comment la société
pourrait logiquement continuer à réprimer par principe l’assassinat. D’ailleurs
André Breton et les surréalistes si aimés de tous nos cultureux n’exaltaient-ils
pas la beauté de l’acte gratuit consistant à tirer au hasard sur quelque
individu ?
Prétendre qu’on ne s’opposerait
à la légalisation de l’avortement, à la légalisation de l’élimination d’handicapés
déclarés inconscients qu’en raison de croyances religieuses, c’est justifier la
liberté de l’assassinat.
« Tu ne tueras pas »
« Tu ne voleras pas »
Cela, c’est périmé !
Cela n’est valable que
pour les croyants !