Bernard Antony communique:
L’ancien
patriarche maronite du Liban, le 76ème, le cardinal Nasrallah Sfeir,
s’est éteint dimanche dernier à la veille de ses 99 ans.
Moine
puis évêque et archevêque il lui échut en 1986 et jusqu’en 2011 de diriger la
plus grande communauté chrétienne du Liban, mais aussi sa diaspora mondiale.
Ce fut
dans cette longue période de guerre puis d’occupation syrienne que cet homme de
paix, rayonnant de foi et de bonté fut aussi la plus haute autorité morale d’un
pays déchiré. Vers lui se portaient les regards et les attentes de la plus
grande partie des Libanais, non seulement des maronites mais aussi des autres communautés
chrétiennes et au-delà de ceux qui, dans les autres composantes du peuple
libanais, sunnite, chiite, druze, aspiraient à la paix et à l’indépendance du pays.
De la
souveraineté du Liban et de la liberté d’y faire toujours et partout sonner les
cloches des églises, selon l’expression de Béchir Gemayel, il fut un constant
et intraitable actif défenseur.
Par six
fois, au fil des années, nous lui demandâmes de nous recevoir et de parler aux
militants et amis de Chrétienté-Solidarité. Il ne ménagea jamais son temps pour
cela, nous parlant paisiblement, mais sans jamais mâcher ses mots, de la
situation du Liban.
Volontiers
malicieux et sachant à qui il s’adressait, il nous remerciait de notre amitié
française pour le Liban. Mais il nous adjurait surtout de continuer à agir pour
que la France qu’il aimait tant ne connaisse pas un jour les tragédies de son
pays.
La
providence fait que, si Dieu le veut, nous serons plusieurs la semaine
prochaine, militants et amis de Chrétienté-Solidarité, à retrouver une fois
encore le Liban avec lequel nous avons tant de liens. Que le bon et grand
patriarche, de là-haut nous accompagne.