mardi 30 avril 2019

Macron : plus il parle, plus nous mesurons finalement la vacuité de sa pensée !


Non, je n’ai pas écouté jusqu’à la fin la conférence de presse de mercredi dernier du chef de l’État. Sachant bien que si par hasard il allait annoncer quelque chose de vraiment très important pour la France, je l’apprendrais vite par quelque bulletin d’information suivant. Ayant attendu en vain pendant quelques minutes ce qu’il entendait exactement par « l’art d’être français », c’est alors que j’ai préféré retrouver le silence de ma bibliothèque.


C’est donc ce personnage qui, à Lyon, affirmait le 6 février 2017 : « Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse », évoquait maintenant « l’art d’être français », notion pour le moins beaucoup plus floue et totalement contradictoire avec son déni d’existence de la culture française. Car enfin, qu’est-ce qui nous fait fondamentalement français, après la naissance, sinon la culture française ? Mais la naissance est avant tout un fait, une donnée de nature plus qu’un art, sinon celui, certes très important pour la mère de mettre au monde ou pour l’accoucheur d’aider à mettre au monde. Mais si être français c’est un art, n’est-ce pas l’art d’être plus ou moins porteur de notre culture ? De notre langue française d’abord et d’une part de son immense patrimoine, spirituel, littéraire, philosophique, historique et d’expression française de toutes les sciences humaines ?


Peut-être peut-on distinguer des manières d’être et de vivre plus ou moins spécifiquement françaises, des façons de penser et de parler, d’écrire, de chanter, de parler d’amour et de manier l’humour, et même de boire et de manger et de nous habiller ? Mais si tout cela, ce n’est pas le fait  de notre culture française, qu’est-ce ? Cette culture dont Macron a osé affirmer, impérissable bourde, qu’elle n’existe pas !


Culture ô combien héritière, certes, de tout l’immense patrimoine des civilisations préexistantes et de leurs cultures demeurant, jusqu’à nos jours, universelles. Paris héritant d’Athènes, de Rome, de Jérusalem. Ce qui n’empêche nullement la culture française d’englober aussi sans les broyer nos cultures particulières provinciales, avec leurs langues séculaires : basque, alsacienne, bretonne, provençale, corse, catalane…


Monsieur Macron, toujours pressé, n’a sans doute jamais su prendre le temps qu’il fallait pour méditer ces choses. Il a cité à l’occasion notre chère Simone Weil. Il n’en a manifestement pas beaucoup lu les œuvres telles que « L’enracinement » ou encore « Les intuitions préchrétiennes » ni « La condition ouvrière ».


Peut-être s’est-il aperçu qu’il avait commis une énorme bévue en niant l’existence de la culture française et a-t-il alors voulu rattraper cela avec sa trouvaille de « l’art d’être français » ? Mais ça aussi, si vite, sans bien réfléchir qu’il n’y a pas d’art d’être français hors de la culture française. Pas plus que d’art d’être chinois sans culture chinoise.


Ce que l’on peut encore lui redire c’est que se faire photographier avec Brigitte en compagnie de rappeurs vêtus de tee-shirt avec l’inscription « noir et pédé », ça ne relève ni de l’art d’être français, ni de la culture française. Le grand écrivain mulâtre Alexandre Dumas n’aurait eu que sarcasme face à pareille exhibition. Et qu’en aurait pensé l’admirable homme d’État, en France, puis au Sénégal, de culture française, l’africain Léopold Sedar Senghor. De l’Académie Française !


Que dire encore de ses propositions sur l’immigration ? Indigentes ! Car comment vouloir considérer cette réalité, la plus grave avec notre effondrement démographique, sans évoquer une seule fois que l’énorme défi à relever, c’est celui de l’expansion en France, comme dans tant de pays, des communautés de l’islam aux franges desquelles ne manquent jamais de se développer les gangrènes islamistes.